La peur de l'inconnu

Anna entra avec Osiris silencieusement dans la pièce. Il n’y avait plus de place dans les chambres et on lui avait dit que la salle d’étude avait été réaménagée en dortoir et que c’est ici qu’elle allait dormir pour l’instant. La jeune fille n’avait pas essayé de discuter, du moment où elle avait un endroit convenable pour dormir, c’était tous ce qui importait pour elle. Choisissant un lit près de la fenêtre, elle alla s’installer avec ce qu’elle appelait « son animal de compagnie ». Il était incroyablement doux et confortable. Bon, ok, aux yeux des atlanticiens, le lit ne devait être pas très spécial mais pour Anna qui avait connu jusqu’ici les couches de pailles sur un sol dur, c’était vraiment merveilleux comparé à ce qu’elle avait connu. D’ailleurs, Osiris était tout à fait d’accord avec ce qu’elle pensait. Il venait de prendre la forme d’un chaton blanc et se glissa sous les draps. Anna vînt le rejoindre et elle ne s’endormit pas. Contrairement à lui, elle regardait à travers la fenêtre. C’était étrange de savoir que l’on était en train de vivre sous l’eau. La jeune réfugié se demanda se qui pourrait se passer si la bulle éclatait. Elle finirait sûrement par se noyer. Elle ne savait pas nager. Ce serait horrible, toute la population d’Atlantide, tous ce qu’ils avaient construit serait anéanti à néant. Intérieurement, Anna pria pour que cela ne se produise jamais.

Le regard vide, Anna n’observait pas ce qui se passait dehors. Et de toute façon, il faisait bien trop noir pour voir quelque chose. Elle venait de discuter avec certaines personnes d’ici. Elle ne s’était pas toujours très bien entendue avec qu’elles. En fait, elle se disait qu’elle commençait même à se faire des ennemis sans le vouloir. Elle commença alors à avoir peur de ne pas arriver à s’intégrer dans l’académie. Elle craignait d’être repoussé par tout le monde. Déjà, on s’était moqué d’elle dans les couloirs parce qu’elle avait osé demandé ce qu’était qu’un… qu’un… c’était quoi déjà le mot… èlf ou un truc dans ce genre là. Anna était tout à fait consciente qu’il y avait pleins de choses qu’elle ne connaissait pas mais elle ne se doutait pas qu’elle savait si peu de choses ! Pendant un instant, elle se disait que tous ce qu’elle savait, c’était lire et écrire. A part ça, elle ne connaissait strictement rien. Oh ! Comme elle commençait à avoir peur ! Comme il était difficile de se débrouiller dans un monde inconnu lorsqu’on ignorait tous du monde qui nous entoure ! Comment pourrait-elle apprendre tous cela ? Il faudrait qu’elle trouve une personne qui accepterait de tous lui dire, de tous lui apprendre. Les professeurs ne suffiraient pas… Anna songeait qu’ils lui apprendraient de nouvelles choses sur la magie mais elle avait besoin de plus que cela. Elle avait besoin de quelque chose qu’on ne pouvait pas expliquer comme cela à n’importe qui… Elle avait besoin que quelqu’un l’aide à se débrouiller seule et à grandir…

« Quelle vie de damnée… » Murmura-t-elle

Anna sentait son cœur se fendre en mille morceaux. Pourtant, elle devrait être heureuse… Mais là, elle se sentait tellement triste. Non ! Il ne fallait plus qu’elle y pense ! Elle devait tourner une nouvelle page ! Une nouvelle vie commençait ! On ne pouvait pas se morfondre dans ses souvenirs. Ce n’étaient pas une vie que de se lamenter sur son triste sort. Si elle commençait comme cela, elle pouvait être sûre que sa vie ne serait pas heureuse. Il fallait qu’elle se ressaisisse, et maintenant ! Elle ne pouvait pas continuer comme cela. Elle devait se montrer forte et si elle ne le faisait pas pour elle, elle devait au moins le faire pour Osiris. Il avait toujours été là pour elle, elle n’avait pas de droit de l’abandonner, surtout pas en ce moment. Anna tourna la tête vers lui. Il dormait… comme un chaton… C’était mignon et reposant à la fois. Elle avait l’impression qu’i calmait son esprit à travers son apparence de petit chat blanc. Doucement, pour ne pas le réveiller, elle se mit à le caresser et celui-ci ronronna. Anna leva les yeux au ciel et un sourire se dessina sur son visage. Il la faisait bien rire desfois avec son comportement. Mais c’était comme cela qu’elle l’aimait…

Albane finissait d'installer de nouveaux lit pour les réfugier lorsqu'un jeune fille entra suivit d'un chaton blanc. Elle finit de préparer les trois matelas qui venaient d'être ajouter à tous les autres qui occupaient le sol de la salle tout en observant l'inconnue.
Celle-ci s'installa tranquillement. A sa manière de se mouvoir et de regarder autour d'elle, il semblait claire que la nouvelle venue était quelque peu perdu. Quand à ses sentiments envers les chaton, il était clair qu'elle l'aimait beaucoup.
S'approchant doucement et silencieusement de la jeune fille, elle lui chuchota doucement pour éviter de réveillé la petite boule de poiles assoupie:

-Je suis désolé de te dérangé, mais je voulait savoir si tu avait besoin de quelque chose? Pour l'instant, nous avons tout juste eu le temps de s'organiser pour le logement, et je doit avouer que l'alimentation et les autres besoins on été un peu négligés...

Anna se tourna vers la jeune fille qui lui adressait la parole. Elle ne l’avait pas vu en entrant étant donné qu’elle était absorbée par ses pensées. L’inconnue lui demanda si elle désirait quelque chose. Anna réfléchit pendant quelques secondes. Elle réalisa alors que cela faisait presque 24h qu’elle n’avait rien avalé et en pensant à cela, elle commença alors à avoir très faim. Il était vrai que chez les humains elle était assez mal nourrie. Mais voilà, il se faisait bien tard et Anna se demandait s’il pouvait rester quelque chose à se mettre sous la dent à une heure pareille. Elle avait réussit à tenir sans rien manger jusqu’à maintenant, elle pourrait attendre jusqu’à demain… Anna tourna son visage vers Osiris. Elle dit que lui avait peut-être très faim. Alors, elle redéposa son regard sur la jeune inconnue et lui dit d’une voix faible :

« En venant ici je n’ai rien pu apporter. Tous ce que j’ai ce sont mes vêtements que je porte sur moi et je n’ai pas d’argent. Par contre, est-ce que je pourrais tout de même avoir un peu de nourriture s’il te plaît ? Juste un peu, au moins pour lui. »

Anna désigna alors sa petite boule de poils. Elle pensait qu’ici c’était comme chez les êtres humains et que tout avait un prix. Il fallait donc posséder de l’argent, chose que la jeune fille n’avait pas sur elle. Jamais jusqu’à présent on ne lui avait donné la moindre pièce. Elle s’était toujours demandée pourquoi les gens attachaient tant d’importance à de vulgaires petits objets en or. Ce n’était rien d’autres qu’un petit bout d’objet brillant et insignifiant… Et pourtant, Anna avait vu beaucoup de monde se battre pour cela. Elle avait toujours trouvé cela puéril mais maintenant qu’elle y repensait, elle songea que cela pouvait bien être utile d’avoir un peu d’argent sur soi. Par contre, elle n’avait jamais compris il fallait en avoir pour obtenir quelque chose. Devait-on toujours donner quelque chose en échange lorsqu’on voulait obtenir quoi que ce soit ? Anna trouvait cela puéril mais elle n’avait pas le don de changer les choses. Cela aurait été beaucoup trop simple sinon…

Albane sourit.

-Attends moi là, je revient tout de suite.

Elle sortit de la pièce et, revint une dizaine de minutes plus tard, portant un sac de victuailles sur ses épaules. Elle vint le déposé près de la jeune fille et déballa soigneusement les aliments. Il y avait un petit pain gros comme le poing, une pomme une un bol d'un étrange mélange d'aliment, avec seulement quelques bout de viande dedans.

-Je suis désolé de ne pas pouvoir te donner plus, mais nous somme en fin de journée et je n'ai rien trouvé d'autre. Ah! Et j'ai déniché du lait pour ton chaton. S'il est sevré, tu n'as qu'à lui piocher des aliment dans ta rations, et le lait lui fera toujours un peu plaisir, je pense... Et je m'appelle Albane, si tu as besoin de moi, n'hésite pas à venir me chercher.

Elle sortit un bol et une gourde avec lequel elle remplit ce dernier d'un liquide blanc. Puis elle recula un peu et attendit que le jeune fille ai terminer de manger pour ramener les couverts

En sentant l'odeur du lait, Osiris se réveilla. S'approchant avec méfiance du bol, il le renifla un peu et se tranforma en un petit singe. C'était beaucoup plus pratique pour boire ainsi. Il saisit le bol avec ses deux petites mains et ne tarda pas à vider le contenu. A le voir, on aurait dit qu'il avait vraiment faim, ce qui n'était pas faux. Il reprit ensuite sa forme de petit chaton et regarda avec envie le mélange étrange que tenait Anna entre ses mains. Avec précaution, elle posa sa ration sur son lit et partagea sa ration avec Osiris. C'était la première fois qu'elle pouvait manger correctement. La plupart du temps, on lui jetait un bout de pain ou un fruit et elle devait se débrouiller toute seule avec. Rapidement, les deux personnages terminèrent de manger. La petite boule de poil blanche rôta, ce qui fit hausser un sourcils d'Anna. Osiris se réfugia alors sous les draps, un peu honteux et finit par se rendormir assez vite. La jeune fille, quant à elle, mit sa main devant sa bouche et bailla. Elle remit les couverts ainsi que les bols à Albane:

«Merci, c'est gentil. Et ne t'excuse pas. J'ai bien aimé ce repas. C'était la première fois qu'on m'en avait donné autant. Moi c'est Anna. » dit-elle ensuite

La jeune réfugié esquissa alors un sourire. Elle fut très reconnaissante envers Albane de lui avoir donné autant de nourriture. Elle ne s'attendait pas à en avoir autant. Elle était contente de savoir que chaque jour, elle aurait au moins une ration comme celle que la jeune fille venait de lui donner à manger. Osiris et elle ne souffriraient plus de la faim. Elle regarda à travers la fenêtre. Il y avait des petits points lumineux. Les gens à Atlantis ne dormaient pas encore tous à cette heure-ci. Elle se demanda alors ce qu'ils povuaient bien faire et comment ils faisaient pour tenir debout aussi longtemps. Mais après tous, peut-être parce qu'ils étaient plus forts et mieux nourris qu'elle. oui, c'était sans doute cela la réponse. Anna reporta ensuite son attention sur Albane. Elle n'avait pas l'air plus vieille qu'elle et pourtant elle aussi était encore debout et n'avait pas l'air très ensomeillée. Comparée à elle, Anna se sentait relativement faible et vulnérable. Mais bon, elle préfèrait ne pas trop y penser ou sinon, elle allait se mettre à déprimer. Elle demanda alors innocemment:

«Tu fais quoi ici?»

-Et bien, je suis élève à l'académie, alors j'apprends. Mais on a beaucoup de temps libre, ce qui me permet de faire beaucoup d'activités variés, il y a un peu de tout alors tu devrait trouver ton bonheur. Et depuis peux, je gère l'accueille des réfugiers et les problèmes de la Surface qui nous concernent avec d'autre personnes.

Albane sourit à Anna et prit les plats pour les remettre à leurs place. Mais elle resta encore quelques temps. Anna semblait vraiment perdue et elle espérait pouvoir l'aider, mais pour cela, il lui fallait faire connaiscance...

-Tu viens de loin?

Bourde. Lui rappelé son histoire n'était probablement pas une bonne idée.

[Désolée pour le retard]

La réponse d’Albane surprit un peu Anna. En effet, celle-ci pensait que lorsqu’on était une élève, on avait beaucoup de choses à faire. C’était l’impression que lui avaient donnés les jeunes humains lorsqu’ils sortaient des salles de cours. Ils n’arrêtaient pas de se plaindre car ils avaient beaucoup trop de devoirs et qu’ils ne pourraient jamais pouvoir aller s’amuser à cause de cela. Mais lorsqu’elle y repensait, elle se disait qu’ils exagéraient un peu car contrairement à elle, ce qu’ils avaient à faire étaient vraiment négligeable. Néanmoins, elle fut tout de même rassurée de voir qu’elle n’allait pas devoir travailler comme une esclave à Etilac. Cependant, en entendant parler Albane, Anna avait la sensation qu’il y avait pleins de choses à faire. Mais bon… à ce qu’elle avait pu comprendre, elle n’était pas obligée de tous faire. Et d’un côté, cela semblait assez logique… La jeune fille se demanda alors ce qu’il y avait comme activités à Etilac. Elle se demanda aussi ce qu’elle aimerait bien qu’on lui enseigne mais très vite, elle se rendit compte qu’elle n’en savait strictement rien. La jeune fille n’avait aucune idée de ce que pouvaient enseigner les professeurs, surtout à Atlantis. Elle se disait qu’il devait probablement y avoir de la magie puisque la cité était peuplée de être magiques mais tous lui restaient encore très flous.

« Je viens d’en haut… » répondit-elle

Anna esquissa un mince sourire et regarda le plafond pour dire qu’elle désignait la terre. Elle n’en dit pas plus. Il était vrai qu’Albane n’avait pas été très intelligente de lui demander si elle venait de loin. Déjà, de mauvais souvenirs venaient encombrés ses pensées. Des images de guerre et de torture défilaient dans sa tête. La jeune réfugié finit par baisser la tête et crispa ses mains sur sa couverture. Mais très vite, elle se ressaisit. Elle ne voulait pas se montrer dans cet état. Elle regarda alors par la fenêtre. Il n’y avait pas de lune dans le ciel. Anna était contente. Elle n’aurait pas à souffrir cette nuit. Elle n’aurait pas à se changer en coquille de bois avec Osiris…

[Ce n'est rien, trois jour, ce n'est pas grand chose du tout comparé à certaine personnes]

-Je suis désolé, je n'aurais pas dut te poser cette question...

Le silence dura un peu, puis, en voyant les doit d'Anna se crisper, Albane lui posa une une main sur son épaule dans geste qui se voulant désolé, compatissant et rassurant en même temps.

-Je sais que c'est plus facile à dire qu'à faire, mais essai de ne garder que de bon souvenir, des visages souriant et des rires... sans pour autant oublié leur histoire, car la laisser s'effacer, c'est lui permettre de recommencer.

« Tu ne comprends rien ! » lança-t-elle

Depuis qu’elle était arrivée à Atlantis, ce fut la première fois qu’Anna sanglota. Albane ne comprenait rien. Elle ne savait pas ce qu’elle avait pu endurer. Si la jeune fille avait su, elle comprendrait qu’il faudrait dans ce cas tout effacer de la mémoire de la jeune réfugié. Anna avait déjà vu des visages souriants et des rires mais ce n’étaient pas dans le sens positif. Les visages souriaient parce qu’ils avaient plaisir à regarder les autres souffrir et les rires cachaient bien des choses atroces… Non, Anna avait beau chercher, elle n’avait aucun bon souvenir. Elle n’avait jamais été heureuse, jamais…
Les larmes coulaient le long de son visage. Comment pouvait-on effacer en un claquement de doigt 16 années de sa vie durant laquelle on n’avait connu que haine et souffrance ? Avec la magie, on y arriverait peut-être mais il y aurait certainement un prix à payer. Anna deviendrait certainement amnésique et elle ne se rappelerait certainement de rien du tout. Il faudrait donc tous lui réapprendre, même écrire et parler… En tout cas, c’était ce que la jeune fille pensait. Après, elle avait peut-être tord…

« Tu ne sais rien de moi. Comment peux-tu me donner des conseils ? » demanda-t-elle sur un ton reprocheur.

Anna remarqua ensuite qu’Albane avait posé une de ses mains sur son épaule. D’un geste brusque, elle se dégagea d’elle. Elle n’aimait pas qu’on la touche. A chaque fois que quelqu’un s’approchait trop près d’elle, c’était pour lui faire du mal. Et bien évidemment, les mauvais réflexes ne partent pas aussi facilement qu’elles ne viennent…
Osiris se réveilla, sentant la tristesse qui envahissait son amie. Il tourna instinctivement la tête vers la jeune élève. Il ne chercha pas très loin et pensa immédiatement que c’était de sa faute si Anna pleurait ainsi. Il regarda alors Albane avec des yeux noirs. Elle n’avait pas intérêt à l’approcher. Sinon, il lui ferait certainement du mal…

Albane soupira. Elle fit deux pas en arrières pour s'acarté de la créature qui se faisait menacante mais ne recula pas plus.

-Tu sais, tu n'est pas la seule à avoir vécue des horreur. Et histoire que tu comprenne un peut mieux comment je peut te dire ces conseils, sache que j'ai été personnellement torturé à mort. Que moi aussi j'ai perdu des gens que j'aimais, que j'ai connue des période de déprimes où je voyait tout noir, et que moi, peut être contrairement à toi, j'ai parfois tuer des gens chers à mon coeur dans des circonstance inutiles à expliquer. J'ai 157 ans et j'ai passé quasiment toute ma vie dans ces conditions. Alors sache que je comprend. Mais dit moi, personne ne t'ai venue en aide au cours de ta vie? Personnes ne t'as aimé? Pas même celui qui couche à tes coté en ce moment? Tu n'as jamais eu quelqu'un pour te donner un petit coup de main? Te faire un petit sourire? En est tu si sur?

157 ans ? Comment pouvait-on vivre aussi longtemps ? Non ! Tous cela n’était que mensonge ! Pour Anna, Albane lui mentait depuis le début. Elle se moquait d’elle. Anna était peut-être ignorante mais elle n’était pas stupide. Il était impossible de vivre pendant plus d’un siècle. Même le plus bête de tous les êtres humains le savait. Enfin… c’était ce que pensait Anna… On voyait bien que la nature n’avait pas été tendre avec elle. Les humains s’étaient arrangés pour que la jeune fille ne sache que le stricte minimum, juste assez pour faire ce qu’ils lui demandaient de faire.

« Qui es-tu ? Ne t’approche plus jamais de moi et de Osiris ! »

Anna prit sa petite boule de poil dans ses bras avant de se recroquevillée sur elle-même. Si Albane pensait qu’elle allait pouvoir le lui prendre aussi facilement alors elle se trompait ! Maintenant, elle savait à quoi elle devait s’en tenir avec les autres. Elle n’avait pas confiance en cette jeune élève. Cela se voyait dans son regard terrifié. Bien sûr qu’il y avait une personne qui l’aimait mais cette personne avait été pendant de longues années enfermées dans un cage et elle n’avait pas le droit d’aller la voir. Cette personne était tout simplement Osiris. Lui avait-il déjà faire un sourire ? Bien sûr que non. Il était bien trop préoccupé à souffrir et à s’inquiéter pour son ami pour avoir eu le temps de sourire. La peur avait tourmenté les deux êtres dès leur plus jeune âge. Et la seule personne qui avait aidé Anna, c’était le messager mais il était parti et elle ne le reverrait plus jamais. Alors pourquoi y repenser ? En plus, il lui avait dit que c’était son travail d’aider les autres et qu’elle ne lui devait rien. Alors, la jeune fille en avait conclu qu’elle le devait considéré juste comme « son porte bonheur » d’une nuit. Il ne serait qu’un petit souvenir gravé dans son cœur mais pourquoi s’attacher à une personne que l’on ne reverra plus mais de sa vie ? En plus, il fallait être raisonnable. Le messager, elle n’avait été en contact avec lui pendant une demi-journée. Ce n’était pas assez pour cela en vaille la peine de s’attacher à lui… Mais quoi qu’il en soit, Anna ne s’était jamais estimée heureuse. Elle avait beau cherché, elle ne trouvait pas.

« Ne t’approche pas de moi » dit-elle sur un ton presque suppliant

Mais malgré son ton, il fallait tout de même qu’Albane se méfie. Comme tous les nouveaux élèves d’Etilac, Anna ne maîtrisait pas encore ses pouvoirs. En plus, il n’y avait qu’elles dans la salle d’étude, ce qui faciliterai les choses à la jeune réfugié si son pouvoir se déclenchait…

Albane regarda un court moment Anna puis se leva lentement après avoir ramasser les couverts. Elle parla doucement et calmement:

-Tu sais, tout le monde n'est pas dangereux, et ce n'est pas parce que l'on est différent que l'on est méchant et pas réelle... Tu t'est enfermé dans une pièce sombre en veillant à clore les volet et la porte, te plongeant ainsi dans le noir. On peut t'appeler de l'autre coté du murs et être prêt à t'aider, mais c'est à toi d'accepter cette main tendu et d'ouvrir la porte et les volet, car c'est toi qui en a la clé. Quand tu te sentira prête, sache que ma proposition d'aide sera toujours valable...

Puis elle partit lentement. Puisque les mots normaux n'avaient pas marché, elle espérait qu'une métaphore telle que celle qu'elle venait d'utiliser serrait efficace, même si elle en doutait. Anna semblait trop se complaire dans ses malheurs.

Quelques mètres avant d'atteindre la pièce, elle prit le temps de dire dans un ton diminuer, les images de ses horreur commises lui revenant en mémoires:

-Et si tu ne me crois pas, il y a une bibliothèque dans l'académie où tu pourras trouver n'importe quelle information pour peut que tu prenne la peine de chercher.

Une bibliothèque ? Qu’est-ce que c’était ? Anna ne savait pas ce que c’était et elle se demandait comment on pouvait avoir toutes les informations que l’on voulait dans une salle. Pour elle, cela semblait invraisemblable. Il y avait tellement de choses dans le monde. Comment pouvait-on tous rassembler entre quatre murs ? Elle ne comprenait pas et tous cela lui faisait peur. On lui parlait mais elle ne connaissait jamais la totalité de ce qu’on lui racontait. Le seul mot qu’elle connaissait sur le bout des doigts était bien le mot « obéïr »… Pas très cultivée, Anna ne comprit pas la métaphore d’Albane. En fait, à vrai dire, elle avait tous pris au sens propre du terme. Alors, lorsqu’on voyait les choses dans ce sens là, il était évident que l’on ne pouvait pas capter grand chose. Pendant un instant, la jeune réfugié se demandait si la jeune élève avait l’intention de la rendre folle avec tout son vocabulaire. Contrairement à elle, Anna ne connaissait presque rien. Il était toujours facile de paraître plus bête que l’on était que le contraire. La jeune fille avait beau faire pour ne pas paraître sotte mais elle dut reconnaître qu’Albane l’avait complètement paralysée avec ses paroles. Elle lui avait dit qu’elle trouverait toutes les informations qu’elle voulait si elle se donnait la peine de chercher. Anna trouva cela stupide étant donné qu’elle avait effectué des recherches sans succès.

Alors qu’Anna restait sceptique, Osiris, quant à lui, semblait conquis par les paroles de la jeune femme. C’était étrange de voir le contraste qu’il pouvait y avoir entre les deux personnages parfois. Les yeux rivés sur Albane, il semblait fasciné et émerveillé d’entendre qu’il y avait un endroit où l’on pouvait trouver tous ce qu’on voulait. La petite boule de poil sauta des bras de la jeune réfugié et vînt bondir sur une des épaule de l’érudit (il ne savait pas trop si elle la rattraperait s’il sautait dans ses bras…). Il faillit faire une chute mais il se rattrapa avec ses griffes (cependant, il ne blessa pas la jeune élève) et donna un petit coup de patte à la jeune femme pour attirer son attention :

« Faut pas lui en vouloir. Personne n’a été gentil avec elle et moi j’ai jamais été là pour elle. C’est quoi une bibliothèque ? C’est où ? On peut y aller maintenant ? » demanda-t-il

Anna regardait Osiris. Pendant un instant, elle voulu l’empêcher de bondir sur Albane mais après tous, peut-être qu’il avait raison. Peut-être que la jeune élève n’était pas mauvaise. Mais quoi qu’il en soit, son côté méfiant reprit le dessus. Les paroles d’Albane avaient été tellement incompréhensibles pour la jeune fille que cette dernière se demandait s’il serait juste de lui faire confiance. C’était comme si on acceptait de faire quelque chose alors que l’on ne savait même pas de quoi il s’agisssait. On risquait d’avoir de mauvaises surprises…

Albane sourit à la petite créature qui squattait son épaule, souris et, histoire de la stabiliser un peu, demanda à son vêtement magique de créé une épaulette élargie sur l'épaule en question. Elle fut étonné quand Osiris -c'était comme ça que le jeune fille l'avait désigné quand elle avait pris peur- lui demanda ce qu'était une bibliothèque, tant ce genre de chose était présent dans sa propre vie de tous les jours.

-Je ne lui en veux pas, mais je ne peut pas la forcer à accepter mon aide et elle à l'aire décidée à rester dans ces malheur. Le moment n'est probablement pas venue pour elle de changer... Une bibliothèque est un lieu où l'on entrepose des connaissances, cela en les écrivant dans des livres qui y sont rangé. Celle d'Etilac est particulièrement grande, il y a tellement de livre, qu'en générale on y trouve toujours la réponse que l'on cherche...

Elle se tourna vers Anna. Elle venait de se souvenir qu'il y avait beaucoup d'illettré à la Surface et se dit que c'était peut être le cas de la réfugiée.

-Sais tu lire et écrire?

Osiris et Anna furent étonnés de voir une épaulette apparaître sur l’épaule d’Albane. C’était la première fois qu’ils voyaient cela. La petite boule de poil put s’asseoir aisément. On aurait dit que cela l’amusait. Sa queue se balançait régulièrement de gauche à droite comme un métronome. Anna, quant à elle, écoutait attentivement les paroles d’Albane. Ainsi, toutes les connaissances étaient répétoriées dans des livres. Alors, dans ce cas, il devait probablement y avoir des milliers de livres. Comment pouvait-on dans ce cas s’y retrouver au milieu de tous ces ouvrages. Etaient-ils rangés par ordre alphabétique ou par sujet ? Tant de questions montèrent à la tête de la jeune réfugié. Elle avait une mémoire exceptionnelle mais tout le monde avait prit le soin de la laisser à l’écart de tous. Une fois, la jeune fille avait réussi à dérober un livre mais comme elle ne savait pas lire, cela ne lui avait pas servi à grand chose. Et en plus de cela, elle s’était fait battue. Cela ne lui avait donc causé que du tord. Elle s’en voulu de s’être pensée aussi intelligente jusqu’à pouvoir déchiffrer tous ces hiéroglyphes. D’ailleurs, en parlant de lire et écrire, Albane lui demanda si elle savait faire cela. Tout d’un coup, une vague de honte déferla sur elle. Elle comprit à quel point on pouvait être vulnérable lorsqu’on ne savait ni lire, ni écrire :

« Tous ce qu’elle sait faire, c’est écrire " Je promets solennellement d’obéir et servir les humains jusqu’à ma mort. " mais elle n’a pas tenu sa promesse et tant mieux ! Les promesses ne sont pas faîtes pour les tenir !» répondit fièrement Osiris
« Arrête Osiris, je ne sais même pas écrire mon nom… Il n’y a pas de quoi s’en réjouir » coupa sèchement Anna
« Toi tu sais écrire et lire hein Albane ? Tu nous apprendras ? Tu sais, Anna peut retenir tout et n’importe plus vite que n’importe quel humain et elle peut le retenir toute sa vie ! » dit Osiris à Albane sans faire attention à ce que venait de répondre Anna.

La jeune réfugié ne répondit rien. Pour elle, ce n’était pas un don d’avoir une mémoire phénoménale. Il y avait pleins de choses qu’elle aurait préféré oublié mais tout était encré fermement dans sa tête comme si tous les évènements qu’elle avait connu venaient tout juste de s’être produits sous ses yeux.

Albane se tourna vers Anna. Elle avait bien fait de poser la question... Elle se demanda si la jeune réfugier serrait tenté d'apprendre. Probablement que oui, qui ne voudrait pas? Elle se souvint qu'elle même avait appris à lire et écrire à six ans, et qu'à l'époque, elle avait tous fait pour éviter les cours quand cela était possible. Mais Anna était plus agée et mature qu'elle à l'époque.

-Si tu veux, je peut commencer à commencer à t'apprendre maintenant. Mon sac et mon matériel d'écriture sont juste à l'entrée...

Anna regardait Albane d’un œil interessé. C’est vrai ? Elle allait vraiment lui apprendre à lire et écrire ? Pour la première fois sa vie, un grand sourire vînt illuminé son visage. C’était la première fois qu’elle souriait ainsi. D’ailleurs, Osiris la regardait avec de gros yeux. Il n’en revenait pas mais il dut admettre qu’il la trouvait bien jolie lorsqu’elle était heureuse. Il sauta agilement à terre pour rejoindre la jeune réfugié. Cette dernière hocha une fois de la tête pour dire qu’elle était d’accord pour apprendre tout de suite. A vrai dire, elle était vraiment impatiente. Ainsi, elle pourrait ensuite aller à la bibliothèque pour agrandir ses connaissances. Elle ne sera plus une petite fille ignorante. Elle pourrait ainsi apprendre à se débrouiller toute seule. La jeune fille réalisé alors qu’elle s’était trompée sur Albane. Elle n’était pas méchante comme les humains. Elle avait su se montrer patiente avec elle et Anna lui en était très reconnaissante. Elle songea que après avoir apprit à lire et à écrire, elle pourrait suivre les cours plus facilement, même si elle était capable d’enregistrer tous ce que les gens disaient. C’était toujours plus pratique d’avoir une trace écrite et si jamais elle devait faire un devoir, il valait mieux pour elle qu’elle sâche écrire… La jeune fille se mit alors en tailleur sur son lit en attendant qu’Albane aille chercher ses affaires.

Albane fut ravie par la réaction d'Anna.

-Tu devrais sourire plus souvent, tu es ravissante comme ça...

Puis elle partie en courant chercher son sac et revint de même. Elle en sortit une petit plateau idéal pour écrire dans leur position, un parchemin, une plume et un pot d'encre.
Avec tous son attirails, elle traçat des ligne pour faciliter l'apprentissage et écrivit deux étranges symboles en tâchant de dénué de son style personnelle son écriture afin de reproduire le style universelle et plus conventionnel.

-Cette lettre est un "A", c'est la première lettre de ton prénom. Elle se prononce comme son nom. La première façon don je l'ai écrite est dites majuscule, et la seconde est dites minuscule. Tient, essaye de les reproduire.

Puis elle tendit l'écriteau, le parchemin et la plume à Anna. Pendant que celle-ci s'essayait à écrire sa première lettre, elle continua ses explication.

-Il existe en tout 26 lettres, classés dans un ordre bien précis dans ce qu'on appelle l'Alphabet. Une lettre constitue un son, et quand on accroche ces lettres ensemble, elle constituent plusieurs son qui forme un mot. Plusieurs mots forment une phrase avec une signification et un sens.

Elle fit une pause et regarda le résultat du premier essai d'Anna. Pour l'instant, elle n'entrait pas dans les détails avec les son formé par deux lettres et ceux qui ne se prononçait pas. Chaques chose en son temps...

-Ca vas? Je ne vais pas trop vite?