Décidée a ne pas laisser passez ça

Elo entra dans le kiosque, hors d'elle même. Elle tenait en main la 3° édition du journal qu'elle avait araché des mains d'un passant. Ses yeux clairs auraient brulés vif un phénix. Le sien était d'ailleurs sur son épaule. Elle avait beaucoup de mal à garder son sang froid. Elle se dirigea à grands pas sur Din, le rédacteur du journal; pour ne pas dire : de ce tissu d'inepties !

- Je n'accepte pas ça ! Quand on ne connait rien, on ne dit rien ! Je suis vraiment outrée par ce qui est écrit sur votre ... journal !

Elo déplia le morceaux de papier froissé, puis se mit a lire à heute voix :

- ''Un témoin qui était sur place nous a affirmé qu'un ASSASSIN aurait tué de sang froid un PETIT GARCON qui aurait fait une remarque DESOBLIGEANTE a l'égard de la personne qui accompagnait l'homme''.

La voix d'Elo était extrèmement dure et froide. Elle n'avait pu s'empêcher de monter le ton accidentèlement. Pourtant, il en fallait pour qu'elle s'énerve autant ! Mais elle détestait par dessus tout ce genre d'hatitude.

Din Quíchötta buvait un café bien mérité après avoir terminé d’imprimer la toute dernière édition du Rossini Chismorreos. La journée était plutôt pluvieuse, telle que ses prédictions météorologiques l’avaient dit. Il était donc assis sur son tabouret, en dessous de l’auvent qui le protégeait de la pluie.

Tout était calme dans la rue, quand soudain une jeune fille en furie déboula devant lui. Din reconnut tout de suite la jeune Elodorwin. Malheureusement, ce n’était pas la jeune fille souriante qu’il avait connue quelques jours plus tôt. Elle fulminait de colère. Din déposa lentement son café, plutôt effrayée par la jeune femme armée et écouta attentivement ses plaintes. Évidemment, elle n’était pas contente de l’article à propos du meurtre qui avait eu lieu au Café. Cependant Din ne comprenait pas trop, il n’avait nommé aucun nom, et la source qui l’avait informée était très fiable.

«Écoutez Elodorwin, je suis très confus, je n’ai fait que rapporter des propos. Je suis désolé, vous avez entièrement raison, « Quand on ne connaît rien, on dit rien », mais j’étais convaincu que mes informations étaient exactes. Un client qui était présent a vu la scène et c’est ce qu’il en a compris. Je suis ennuyé si ce n’est pas la réalité! Je vous promets que je tâcherai d’être plus prudent la prochaine fois… »

Din était sincère, il souhaitait vraiment que son journal puisse être lu et que son contenu soit entièrement véridique. S’il avait su plutôt que la vieille dame a qui il avait demandé de traduire les faits, avait tant enjolivé la réalité, il aurait demandé à quelqu’un d’autre! « Ah lalala, que la vie de journaliste est compliquée de nos jours, pensa-t-il. »

Elo était plutot contente de l'effet qu'elle avait produit. Et contente également de la réponse de Din, elle s'était presque attendue a une résistance. Ainsi, la colère tomba quelque peu; mais pas entièrement.

- Je ne veux pas vous enseigner votre métier, mais vous devriez avoir plusieurs sources ! Je vais vous dire moi ce qui c'est réellement passé. Et prenez des notes, j'attends bien que vous réécriviez ma version des choses-soit la bonne- dans un autre journal.

Ses yeux et son ton n'avait pas changés. Elle fixait l'homme en attente d'une quelconque réponse.

Din Quíchötta était plutôt ravi de la tournure des événements. La jeune fille s’était calmée et lui proposait maintenant une entrevue exclusive. Étant au cœur du conflit, elle lui fournirait une version plus éclairée quoique sûrement un peu partisane. Mais bon, c’était mieux que rien et de toute façon, un journal ne pouvait jamais être entièrement neutre, sinon aucune discussion ne serait générée grâce à lui.

« Eh bien madame, j’en comprends que vous acceptez mes plates excuses et j’en suis soulagé! Évidemment, vous avez entièrement raison quant au fait d’avoir plusieurs sources. Je vous donne ma parole que des malentendus de la sorte ne se reproduiront plus jamais tant que je serai à la tête du Rossini chismorreos! Vous allez donc me raconter votre version des faits? Excellent! Prenez place je vous en prie, lui dit-il en lui tendant une chaise en bois dénichée dans son « quartier général ».

Il s’assit sur son tabouret, sortit son bloc-notes et son crayon, prêt à écouter le palpitant récit.

Elo fut surprise de la réaction du journaliste. Elle s'assit sur la chaise, septique. Après tout, elle ne se gênerait pas de tout raconter. Elle ne faisait rien de mal.

- Le plus important à savoir dans cette histoire est que ce n'était pas un petit garçon, j'en suis sur. Il avait seulement l'apparence humaine d'un garçonnet. Je le sais par sa ...voix, c'était pas humain. Mais maintenant, la réaction sans doute disproporsionnée de Morg-ur...je pense personellement que tout ça a avoir avec son passé.

Elle resta muette un instant. Ne jamais tout dévoilé a un journaliste, on ne sait jamais ce qu'il pourrait faire de ce que vous lui dite. Sa franchise était un mauvais défault.

- Je n'attends pas à ce que vous notiez ce dernier détails dans votre article ...

Din Quíchötta était littéralement captivé par le récit de la jeune femme. Le meurtre violent n’en était donc pas un du tout. Peut-être les rôles de chacun dans cette histoire seraient inversés? C’était un dossier génial!

Din comprenait bien qu’Elodorwin ne souhaite pas que tous sachent ce qu’elle pensait de Morg-ur. Il répondit donc : « Oui, bien entendu mademoiselle, votre nom sera tû de même que votre opinion à ce sujet! Mais vous dites donc que le jeune enfant qui a été tué n’en serait pas vraiment un? En êtes-vous bien sûre? Pourriez-vous mieux me décrire sa voix? J’ai un peu de difficulté à saisir! »

Puis il se dit que l’elfe aurait peut-être éventuellement soif. Il s’excusa et revint quelques instants plus tard, avec deux tasses de chocolat chaud à la main.

« Voilà pour vous mademoiselle! dit-il en lui en tendant une.»

Elo prit la tasse et remercia le journaliste. Elle se disait que tout compte fait, elle n'aurait peut-être pas du s'énerver ainsi...mais si elle avait eut raison ! Il n'avait pas le droit de mettre n'importe quoi dans son journal !! Le nombre de personne qui lisait ça ... Elle but une gorgée et comtinua son explication.

- Je ne veux aucune référence au passé de Morg-ur, c'est clair ?!

Elle voulait être bien claire...

- Il avait une voix...inhumaine et grave, presque gutturale... Mais cela n'a pas d'importance. Il avait une voix étrange un point c'est tout. Mais la preuve irréfutable que ce n'était pas un petit garçon ordinaire est qu'il s'est désagrégé au soleil. Biensure, personne n'y a fait attention puisqu'ils étraient tous trop révoltés contre Morg-ur...
Alors c'est un meurtre d'accord, mais que si vous considérez que tuer quelque chose qui pourrait faire du mal a la population est un crime !

Din Quichötta était bien heureux. La jeune Elodorwin l’avait convaincu que le meurtre était plutôt un immense acte de bravoure qui aurait dû être applaudi et non décrié tel qu’il l’avait fait. Il prenait maintenant conscience des conséquences qui ses paroles auraient pu entraîner et regrettait amèrement son article. En tant que journaliste, il était responsable de fournir aux habitants de l'information exacte et précise. L'article alarmiste qu'il avait proféré était mensongé et exagérait la chose. Décidément, il avait bien du chemin à faire!

Il remercia donc vivement la jeune femme tout en s’excusant une fois de plus de ne pas avoir pas été plus impartial. Il la salua encore et lui dit : « Madame, si jamais une autre aventure palpitante vous arrive, n’hésitez pas à venir m’en parler, je me ferai un plaisir de vous citer dans mon merveilleux journal! À bientôt j’espère! »