Opération surface

Romanaëlle et Falbala avaient finalement décidé de ce qu’il convenait de faire. En effet, depuis le massacre de Préfleuri, la communauté lilliputienne de Romanaëlle, les deux femmes avaient désespérément recherché comment prendre les choses en main. Étant donné leur statut plutôt faible dans la ville, elles en étaient venues à la conclusion qu’il fallait opter pour la popularité de leur café au sein d’Atlantis. Leur objectif était de rassembler le plus de gens possibles afin de leur apprendre la triste nouvelle, l’horrible nouvelle…

Afin d’attirer un grand nombre d’habitants, les deux jouvencelles avaient placardé un peu partout dans la ville, et même à l’académie, des affiches où l’on pouvait lire :

« Grand rassemblement au café chez Falbala, mercredi le 27 juin 1316. Tous les habitants, élèves, membres du personnels et autres gens vivant dans la bulle y sont conviés. La présence de chacun est fortement recommandée, car cette réunion remettra en cause l’existence même du peuple magique.»

Avec le ton quelque peu saisissant de l’invitation, Romanaëlle avait espéré intéresser les plus curieux et ainsi attirer une plus grande foule à leur rassemblement.

C’est donc pour cette raison que les deux femmes avaient installé des tables supplémentaires et cuisiné une quantité astronomique de nourriture. Debout sur une petite tribune, tremblant légèrement de nervosité, Romanaëlle attendait impatiemment l’arrivée des premiers villageois préoccupés par le sort de leur ville. Les révélations des deux Atlanticiennes allaient être d’une importance capitale dans la suite du déroulement de ce que Falbala et Romanaëlle avait appelé : « opération surface».

Flora arriva la première au café, habitant à trois pas seulement, elle n’avait reçut l’invitation que quelques minutes avant le début de la réunion, en effet son facteur était tombé malade et n’avait pas pu livrer le courrier pendant une semaine entière. L’invitation en main, elle s’était rapidement changée avant de se précipiter vers le café de Falbala et Romanaëlle. L’ange laissa son violon chez elle décidant qu’il n’était pas de bon augure de jouer du folklore alors que des moments sombres semblaient planer sur la cité. Prenant siège dans un confortable divan, elle enleva la lourde couverte de laine qui protégeait son enfant. Elle sortit de son sac de toile un amoncellement de bois qui se transforma rapidement en berceau d’appoint. Elle déposa précautionneusement sa petite fille dedans après avoir placer un confortable coussin de soie sur le bois brut du fond du berceau. Assurée que Rose allait bien, Flora sourit à Romanaëlle qui avait assisté à tout ce remue-ménage. Et oui c’était quelque chose de s’occuper d’un enfant!

Din était tranquillement chez lui en train de rafistoler quelques bricoles dans son imprimerie lorsque la fatale invitation tomba. Recevant rarement des lettres, il l’ouvrit avec excitation. Cette avec une moue dubitative qu’il parcourut rapidement la petite invitation. « Caramba! , prononça-t-il silencieusement »

Quelques minutes plus tard, il poussait la porte de chêne et déboulait dans le Café, avide d’avoir plus d’informations sur ce qui s’annonçait une agréable mission aventureuse. C’est avec étonnement qu’il remarqua que plusieurs personnes étaient déjà là. L’aventure semblait sourire à plus d’un.

Il prit place dans un endroit stratégique, pas trop loin de ce qui s’annonçait un excellent buffet.

Elo poussa elle aussi la porte, peu amène a recevoir de mauvaise nouvelle, d'une humeur morose comme a son habitude depuis quelques temps. Elle venait de voir une des affiches qu'avaient placardé Romanëlle et Flabala. Entrainée par la curiosité, mais encore moins sociale qu'avant, elle s'était quand même décidée a venir, pour ne pas passer a coté de quelque chose d'important. Mais également pour revoir Romanëlle avec qui elle avait créer des liens forts. C'était bien l'une des rares personnes avec qui elle avait envie de parler. Elo jeta un regard absent dans la salle, et remarqua celle qu'elle cherchait debout sur une tribune. Cela lui fit chaud au coeur, même si son regard froid n'en montra rien. Elle lui fit un long regard un peu plus chaleureux qu'au reste de la salle en guise de salut. La guerrière remarqua qu'elle tremblait, elle ne semblait pas bien du tout. Elo alla a sa rencontre pour la réconforter. Ce devait être une sacrée nouvelle !

Romanaëlle regardait entrer les clients avec impatience. Si peu, ils étaient si peu. La jeune serveuse espérait vraiment que plus d’atlanticiens viendraient car ce n’était pas avec ce petit nombre de personnes qu’elles réussiraient à passer à l’action. En voyant Elodorwin entrer dans le café, la jeune fée lui lança une timide salutation, toute gênée qu’elle était juchée sur son podium. Voyant qu’elle ne commencerait pas son discours avant un petit moment, Romanaëlle descendit de la tribune pour aller à la rencontre de sa vieille amie.

Arrivée à ses côtés, elle réussit à contrôler son stress pour déclarer d’une voix calme :

-Bonjour Elo! Comment vas-tu? Je suis ravie de voir que tu as pu te libérer pour ce soir! Tu sais, tout ce qui était écrit sur le petit mot était très sérieux. D’ailleurs, j’espère bien pouvoir compter sur toi pour notre projet. Tu as tout le potentiel recherché!

Romanaëlle fit un petit sourire à Elo, pour lui montrer qu’elle était vraiment enchantée par sa présence. En effet, Elo serait sans doute d’une aide précieuse dans la mission et Romanaëlle était aux anges d’avoir auprès d’elle une si intéressante alliée. Sans vraiment laisser le temps de répondre à l’elfe, elle rajouta :

-Je vais devoir retourner à l’avant, mais n’hésite pas à venir me parler si jamais il y a quoi que ce soit! Il y a aussi le buffet que je te conseille d’essayer, car le repas sera peu banal!
Avant de repartir vers son piédestal, Romanaëlle se retourna vers son amie pour voir ce que celle-ci aurait à lui répondre. Puis, sentant son stress revenir, elle se mit à tortiller nerveusement ses mains.

Une forte pluie tombait dehors. Se faisant, certains passants s'arrêtaient par hasard pour se protéger des cordes qui tombaient à l'extérieur. Surpris de voir tant de gens réunis, ils prenaient place ici et là.

Cornélie courrait à toutes jambes dans les grandes rues d’Atlantis, une dizaine de marchands à ses trousses. En effet, elle avait renversé «par mégarde» un étalage de pomme, qui avait ensuite écrasé le pied d’un mulet à vendre, qui avait rué et détruit des vases de grande qualité, et ceux-ci avaient roulé sur des tapis, déversant leur contenu d’huile. C’est donc pour cette raison que la gamine filait à toute allure, poursuivit par plus de marchands enragés qu’elle ne l’avait jamais été.

Pour l’aider dans sa fuite, une énorme pluie s’était abattue sur sa tête et sur celles de ses poursuivants, les forçant à s’abriter sous le premier toit venu. Faisant de même, Cornélie se retrouva par hasard dans la salle du café, où une petite foule était déjà assemblées. Profitant de l’imposant groupe pour se cacher, elle remarqua son viel ami, Din et se dirigea furtivement vers lui en lui chuchotant :

- Ne vous retournez pas monsieur Fou, ce n’est que moi, Cornélie, et je venais cherché protection auprès de votre illustre grandeur car des brutes m’ont prise pour cible!

Elbertine était dans sa serre, attentivement occupée à entretenir ses petites plantes. Une enveloppe fut soudainement glissée sous sa porte. Elle trottina jusque là et alla la ramasser. L’ouvrant de ses petites mains, elle remarqua la fine écriture avec laquelle elle avait été écrite. Elle lut minutieusement la petite lettre. Dès qu’elle eut fini, elle se précipita vers son arrière salle pour remettre un peu d’ordre dans sa tenue.

Une fois tout ceci fait, elle laissa ses plantes en suspens et se dirigea à petits pas vers le Café. Étant donné sa petite taille et son grand âge, elle mit plus d’une demi-heure à atteindre le Café. La pluie qui tombait drue ralentissait son chemin, mais heureusement elle avait pris la précaution d’emmener son grand parapluie.

C’est donc une immense ombre noire qui pénétra dans le Café. Cependant, une fois son parapluie fermé, c’est une toute petite gnome qui apparut derrière. Elbertine s’avança jusqu’à une petite table et y prit place en attendant patiemment le début du discours.

Albane arriva dissimulée sous une grande cape sombre pour se protéger de la pluie. Quand elle arrivé, elle écarta les pans de son "abris" et laissa sortir un magnifique oiseau de feu à la manière d'un prestidigitateur de la surface.
Enfin, elle retira la capuche qui jusque là lui avait dissimulé le visage en libérant un flot de cheveux soyeux.
Elle étendit le bras et se laissa sécher par Menfalm autour duquel plusieurs autres personnes étaient venues se réchauffer après la forte pluie du dehors.
Bien qu'elle en avait envie, elle ne retira pas sa sombre cape, car celle-ci cachait son épée et sa dague cranté, ainsi qu'un armure couverte de sang, et étant donner la situation pleine de tentions qui régnait dans l'auberge, montrer ces petits détailles n'était surement pas une bonne idée...
Elle avait vue les nombreux messages et était donc venue. Ne sachant pas ce qui se passait, elle tacha de ne pas se faire remarquer et espionna les conversations, sa formation d'espion assassin reprenant le dessus.
Malgré ses efforts, elle n'apprit rien...

Elo resta de marbre a part un léger sourire qui se forma sur ses lèvres, mais dans le fond, elle était très heureuse de retrouvée Romanëlle. Pourquoi n'était-elle pas allé la voir avant ? Elle était trop focaliser sur sa mère dans sa tête pour s'en être précoccuper, et ce n'était que maintenant qu'elle s'en rendait compte ! Elle s'en voulait intérieurement, elle s'en serait mordu les doigts.

- Tu peux compter sur moi, même si je ne sais pas encore de quoi il s'agit...mais cela a l'air tellement important et vital que tu as ma parole.

Elo avait toute confiance en Romanëlle, pas un soupson de doute.

- Il te suffira de me dire ce que je dois faire.

La demi-Elfe marqua une pause, explorant le visage angoissé de son amie. Des tas de questions la submergeaient mais elle ne voulait pas la mettre encore plus mal a l'aise qu'elle ne l'était déjà. Elle se contenta de dire :

- Tu devrais te reposer, tu as une petite mine. Sache que si tu as besoin de quelqu'un, je suis la pour toi. Maintenant, tu peux retourner sur ton "trône".

Et, avec un regard compatissement et une petite tape dans le dos, Elo se détourna de Romanëlle. Elle aperçut Albane dans la salle, sans la voir. Elle était plongée dans ses pensées.

Len sortit du château sous les regards intrigués d’une dizaine de jeunes damoiselles en pamoisons. Il marcha d'un pas vif mais décontracté vers la poste, en effet il était grand temps qu’il envoi de ses nouvelles à ses pauvre tantes. La lettre allait comme suit :

À mes chères tantes qui m’on tout appris,
Vous aviez encore une fois raison, cette cité pullule de damoiselles à la recherche de relation, en effet peu de beau garçons tel que moi y vivent, je ne sais plus où donner de la tête! La plupart des filles me désirent et celles qui ne le font pas encore ne devraient pas tarder, en effet je mets beaucoup de temps à peaufiner mes première. Oh! Attendez, quelqu’un cogne à ma porte... C’était une charmante rousse au physique...avantagé pas la nature, elle venait me dire combien elle avait adorée cette marche au clair de lune hier soir. En espérant que vous êtes fière de votre petit charmeur.
Lenny
(Vous êtes particulièrement jolies aujourd’hui)

Il avisa la porte de la poste lorsqu’il reçut une goutte de pluie sur le nez qui fut bientôt suivit d’un déluge, se précipitant vers la première porte qu’il vit, essayant désespérément de sauver son brusching.

Il rentra dans l’auberge et fut surpris d’y voir un début de rassemblement. « Super, ce dit-il, une fête! » Il avança vers un fauteuil et attendit que celle-ci s’anime.

Albane avisa le jeune charmeur qui venait d'entrer et se dit qu'une bonne leçon ne lui ferait pas de mal...
Elle changea sa tenue magique de telle manière que celle-ci mette en valeur -si cela était encore possible- ses formes voluptueuses et afficha son aire le plus beau possible, en y ajoutant une pointe de mystère, de jeunesse et de fausse crédulité.
Enfin, elle s'avança vers le jeune homme en émettant de sa voix de sirène des ultrasons que personnes ne pouvaient entendre mais qui agissaient malgré tout et était censés rendre le beau jeune homme plus réceptif à ses avances...

-Il est bien rare de trouver un homme qui vaille le détour dans cette ville... Comment vous appeler vous?

Corinne était allée à la bibliothèque ce matin-là, en ce beau mercredi 27 juin 1316, pour préparer ses études de magie noire. Après avoir feuilleté une quinzaine de livres et les avoir mémorisé, elle sortit tranquillement de la bibliothèque et s’arrêta devant le panneau d’affichage. Sur ce panneau, une annonce écrite en rouge annonçait à tous les habitants de se rendre au café chez Falbala. Bien que la jeune hominis ignorât où se trouvait ce café, elle décida de s’y rendre car les enjeux semblaient forts importants.

Toutefois, avant de se diriger vers le restaurant, elle courut jusqu’à la bibliothèque et y prit deux trois livres sur l’histoire d’Étilac et d’Atlantis, juste au cas où. Rapidement, elle quitta l’académie, sous la pluie, ses gros livres cachés sous sa robe, lui donnant un air de bossu. En suivant certains élèves de l’académie qu’elle connaissait de vue, elle se retrouva face à une magnifique boutique où était déjà attroupée une quantité impressionnante de gens. Un peu gênée, la petite étudiante se glissa dans la salle et se rendit vers une chaise vide, où elle pourrait étudier l’histoire d’Atlantis dans l’attente du fameux discours. Le nom seul de la mission, qui était titre de l’annonce sur le panneau, annonçait quelque chose de plutôt mouvementé. La jeune étudiante fut quelque peu surprise de constater qu’aucun directeur n’était présent et elle remarquât la présence de sa charmante professeur de botanique. Sans plus s’attarder à ces détails, elle se remit à la lecture de l’histoire d’Atlantis

Len qui, assit confortablement dans un fauteuil placé à un endroit stratégique, soit bien à la vue avec plusieurs places libres à ses côtés, avait commencé à scruter les pensées des gens voyant que cette fête ne ressemblait en aucun cas à un de ses nombreuses soirées animés auxquelles il avait déjà participé. C’est alors qu’il essaya de lire les pensées d'Albane mais ne réussit pas, il s'intéressa subitement à la mystérieuse demoiselle. Len leva les yeux vers elle prenant un air faussement ébahis pour répondre au compliment.

- Mademoiselle, je ne puis croire que je n’ai jamais aperçu votre délicieuse beauté dans les murs de l’académie dit-il la voix douce et velouté comme un ruisseau limpide.

Il se leva galamment, saisit la main de la demoiselle et l’entraina vers le divan double placé devant le foyer éteint en cette belle saison.

Albane se laissa entrainer jusqu'au sofa et s'y assis (très très proche du jeune séducteur) tout en commençant une discussion avec Len. Celui-ci ne manquait pas de répartit et savait rendre les discussions intéressante. Albane prit plaisir à parler avec lui un moment puis, mettant fin au civilité, finit par lancer:

-Vous savez, il y a quelques lacunes dans vos technique de drague. Par exemple, le final. Les filles ont trop souvent tendance à comprendre qu'elles se sont fait berner une fois que vous en avez finis avec elles. Elles se plaignent à leurs amies qui se méfies à leur tour, ne désirant pas se faire berner à leur tour. La population à beau être presque entièrement composé de filles, d'ici quelques temps, vous risquer de ne plus trouver de pigeons à berner... Ces lacunes peuvent être comblés de manière à ralentir, voire éviter dans la mesure du possible, que cette triste fin se produise.

[Et oui, j'ai parler de donner une petite leçon, pas de me venger selon ton premier message. Mais le jeu de mots était volontaire, et tu aurrais difficilement put passer à coté. Je doit dire que ça m'a bien fait rire ]

[Tous les gens souhaitant participer à ce sujet peuvent y entrer comme s'ils étaient là depuis le début!]

La foule entassée dans le café était de plus en plus impressionnante. Des gens de partout à travers la bulle semblait être venu. Des élèves, des villageois, des professeurs, chaque classe de la ville était représentée à l’immense rassemblement. De petites conversations c’étaient entamées ici et là. Des gens qui ne s’étaient pas vu depuis longtemps se saluaient chaleureusement, tandis que d’autres s’assoyaient timidement dans un coin isolé.

En observant cette petite peuplade, la jeune serveuse décida qu’il était grand temps de prendre la parole et d’expliquer à tous ce qui se passait et la raison de cette immense rencontre. Toussotant un peu, Romanaëlle tapa fortement dans ses mains, de manière à attirer l’attention de tous. Puis, lorsqu’elle vu que la plupart des regards étaient tournés vers elle, elle commença :

-Bonjour mesdames et messieurs! Bienvenue au café Chez Falbala. Je remercie chacun d’entre vous pour avoir pris la peine de se déplacer malgré le mauvais temps pour venir nous écouter. En effet, ce que nous avons à vous dire, comme indiqué un peu partout dans la ville, est d’une importance plus que capitale. D’ailleurs, si Falbala n’est pas avec moi ce soir, c’est parce que nous avons maintenant trop de choses à faire pour trop peu de temps. Le temps presse.


Prenant une petite pause, Romanaëlle observa le visage surpris des gens assemblés. Elle ne s’en étonna pas car elle parlait d’une voix inquiète et troublée, une voix qui pouvait facilement alerter quiconque. Reprenant son discours, elle rajouta :

-Si nous avons pris la peine de vous rassembler ici ce soir, c’est parce que j’ai reçu récemment des nouvelles de la surface. Des nouvelles inquiétantes. Mon père habitait Préfleuri depuis toujours et, malheureusement, cette ville a été détruite dans des circonstances funestes par les hommes. De plus, nous avons plusieurs raisons de croire que cette folie humaine ne s’est pas arrêtée à ce petit village. En effet, certains arrivants racontent que les hommes sont de plus en plus violents et dangereux et qu’ils s’attaquent sans scrupule aux peuples magiques.

Romanaëlle s’arrêta une deuxième fois, émue par son discours, émue par les souvenirs de son village, émue par les conséquences de la violence des humains. Les larmes aux yeux, à la fois de défi, de tristesse et de colère, Romanaëlle poursuivit sur sa lancée :

-Toutefois, nous ne vous parlons pas seulement pour vous prévenir mais aussi parce qu’il faut agir. Il est trop tard pour laisser les choses aller. Il faudrait organisé un plan de secours, un plan afin d’accueillir les réfugiés dans notre ville. Avec l’aide de Falbala, j’ai déjà trouvé ce qu’il serait le mieux de faire, bien que chacune de vos idées sera acceptée avec joie. Tout d’abord, il faudra des messagers de surface! Ceux-ci voyageront entre Atlantis et la surface pour trouver les réfugiés et les rapporter vers notre ville. Ensuite, il faudra des soldats pour protéger les postes de transfert avec la bulle de tout humain. Aucun humain ne devra avoir accès à ce passage, ni même l’apercevoir. Il nous faudra donc des guerriers habiles et sans pitié.

Scrutant la foule, Romanaëlle tenta d’apercevoir ceux qui pourrait facilement remplir ces nombreuses tâches. Elle vit Din, puis Elodorwin et se dit qu’elle aurait bien besoin de l’aide de ces deux-là. Puis, sentant qu’elle allait bientôt perdre le contrôle de la foule, elle s’empressa d’ajouter :

-Si une de ces options vous intéresse, vous serez les bienvenue afin de protéger les réfugiés et la cité!

Puis, Romanaëlle se tut, attendant impatiemment ce que les gens lui répondraient.

Flora écouta attentivement le discourt de Romanaëlle et se leva prête à prendre parole. Certes les temps étaient troubles sur la terre, mais Atlantis devait rester dans l’ombre pour ne pas susciter l’envie de détruire des hommes. Les attaques n’ont jamais vraiment cessés à la surface, qu’un village de fées lilliputiennes ait été détruit de voulais rien dire, les cas isolés n’étaient pas à prendre trop au sérieux. Oui tout cela était atroce, et la cupidité des hommes sans frontière, mais il ne fallait pas prendre le risque de dévoilé l’existence d’Atlantis et encore moins montrer la porte au homme en y faisant passer des milliers d’êtres magiques. Bien sur la cité était toujours ouverte à quiconque voulait y entrer mais ce n’était pas le temps de tout dévoiler.

- Je ne crois pas qu’il soit de circonstance de lancer de tel démarches pour un cas isolé, argumenta-elle, je comprend que tout cela est horrible et votre tristesse doit être immense mais nous ne pouvons pas risquer de faire découvrir Atlantis aux hommes et ainsi nous exposer à une guerre sanglante!

Flora se rassit son message semblait avoir fait mouche dans l’assistance à en croire les murmures qui se rependaient comme une trainé de poudre.

Din Quíchöttá de la Míncí avait écouté avec grande attention tout le discours de Romanaëlle. C’est avec gravité qu’il avait compris l’enjeu et l’ampleur de la tâche qui les attendait tous. Il espérait participer activement à toutes les manœuvres et tentatives de rapatriement qui aurait lieu. Cependant, il souhaitait sauver sa famille avant tout. En effet, même si celle-ci ne l’avait jamais particulièrement apprécié, il sentait que le moment était venu. Il devait revenir sur sa terre natale pour montrer le grand chevalier qu’il était devenu. Il devait montrer à sa maman à quel point il était brave. Il devait les sauver tous.

Plus décidé que jamais, il se leva bien haut et dit fortement, pour couvrir les voix de tous : « Peu importe ce qu’en pense mam’zelle Flora, je crois Romanaëlle. Cette jeune fille semble avoir autant de raison qu’il m’en reste, sinon plus! C’est pourquoi je pars de ce pas vers la terre de mes ancêtres! Ma quête sera longue et pénible, mais peu m’importe, je ramènerai mes frères et sœurs en danger! »

Sur ces braves paroles, il se leva et sortit du Café d’un pas vif. Le ciel ne tombait plus et un timide soleil pointait son nez. Grave et fier, Din monta sur Rossini qui l’attendait non loin. « Vamos a buscar nuevas aventuras Rossini! »

Cornélie regarda plus que n’écouta le discours de Romanaëlle. Elle s'inquiéta à plusieurs reprises de la présence des marchands à ses trousses, mais finit par réaliser qu'ils semblaient l'avoir oublier. En effet, c’est préoccupations énormes n’atteignaient pas vraiment la jeune enfant de 8 ans. Certes, elle comprenait que quelque chose de grave mais ne s’en souciait pas outre mesure, tant qu’il lui resterait des marchands a tracassé et un ami fou avec qui rigoler. Pourtant, en entendant le discours enflammé de Din qui déclarait vouloir partir, la lutine vu emballée par sa volonté d’agir et décida de suivre l’idée de son compagnon.

Ainsi, il allait à la surface pour sauver ses amis? Alors elle irait elle aussi. Pourquoi pas? Après tout, elle était bien une gamine de 8 ans capable de se débrouiller en pleine ville. Pourtant, elle avait l’impression que le vieux chevalier ne serait pas intéresser par la présence plutôt encombrante d’une enfant. Elle suivit donc Din à l’extérieur et remarquât que la pluie avait cessé. Tranquillement, elle suivit son ami et Rossini, en répétant silencieusement : -Vamos a buscar nuevas aventuras Rossini, bien qu’elle n’en comprit pas le sens.

Le visage d'Elodorwin resta de glace a l'extérieur mais elle était emprise d'une surpise telle qu'elle ne bougea pendant quelque secondes. Elle se ressaisit vite, lissa sa tunique. Le dégout ne tarda pas a suivre la surprise, puis la colère et enfin la peur, la peur pour son clan. Elle ne supporterait pas de voir son clan et tous ses gueriers déssimés par la folie des hommes. Par des Orcs, elle aurait pu en survivre, mais par des hommes... Ses yeux s'allumèrent et devienrent presque rouges, semblables a des braises. Elle en mourrait, elle en était sur. Elle devait absoluement y retourner, les prévenir ! Mais...peut-être n'étaient-ils pas menacés...tout dépendait de jusqu'où se déployaient les humains. Son pays, le Griandil, était sans doute trop loin. Il fallait traverser bon nombre de terres, et surtout, la mer. Les hommes n'iraient sans doute pas jusqu'a la. Elle se rappelait aussi bon nombre de pièges magiques sur sa route pour atteindre la terre des hommes, elle ne se rappelait plus le nom du Royaume.

Elo réfléchissait a toute vitesse. Son raisonement logique l'apaisa. Puis, elle sortit de ses pensées pour écouter comment réagissait la foule. Elle entendit l'avis de Flora, de Din, puis d'Arwen. Elle eut un sourire amusé quand le chevalier Din partit du Café l'air fière, promettant de sauver des vies a la surface. Elo le connaissait ce Din, elle pensait bien qu'il pourrait le faire...avec des ficèles aux bras pour le guider. Il lui avait montré plus d'une fois son ''courage''.Un brouahaa emplit la salle en quelques secondes. Elo redoutait ça : la panique. Elle espérait que les gens avaient assez d'esprit pour ne pas y sombrer. C'était toujours un risque quand on prévenait la population.

Elo monta sur la tribune pour rejoindre Romanëlle. Son regard était maintenant assuré, un chef de clan ne montrait jamais sa peur, et surtout pas dans une situation critique comme celle la. La demie-Elfe apenta du regard le visage de Romanëlle.

- Il faut avant tout de l'organisation. Vous devriez établir des listes, des groupes avec des missions bien définies, que les gens s'y inscrivent. Le plus important quand on est a la tête d'une armée-parce que cela allait en être une- c'est l'organisation. Crois moi, mon expéreince me permet de le dire.

Elo se tourna ensuite vers la foule. Les visages étaient en majeurs partie térrifiés, mais certains étaient également assurés, certains laissaient même voir de la colère. Puis elle se reporta sur son amie.

- Je suis avec toi, tu peux en être sur. Il est clair que vous allez avoir besoin d'aide toi et Falbala pour organiser tout ça, et cela doit se faire dans les plus brefs délais. La deuxième conditions pour avoir une bonne armée est la vitesse.

Elle plongea son regard dans celui de Romanëlle.

- Dis moi ce que je peux faire pour t'aider.

Romanaëlle, en regardant la réaction des gens autour d’elle, fut particulièrement étonnée. Chacun avait sa façon de réagir, par la colère, la peur, le courage. Devant les paroles de Flora, Romanaëlle s’empourpra et s’écria, par-dessus le tumulte :

-Flora, vous pouvez bien ne pas me croire et vous fermez les yeux! Mais lorsque les hommes seront à nos portes car ils auront détruit la Terre, sachez que personne n’y sera à l’abri, pas même votre tendre enfant! Ainsi, ne soyez pas trop prompte à juger, car la lettre que j’ai reçu était bien réelle et je compte agir afin de sauver mes frères! Restez cachée comme une lâche avec votre musique si cela vous enchante, mais lorsque vous serez seule, votre musique ne trouvera plus preneur! Maintenant, quittez cet endroit si vous êtes trop mauviettes pour affronter une terrible vérité!

Puis, la colère de la jeune fille s’atténua légèrement devant le courage de Din. Elle eut même un petit sourire en remarquant l’espiègle de service, Cornélie, suivre le vieux chevalier et se surprit même à penser qu’elle était soulagée de la voir l’accompagner. Puis, les choses se précipitèrent, les gens commencèrent à proposer leur aide, Elodorwin la rejoignit sur sa tribune. Romanaëlle lui fit un tendre sourire et se retourna encore vers la foule :

-Chacun voulant offrir son aide sera le bienvenue, je mets ici une liste de ceux étant prêts à combler certains postes. Arwen, je vous nomme soldat de surface, vous serez un guerrier navette ayant position sur la Terre.

Puis, se retournant vers Elodorwin, Romanaëlle sentit son esprit se perdre. Celle-ci avait raison, il fallait s’organiser, il fallait tout préparer mais la jeune demi-fée n’en était pas capable. Elle n’avait jamais eut à faire face à la moindre violence et ne savait pas par où commencer. Voyant que son amie semblait beaucoup plus s’y connaître qu’elle en matière d’organisation militaire, elle la regarda un moment avant de déclarer :

-Que diriez-vous d’être la chef militaire, organisatrice de la stratégie en surface? Vous auriez sous vos ordres tous les soldats prêts à se battre pour aider les réfugiés à atteindre Atlantis. Je crois que ce genre de décisions sera mieux géré sous votre garde, après tout je ne suis qu’une gamine, employée dans un café.

Cette dernière phrase dénotait tout le découragement, le désespoir et l’épuisement de Romanaëlle. En effet, la jeune fille était malheureuse et abattue et ne savait plus du tout où donner de la tête. Elle n’avait rien d’un soldat, rien d’un chef ni même rien de quelqu’un de courageux. Sa place n’était pas là, sur la tribune, mais bien derrière le comptoir, à servir de la nourriture. Pourtant, elle se rappelait une chose bien importante que lui avait dit Falbala et se retourna vers Elodorwin pour lui glisser doucement :

-Le but de cette manœuvre est que nous passions inaperçus. Les quelques messagers à la surface doivent ressembler à des voyageurs ou à des pèlerins. Les humains ignorent l’existence d’Atlantis, du moins pour le moment. Ils ne savent pas non plus que nous nous organisons. Nous devons donc rester discrets et tuer tout humain comprenant notre stratagème. Nous ne disposerons jamais d’une armée dans les laps de temps nécessaires et c’est pour cette raison que nous devons simultanément organiser une armée et rapatrier les réfugiés.

Puis elle se tut, épuisée, avant de s’asseoir sur la tribune, au côté d’Elodorwin.

Elo fut surprise de l'atribution d'une si grande responsabilité et d'un si haut grade, mais d'un coté elle ne le fut pas. Elle était honoré que Romanëlle ait tant confiance en elle. Et elle était certaine d'être tout a fait capable de remplir ses nouveaux devoirs. En réalité, cela faisait 2 ans qu'elle n'avait pas prit la tête d'une armée, c'est dire si cela était proche ! Elle qui pensait devoir attendre encore au moins un demi siècle ! Elle en fut ravie et un sourir se dessina sur ses lèvres, trop peu abituées a le faire. Ses yeux flamboyaient maintenant de détermination, et d'honneur. Les Elfes de son clan avait un grand sens de l'honneur, ils préféraient mourir que de voir leur honneur sali; elle ne leur faisait pas exception. Déjà, des plans se dessinaient dans sa tête.

- Je te l'ai déjà dit : pas de vouvoiement entre nous, Romanëlle.

Ce fut sa réponse, accompagnée d'une regard complice. Puis elle rajouta :

- Même une fille de cuisine peut se révéler un excellent leader. Il suffit d'apprendre. Et c'est l'occasion. Regarde tout ce monde pendu a tes lèvres.

Elo était fière de son amie, quelque part. Elle écouta les recommandations de Romanëlle.

- Je serais le plus discrête possible. En ce qui concerne le temps, ne t'en fais pas, vous voulez toujours aller trop vite, vous autres.

La guerrière, maintenant chef militaire, voyait cela philosophiquement. De toute façon, qu'on voit le bon ou mauvais coté des choses, le futur fait ce qu'il veut et ne s'en formalise pas. Un dicton Elf qu'elle affectionnait particulièrement. Elle formait déjà des plans dans son esprit, elle devait se metre rapidement a la tache, néanmoins.

Albane n'ajouta rien et écouta attentivement Falbala parler. Elle sourit aussi en voyant Elo se porter volontaire parmi les premiers et entendit de loin la montée en grade de cette dernière. Bien qu'elle aurait volontiers continuer à parler avec Len, elle se décida à mettre fin à la discussion dans laquelle elle venait de se lancer. Posant la main sur la cuisse du séducteur et s'apuyant doucement dessus -ce qui donnait plus l'impression d'une caresse que d'un appui- elle lui glissa doucement à l'oreille -son souffle chaux tel un doux baiser- avec une voix séductrice:

-Finalement, il semblerait que vous aller facilement pouvoir trouver de nouvelles filles... Nous continuerons cette discussion plus tard si vous le souhaitez, mais pour l'instant, j'ai plus important à faire, comme beaucoup d'entre nous... A bientôt j'espère.

Puis elle partit s'inscrire, sa tenue reprenant la forme d'une cape sombre. Quand cela fut fait, elle se tourna vers Elo et Romanaëlle. Quand elle saisit le regard de l'une d'entre elle, elle fit un signe discret signifiant qu'elle souhaitait leurs parler, mais pas devant des témoins potentiels. Puis elle s'avanca dans les cuisines où personnes n'était présent puis les attendit. Ce qu'elle avait à dire était vraiment important, et elle espérait vraiment que l'aubergiste et la guerrière la rejoindrait.

Elo remarqua le signe d'Albane intimant de la suivre, ainsi que Romanëlle. Apparemment, celle ci ne l'avait pas remarqué. Elo fit un légère tape sur l'épaule de l'aubergiste pour la ''réveiller''. Puis, elle descendit de la tribune pour rejoindre Albane. Sa soeur d'ame n'était pas seule, Arwen était présente elle aussi. Qu'avait-elle a leur dire a elles trois ? Elo salua de la tête a Arwen, et étreignit amicalement Albane comme pour se faire pardonner de ne pas être venue la voir plus tot.

- Ca fait si longtemps, je te prie de m'excuser Albane...

On sentait un peu de gêne dans sa voix, mais pas trop non plus. Les traits de son visages n'avaient pas bougés. Elle se retourna, s'étonant que Romanëlle ne les ai pas encore rejoint.

Romanaëlle était particulièrement perdue à travers tous les événements qui venaient de se produire. La stratégie militaire ne voulait rien dire pour elle, ni les signes cachés ou les demandes dures à déceler. C’est sans doute pour cette raison qu’elle ne remarquât pas le signe d’Albane et resta confortablement assise sur sa tribune, pensive.

La jeune serveuse se demandait si l’idée qu’avait eu Falbala fonctionnerait. Elle s’interrogeait à savoir si la discrétion était vraiment la meilleure des solutions. Puis, elle sentit Elo la frapper doucement et redressa sa tête vers elle. Voyant que celle-ci avait l’air de lui demander de la suivre, Romanaëlle, en bonne hôte qu’elle était, se redressa sur la tribune et lança aux gens présents dans la salle :

-Voilà, je crois que je vous ai dit tout ce que j’avais à vous dire. Je dépose ici une liste où vous pouvez vous inscrire. Un quartier général a déjà été préparé pour les fonctionnaires, messagers et guerriers. Maintenant, malgré ces temps sombres, je vous invite à vous régaler de ce somptueux festin qu’a préparé Falbala avant de quitter. Mangez bien!

Ce discours terminé, Romanaëlle se dirigea vers la cuisine, là où elle avait vu Elo disparaître. En plus de son amie, il y avait Albane et l’autre jeune fille qui avait proposé son aide pendant la réunion. Romanaëlle les salua toutes les trois d’un signe de tête.

Erwin arriva visiblement en retard. (Désolé, je viens tout juste de voir le mp...) Elle arriva en tout hâte dans le café. Il pleuvait fort dehors. Quand elle entra, il y avait déjà beaucoup de monde. Elle remarqua leur expression: Un mélange de peur, de colère, de détresse, de dérmination avec un peu d'impuissance aussi. Quelques-uns avaient l'air totalement indifférent à ce qui se passait.

Erwin était arrivé en retard parce qu'elle avait tout simplement oublié la rencontre. Elle savait que c'était important, et elle murmura des jurons, montrant son ennui a être arriver dernière. Elle vit Romanaëlle disparaitre vers les cuisines. Elle coura vers elle et entra sa tête dans le cadre de la porte qui menait à la cuisine. Elle vit d'autres jeunes filles également.

-Euuh...désolé de vous interrompre. Seulement, je suis arrivé en retard et j'espèrait avoir un résumé de la rencontre et de la...situation.

Corinne n’avait pas faim. En effet, après le discours de la petite serveuse dont elle oubliait le nom, manger était une lointaine préoccupation. Elle survola la foule d’un regard. Les gens étaient terrifiés. Presque tous l’étaient, mis à part les anciens guerriers, comme les trois jeunes femmes qui s’étaient exprimées lors du discours. Pourtant, la plupart des gens n’était pas des guerriers, des combattants ou n’importe quoi d’autres. Ils étaient pour la plupart des êtres pacifiques, ayant choisi de vivre à Atlantis pour s’éviter des problèmes avec les humains.

Corinne se doutait bien que certains souhaitaient simplement se terrer dans leur maison, volets fermés, sans jamais en ressortir. D’autres n’avaient aucune envie de recevoir de réfugiés, car ceux-ci viendraient inévitablement troubler la paix de leur ville adorée. Corinne ne se classait pas dans ces catégories. La jeune étudiante était effrayée, certes, car la guerre n’était pas son milieu de travail. Pourtant, elle souhaitait plus que tout se rendre utile. Elle savait aussi que son esprit vif et débrouillard serait très pratique pour aider les guerriers. Ouvrant un des livres qu’elle avait apporté, elle se mit à lire le récit de la première chute d’Atlantis. Il fallait qu’elle trouve exactement le petit détail qui avait permis au peuple magique d’échouer. Si elle mettait le doigt sur ce détail, cette imperceptible erreur, alors elle pourrait aider. En sachant ce qui n’avait pas bien tourner lors de la dernière grande bataille, Corinne pourrait tout faire pour éviter que cela se reproduise.

Lisant avec minutie, Corinne concentra toute son attention sur le livre, sur l’histoire d’Atlantis, laissant chaque petit détail s’infiltrer dans son esprit. Elle était dans une sorte de transe, un lien invisible la liait à ce bouquin, comme un flambeau la guidant dans le noir. La jeune fille n’avait plus conscience de ce qui se déroulait autour d’elle, ni même du temps qui s’écoulait. Elle lisait, plutôt déchiffrait, l’histoire complète de la première bataille des peuples magiques et des hommes.

-Ne t'inquiète pas. Je sais que tu avais de bonne raison, et même si je ne peut pas dire que je te comprend -car ce n'est pas le cas-, je peut te dire que je te pardonne même là où tu n'a pas à t'excuser.

Albane ne savait plus que faire. Elle avait prévue de ne parler qu'à Elo et Romanaëlle, et voilà que deux autres personnes les avaient suivit. Dire qu'elle avait crue être discrète dans son geste...
Elle finit par s'adresser à Erwin en premier.

-Je vais te résumer la situation et tans pis si tu ne comprends pas tous, je ne le ferais pas une deuxième fois.

Albane savait que ses manière était brusques, mais elle ne souhaitait pas provoquer une panique et ce qu'elle avait à dire ne souffrait aucun délai.

-En gros, les hommes on recommencé leurs persécution sur les êtres magiques, ils faut donc s'organiser pour éviter qu'ils ne découvre la porte pour venir à Atlantis et se préparer à l'accueille des réfugiés. Si tu est volontaire pour aider, il y a une liste là bas sur laquelle marquer ton nom, et si tu ne souhaite pas, je te demanderait de quitter la pièce car ce que je souhaite dire ne doit être entendu que par des personnes qui s'engagent à lutter et à ne rien répéter.

En disant sa dernière phrase, elle se tourna aussi vers la guerrière inconnue pour faire comprendre qu'elle aussi était concerné par sa dernière remarque. Puis, prenant conscience que ce qu'elle venait de dire pouvait être blessant, elle ajouta histoire de se faire pardonner un peu.

-Je suis désolé, mais la situation est urgente et nous avons peu de temps, c'est pourquoi je me montre aussi brusque.

Elle attendit de voire ce que faisait Erwin à la femme au faucon puis commença à parler une fois qu'elle fut sûr de ne pas être entendu par des oreilles indiscrètes ou inutiles.

-Bien. Je connais un groupuscule anti-magie qui passe régulièrement d'une monde à l'autre et qui est puisant dans les deux. Pour l'instant, je ne vois qu'un seul intérêts à ce qu'ils parlent aux hommes, mais il est de tailles. Le dangers n'est donc pas que de l'extérieur d'Atlantis mais aussi de l'intérieur. Je vous laisse imaginer l'étendu du danger que cela représente...

Albane croisa un cours moment le regard d'Elo, suffisamment longtemps cela dit pour que sa soeur d'âme sache qu'elle parlait bien du groupuscule qui l'avait vu grandir.

Erwin écouta attentivement: L'heure était grave, en effet. Elle réprima un sourire, ne voulant pas faire croire qu'elle aimait que le monde magique soit en danger. Elle alla marquer son nom sur la feuille mais ne pu s'empêcher de sourire à ce moment-là.

*Enfin, on va s'amuser un peu.... je commençais à un peu m'ennuyer mais voilà que mon arc et mes flèches pourront reprendre leur fonction.*, pensa-t-elle.


-Je veux participer à la bataille et aider les peuples à regagner Atlantide sain et sauf. Seulement, nous devrons faire attention car les ennemis ont une façon intelligente de découvrir Atlantide: Ils se déguisent en paysans et font à croire que leur village à été brûlé. Nous, naïf, nous les faisons entrer et dès qu'on a le dos tourner, ils remontent chercher d'autres soldats, reviennent plus nombreux et nous attaque.

Elle entendit alors Albane parler de groupuscule anti-magie.

-Euh....qu'est-ce que c'est que ça?

Elo croisa le regard d'Albane après qu'elle est parlé du groupuscule, et comprit de qui elle parlait exactement. Mais elle n'était pas aussi fataliste que sa soeur de coeur. En effet, ce groupuscule se mêlerait obligatoirement de cette guerre, mais il n'existait pas qu'un seul groupe de ce genre. Elle était certaine que des guildes magiques en tout genre feraient leur apparition a Atlantis dans peu de temps, et sortiraient de l'ombre. Ces genres d'organisations étaient toujours très discrets, on ne savait qu'ils existaient seulement quand eux décidaient que nous devions le savoir. Cela résumait a peu près tout ce qu'elle savait sur eux. Albane était l'experte, pas elle. Néanmoins, il était vrai que cela constituait une menace de plus. En même temps, Elo n'était pas certaine que se cacher était vraiment la meilleure des solutions...Elle prendrait le temps d'y réfléchir. Tout ceci était aller trop vite, et malgré ce que tous semblaient croire, faire vite et bien était rare en matière de guerre. Les cuisines du Café n'étaient pas le lieu idéal où parler de ce genre de chose. Cet empressement les menaient a l'échec. Rien ne se passait come elle l'aurait voulue.
Les yeux d'Elo se transformèrent en un torrent de lave quand elle constata que ni Erwin ni Arwen n'avaient eu la politesse de se retirer de leur conversation privée. Surtout qu'elle savait que ce dont parlait Albane avait a voir avec son passé douleureux, et elle ne doutait pas que sa soeur d'arme ne voulait en informer toute la ville. La guerrière en était outrée. Elo ne voulait pas être méchante, mais il y avait certaines choses qu'elle ne tolérait pas. Il fallait leur apprendre leur respect apparemment. Elle espérait que tous les soldats qu'elle allait avoir sous ses ordres ne seraient pas ainsi. La discipline était nécessaire désormais, le gens ne pouvaient plus faire ce que bon leur semblait, ils auraient a le comprendre. Même si Elo s'était fait guimauve avec ses deux amies Romanëlle et Albane, sa mère l'influençait toujours, ainsi ce n'était pas autant qu'elle ne restait pas exigeante et insociale avec les autres et que la moindre contrariétée conduisait pratiquement a une déclaration de guerre.
Son visage ne laissant rien transparaitre, ses lèvres se pinçant, elle dévisagea délibéremment les deux femmes non-bienvenues alors qu'Erwin parlait en inscrivant son nom sur la feuille. Puis elle la vit revenir dans la discussion. Elle la toisa ouvertement.

- Es-tu invité dans la conversation ? Je ne crois pas. Ni toi non plus, annonça-t-elle a Arwen.
De plus, si aucun humain n'est au courant de l'existence de l' Atlantide, ils ne peuvent pas mettre au point de stratagème pour entrer. Et encore moins pour organiser une attaque. Et enfin, nous ne sommes pas stupides, seules les créatures magiques entrent a Atlanti. Nous ne prendrons jamais le risque de faire entrer des humains.

Puis elle s'arrêta un instant, repensant a tout ça. Tourna son regard vers Albane et Romanëlle comme pour demander appui et confirmation.

- Tu seras infromée de ce dont nos parlons bien assez tot, rassure-toi. Maintenant, au lieu d'avoir des propos incensés, passe a autre chose.

Elle la regarda de haut en bas.

- Cependant, je suis sure que tu feras une excellente guerri...un excellent soldat.

Elle reporta ensuite toute son attention sur l'aubergiste et l'hybride, lançant un regard menaçant a Arwen au passage. Elo réfléchissait du plus vite qu'elle pouvait.

- Ce n'est ni le moment ni l'endroit de parler de cela. Je pense que nous devrions nous revoir au calme toutes les trois pour organiser nos idées, et ensuite convoquer un Conseil. Cela me semble être la meilleure chose a faire.

Son ton s'était fait plus doux, mais toujours aussi ferme et clair. Ses lèvres n'étaient plus pincées et ses yeux avaient retrouvés leur froid habituel. Elle n'attendait qu'une seule chose : que ses amies lui donne un point de rendez-vous.

[Désolé j’avais mal lu, je pensais qu’il fallait que je vienne aussi]


Après les paroles d’ Elodorwin, Arwen compris qu’elle n’avait pas sa place ici.

« Ok, j’ai compris, je m’en vais ne t’inquiète pas. »

Arwen sortit donc des cuisines, elle prit la direction de la sortie, poussa la porte et sortie dans cette pluies torrentielles.

Romanaëlle écouta attentivement ce que leur disait Albane, un peu dérangée par la présence des deux autres femmes. Par contre, elle était plutôt habituée aux oreilles indiscrètes, car dans un café, tout le monde sait que les potins vont bon train. Toutefois, elle garda son attention rivée sur Albane et hocha a tête en approbation face au mot «groupuscule de magie» bien qu’elle n’en comprenne aucunement le sens. La jeune serveuse préféra ne pas poser les questions ici, voyant qu’Elo et Albane était plutôt mal à l’aise avec ces oreilles indiscrètes autour d’elle. Cette pensée fut confirmée à la réaction d’Elo, qui fit trembler légèrement Romanaëlle. Pourtant, cette colère ne fit que renforcer le sentiment qu’elle avait fait le bon choix avec cette chef militaire, car elle saurait se faire respecter des autres soldats. La peur laissa place à la fierté, et aussi un peu au soulagement d’avoir une aussi puissante amie. Sur cette pensée, Romanaëlle ne put s’empêcher de sourire. Approuvant de la tête Elo, Romanaëlle rajouta rapidement :

- Les soldats serviront à cela Erwin, empêcher qu’un quelconque humain n’aperçoive la frontière. Ils devront veiller jour et nuit afin de préserver l’anonymat d’Atlantis. Leur mémoire trop courte a fait oublié cette ville enfouie à ceux qui la connaissaient, et les autres n’ont même pas connaissance qu’elle existe encore.

Après cette petite intervention, Romanaëlle retourna à son silence pour laisser son amie parler. Elle approuva l’idée d’une réunion dans un endroit plus isolé, mais ne put s’empêcher de réagir à l’annonce de la tenue d’un conseil.

- Malheureusement, le conseil est quelque peu dissout. On peut évidemment demander sa tenue, mais les membres sont disparus un peu partout, au milieu de leurs autres activités. Je ne sais pas s’il à toujours un quelconque poids au sein d’Atlantis. Toutefois, je me chargerai dès aujourd'hui d'aller au conseil réclamer une réunion. Je crois que ce genre de petit détail entre très bien dans mes capacités.

Observant à nouveau le silence, Romanaëlle décida qu’il était temps de parler à ses amies de ce que elle et Falbala avait préparé depuis quelques semaines déjà.

- Toutefois, moi et Falbala avons acheté une vieille demeure, juste à l’entrée du pont. Nous l’avons rénovée de façon à ce qu’elle puisse accueillir les réfugiés mais aussi les soldats et les chefs militaires. Ainsi, nous pensions en faire notre quartier général, le point de rencontre pour tout ce qui concerne cette crise que nous traversons.

Romanaëlle savait combien d’énergie elle et Falbala avait déployée pour rendre possible la création de ce bâtiment. Outre du temps, elle y avait investi tout l’argent du café, promettant une faillite à la propriétaire et à son employée. Cependant, aucune faillite aurait de l’importance si Atlantis venait à être détruite.

Erwin se sentit très insultée par Élo. Elle n'avait pas le caractère d'Arwen: obéir selon les ordres. Erwin détestait qu'on lui dise quoi faire.

*Après tout, s'ils n'ont pas besoin de moi dans cette guerre, c'est tant pis pour eux. Ils n'ont qu'a ne pas se renfermer sur eux-même et faire leur petit plan sans en informer les autres de peur que des secrets de pacoti soient révélés. Plus important est en jeu, la survie d'Atlantide est en jeu!! Franchement, pourquoi écarter les aides et faire comme si tout était perdu? Ils n'ont rien compris à ce que j'ai dis... Certaines personnes peuvent avoir des pouvoirs spéciaux qui ne se montrent que dans certaines occasions! S'ils ne peuvent le prouver au moment ou "l'équipe spécial qui préfère garder leurs petits secrets" arrivent, ils vont les laisser crever là?????? Tant pis pour eux, tant pis pour Atlantide. Ce sera leur faute si Atlantide péri.*, pensa-t-elle en jetant un regard de mort a Élo.

Erwin était encore trop faché et bouillonait de colère contre Élo.

-Tant pis pour toi, répondit-elle sur un ton de glace qui signifiait qu'elle ferait mieux de ne pas la faire répéter car elle aurait droit à une flèche dans le front.

Erwin sortit de la cuisine mais s'appuya dos contre le mur afin d'entendre la conversation. Elle avait une excellente ouïe, et malgré le bruit dans le café, elle parvenait à entendre ce qu'il disait. Erwin savait qu'elle avait un rôle à jouer dans cette histoire. Mais elle aimait mieux que les autres ne le sachent pas....chacun ses secrets.

(xD Erwin est une fille très orgueilleuse)

Len sourit intérieurement, il était trop facile, ici, d’attirer les filles. Un petit sourire un compliment et hop! C’était dans la poche. Il discuta avec Albane qui était étonnamment intéressante. C’est alors qu’il reçut le coup. Il rougit comme une pivoine ce qui n’était pas du tout à son habitude. N’ayant jamais fait face à une telle situation, il explora toutes les portes de sorties pour fuir cette disposition inconfortable. Il pouvait tout simplement se lever et partir mais ça pourrait mettre en péril toute sa virilité en se sauvant lâchement, en effet plusieurs future conquête se trouvaient présentes au café. Il pensa un court instant à continuer à draguer la demoiselle en lançant un avantageux » et vous que feriez-vous » suivit d’un regard langoureux, mais l’ayant dors et déjà jaugé, il avait des doutes sur la réussite de ce plan. Ce rabattant sur son scénario de dernier recourt, notre apollon lança :

- Quand ce jour arrivera, je changerai de ville!

Puis il quitta l’auberge voyant que la pluie s’était tari afin de trouver de nouveaux plans de drague plus sûre.

Albane réfléchit. Elle avait bien remarquer que seule Elo avait correctement compris ce que signifiait le mot "groupuscule anti-magie". Mais Erwin avait soulever un fait qui était réelle: les risques d'infiltrations.

-Pour le risque qu'à soulever Erwin, je pense qu'il serait bien de se munir de télépathe, ceux qui voudrons trouver refuges devront accepter de livrer leur esprit à une inspection, ce qui nous évitera les éventuels espions. Quand au lieu de rendez-vous, pourquoi ne nous retrouverions nous pas dans cet éventuel QG dont tu parles? Tu aurais une carte éventuellement?

Tout en parlant, Albane lança un regard à Elo. C'était sa soeure d'âme la chef et elle même n'avait jamais eu à assumer les responsabilité, c'était donc à Elo d'approuver ou non cette solution.

"Erwin est à portée de voix, lui transmit son phénix qui était resté dans l'autre salle, prévient les autres"

-Menfalm vient de me rappellé que les murs ont des oreilles...