Skiräzä voletait doucement dans cet endroit sans vent ni soleil. Il y a longtemps que les êtres vivant au cimetière ne l'effrayaient plus, bien qu'elle fût toujours surprise lorsque ceux-ci croisaient son chemin. Skiräzä soupira. La ville d'Atlantis, autrefois vive et lumineuse, se mourrait. Les habitants avaient fuis, ou alors restaient terrés dans leur demeure. Les attaques des humains étaient devenues incessantes. Les morts plus nombreux. Cette guerre d'espèces ne trouveraient-elles jamais de fin? Les humains étaient-ils donc incapable d'accepter une quelconque différence?
Pour Skiräzä, la nouvelle Atlantis lui convenait mieux. Les chances pour elle de croiser un être vivant étaient de moins en moins nombreuses. Plutôt que de la rassurer, cette pensée ne faisait que l'attrister. Oui, elle ne pouvait plus faire de mal à personne, mais les gens souffraient tout de même. Elle avait prévu cette déchéance de la ville. Qui avait-elle prévenu? Personne. Elle était restée cachée, loin de tous, croyant que les êtres magiques uniraient leur force et repousseraient l'envahisseur. Malheureusement, plus le temps avançait, et plus Skiräzä réalisait que les humains étaient trop nombreux et avaient beaucoup trop de haine au cœur pour être aussi aisément repoussés.
Que restait-il à faire? Skiräzä regarda les sombres nuages. Rien. Il n'y avait plus d'espoir.
« Le monde s'effondrera et ma malédiction disparaitra avec lui. »
Sur ces pensées, Skiräzä se posa sur un arbre tordu, criblé de trou et fissuré de la racine jusqu'à son sommet. Ce soir là, Skiräzä se fit la promesse qu'elle deviendrait amie avec la prochaine personne qui passerait par là. De toute façon, vu l'état de la situation, les chances de croiser un être vivant étaient bien minces.