les pieds dans la rivière.

Orion, les pieds dans la rivière, les ailes depliés prenant dans le vent, réfléchissait.
À tout, à rien, à ce qui est futile aux grandes questions qui le torturaient, passant de l'un à l'autre avec une aisance étrange, rapidement, comme les mettant sur un pied d'égalité déséquilibré. Ses cheveux se prirent dans une brise, se faisant emporter vers le côté de sa tête où le soleil se couchait, puis lui chassant des mèches dans les yeux qu'il releva d'un soufflement.
Il était passé voir ses parents, presque à contre coeur, il le prenait encore pour un enfant, ils le couvait trop. Il était repartit quelques heures plus tard, du chocolat plein la bouche, des larmes plein le coeur: Malgré cela, son chez-lui lui manquait.
Il prit la direction de la rivière, endroit qu'il avait toujours affectionné pour sa fraicheur, au lieu de retourner à l'Académie. Personne ne l'y attendait, de toute façon, il ne connaissait que Velvy, et elle avait bien d'autres amies.
Le soleil simulé (il n'en avait d'ailleurs jamais connu d'autre) , caché par un faux nuage, se découvrit et l'un de ses rayons rougeatre vint éclairer le jeune homme qui plissa les paupières en mettant une main en visière. Puis, il risqua un regard vers cet endroit. Derrière l'Astre du jour, on ne voyait pas de ciel, mais l'océan, les poissons. Le tout était magnifique, pourtant, il aurait voulu sentir la vrai chaleur d'un vrai soleil jouer dans ses cheveux, voir des véritables rayons miroiter sur l'eau.

Romanaëlle chantonnait calmement aux abords de la rivière. Le soleil se couchait et, à travers l'eau cela créait des reflets splendides. Trop absorbée dans ses pensées et par sa contemplation du soleil, elle faillit trébucher sur un jeune homme, assis les pieds dans l'eau. Elle l'évita de justesse, par un petit bond de côté. La rivière lui rappelait sa rivière, près de chez elle. La différence était que, là-bas, c'était un vrai soleil qui brillait. Sans vraiment y penser, elle rompit le silence. Sa phrase ne s'adressait pas vraiment à Orion, elle avait plutôt pensé tout haut:

- Le vrai soleil me manque. C'est très beau de voir le soleil se coucher à travers l'océan, mais selon moi, ça ne vaudra jamais la douceur des rayons du soleil couchant sur ma peau.

Elle soupira, passa une main sous l'eau, et se prépara à poursuivre son chemin.

Elo apparut soudain, près d'une berge de la rivière. Elle apparut tout d'abord floue puis de plus en plus nette. Un peu essouflée, elle regarda autours d'elle. Elle remarqua 2 personnes qu'elle ne connaissait pas. Elle retint de justesse un soupir de soulagement puis regarda ses mains. Elle pouvait voir a travers. Son épée était couverte de sang et on voyait une égratinure sur sa tempe gauche. Elle ne dit rien, observa. Attendant que quelque chose se produise.

orion se retourna lentement, très lentement vers Romanaelle lorsque celle-ci parla.

- Je n'ai jamais eu la chance de le voir.

Il se demanda un instant si elle était télépathe et qu'elle avait fouillé dans son esprit, mais il se dit qu'il fixait l'astre du jour avec une telle intensité qu'il était assez facile de deviner à quoi il pensait.
Puis Élo arriva, il la regara un instant, interdit, puis il se leva et se précipita vers elle.

- Est-ce que vous allez bien? Voulez-vous aller à l'infirmerie de l'académie? (il la reconnaissait pour l'avoir vaguement croisée dans un couloir)

Il n'avait aucune idée de ce qu'était une réaction normal dans ce genre de temps.

Romanaëlle fut vraiment navrée d'avoir à nouveau gâché sa première impression avec Orion. Elle n'arrivait pas encore à s'habituer au fait que les gens vivant à Atlantis avait presque tous un passé douloureux. Le problème est qu'elle ne savait plus quel sujet abordé pour ne pas risquer de déplaire. Une fois, elle avait simplement demandé le nom, l'autre fois, elle avait parler du soleil. Comment faire pour ne pas déplaire au gens dans cette ville où tout le monde semblait avoir connu un passé aussi difficile?

- Oh vraiment? Jamais? On pourra aller faire un...

Romanaëlle interrompit sa phrase lorsqu'elle vut Orion se lever rapidement et partir en courant. Elle crut au départ qu'elle l'avait effrayé et se demanda vivement pourquoi. *Cette fois Romanaëlle, on peut dire que c'est un échec.* Puis, elle remarqua Élo, blessée, avec une épée recouverte de sang. La jeune fée se précipita donc à la suite d'Orion. La seule chose qu'elle put faire fut de répéter :

-Oh mon Dieu, oh mon Dieu!

Elo ne comprenait pas vraiment ce qui lui arrivait. Elle regarda calmement Orion puis Romanëlle venir vers elle. Elle sentait la pierre en forme de larme coincée dans son sternum briller. Une immense tristesse l'envahit puis des souvenirs. Ceux de sa mère surement. Elle espérait que celle-ci ne referait pas surface. Pour le moment, elle pouvait se controler. Sa mère n'avait pas encore prit posséssion de son corps. Peut-être cela allait arriver, peut-être pas. La voix de sa mère résonnait néanmoins dans sa tête :

Pourquoi ? Je ne veux pas. Gaëdric, je t'aime, ne part pas...

-Oui enfin non... je ne sais pas.

Elle tomba a genoux. Elle regarda successivement Orion puis Romanëlle bien qu'elle savait qu'ils ne pouvaient rien faire.

- Je ne veux pas aller à l'infirmerie, ça ne sert à rien. Ca devrait passer. Si je dit des choses incompréhensibles, ne vous inquiétiez pas. Juste, restez près de moi.

Elle leur tendit une main à chacun.

En voyant la jeune fille tomber sur le sol, Romanaëlle se mit à genoux à ses côtés. Elle la regarda dans les yeux et comprit qu'il se passait quelque chose d'hors du commun. Elle interrogea Orion du regard:

- On fait quoi?

Elle prit ensuite la main que lui tendait Elodorwin et lui murmura:

- Tout va bien aller. Je m'appelle Romanaëlle.

La jeune fée ne savait absolument pas quoi dire à la jeune femme. Celle-ci ne voulait pas aller à l'infirmerie et semblait un peu habituer à ce genre de situation. Pourtant, Romanaëlle trouvait que celle-ci semblait tout de même inquiète. Elle resta aux côtés d'Elodorwin, bien décidée de rester là jusqu'au bout.