Reprise (Retenue?) de Irzac

Irzac trainait les pieds, encore faible du combat de l'après-midi même dans les méandres de la cité. Il avait fallu qu'il bande son orbite, qu'il avait vidé de toute la gelée d'oeil, tout seul. Il arriva devant la porte de Evla et enleva ses chaussures. Il allait avoir droit à un discours en plus d'être contrôlé en entrant...Il se prépara mentalement et frappa à la porte.

Une plume et un parchemin était posé sur le bureau d'Evla. Une chaise faisait face à la sienne. Elle entendit Irzac cogner, elle tenta de sourire sans y arriver, elle ne prenait aucun plaisir à donner des retenues.

- Entrez!

Elle attendit qu'il obéisse, sans entrer dans son esprit cette fois. Une fois qu'il fut à l'intérieur, elle lui présenta la chaise.

- Asseyez-vous.

L,encre était dans un creux du bureau, c'était celle qu'utilisait ordinairement Evla.

- Vous devriez copier cent fois: Je ne dois pas attaquer mon enseignante contre sa volontée.

h.j. vraiment désolé pour le retard. mais maintenant que je suis revenu...

Irzac s'assit sur la chaise, las. Une voix dans sa tête lui criait: "Une bataille! Une bataille! Du sang! Du sang!"
À la vue du regard déterminé que la professeure posait sur lui, il écrivit, lentement et longuement, et quand il eut finit, il se relit à voix haute:

"Je ne dois pas attaquer mon enseignante contre sa volontée.
Une règle comme cela, il y a de quoi déprimer.
Si vous n'y voyez pas d'inconvénients, permettez,
Que je vous dises ma façon de penser.
Si en vous controlant je vous ai offensée,
Sachez que c'est réciproque de mon côté.
Pourquoi m'avoir fait subir à mon entrée
Cette "attaque" qui vous a tant blessée?
Vous êtes trop (Irzac se racla la gorge)...douce...et sensée
Pour aimer donner des phrases à copier.
Ce n'est pas de votre lignée
Vous vous rabaissez!
Mais toute fois sachez
Que jamais je ne sortirai
De cette salle encombrée
Sans vous avoir testée"

Il s'arrêta un instant, prit la plume et inscrivit une dernière chose. Il sentait le regard de Evla, glacial, qui le pénetrait. ( )

Encombrée? Encombrée? Evla n'en revenait pas, comment avait-il pu dire que sa salle de cours était encombrée? Et puis, elle était professeure, directrice même, elle avait le droit de tout faire si c'était pédagogique.
Elle le regarda de ses yeux bruns pendant un instant avant d'exploser.

- Monsieur Hial cette fois c'est la goutte qui fait déborder le vase!

Elle prit le contrôle de son esprit, le forçant à s'avancer vers elle et le gifla.

- Vous avez le choix, ou vous faites cette copie, et en double, ou vous êtes suspendu de cette académie pour deux semaines!

Elle refronça les sourcils de plus belle.

- Je vous déconseille fortement de désobéir à nouveau...

Mais qu'est-ce qu'il s'amusait c'était pas croyable! Avant la gifle. Sa joue ne le faisait pas souffrir car la directrice n'avait pas le caractère et l'envie de faire mal à quelqu'un. Sa tête avait tourné sous le coup mais c'était sous l'effet de la surprise! (h.j. bien sûr...) En revanche, le coup avait répercuté dans l'orbite de son oeil manquant et franchement, ça faisait mal. Un flash-back de son ancien professeur et père adoptif apparu dans son esprit. Cette directrice avait à peu près la même puissance que lui, non? Pourquoi aurait-elle autant de paperasse dans son bureau (qui était en ordre bien sûr) sinon qu'elle connaissait beaucoup de formules? Et pourquoi diable (h.j. démon...diable...) n'Y avait-il pas pensé plus tôt?

-Vous prenez avantage de moi chère dame. Mes pouvoirs sont plus grands que les vôtres j'en suis sûr...Je ne ferais qu'une bouchée de vous, au sens propre, si ils m'étaient restitués.

Il marqua une très petite pause, juste assez pour peut-être blesser la directrice dans son orgueil? Pour la première fois, et probablement la dernière, Irzac se prenait à espérer. Il fit comme s'il murmurait à lui même:

-Dommage que mes pouvoirs soient bloqués...mais même elle serait incapable de me les rendre.

La tête toujours tournée sous le coup de la gifle, il attendait. Impatiamment et quelque peu nerveusement. Le ferait-elle? Ferait-elle ce qu'il attendait depuis 200 ans? L'avait-il assez aveuglée par la colère qu'elle ferait presque n'importe quoi? OU bien verrait-elle au travers de son petit jeu? Avec cette elfe, tout pouvait arriver.