[Désolée pour ce looong délai, j'étais en voyage, et je repars bientôt, alors ne t'attends pas à une réponse immédiate!
]
Comme bien souvent, Alizée travaillait sur une de ses nouvelles compositions lorsqu'elle avait entendu frapper à sa porte. Elle avait senti une certaine présence, mais n'avait pas pu savoir si c'était un élève qui ne faisait que passer ou un qui voulait vraiment assister à son cours.
En entendant les coups, elle s'était relevée et avait passé plusieurs fois ses mains sur sa robe, histoire de la défripper un peu et de se rendre plus présentable.
La fée avait un air hagard sur la figure, le seul qu'elle était désormais capable d'adopter. Cela offrait un contraste éclatant avec son ancienne bonhommie, qui avait disparu au fur et à mesure qu'Aroma s'était infiltrée dans son esprit. Malgré tous les efforts qu'elle fournissait pour lutter contre l'angoisse et la colère, sa chaleur intérieure s'était éteinte, et elle n'était plus qu'une machine qui enseignait la musique à ses élèves. Elle faisait toujours son travail, et bien comme il faut, mais jamais avec grande conviction, ni passion.
Lorsqu'elle pratiquait ses instruments et pièces préférés, elle le faisait plus par habitude que par réelle envie, et elle ne ressentait aucune émotion en entendant les mélodies les plus harmonieuses, qui l'auraient, autrefois, fait pleurer à chaudes larmes.
Elle vola donc lentement vers la porte, son papillon de nuit, Nectar, toujours inquiet, ces temps-ci, sur ses talons. À l'aide d'un chant court et sec, dépourvu de toute trace de bonheur, elle ouvrit la large porte.
Sans un mot dire, elle considéra la jeune fille qui se présentait à elle. Anciennement, elle lui aurait souri avec compassion en voyant sa nervosité, surtout qu'après tout, Alizée était minuscule. Mais ce jour-là, elle se contenta d'un léger signe de tête, suivi d'un mouvement indiquant à l'élève d'entrer dans la pièce.