La voix des morts

Un cimetière?!!!

Depuis le jour funeste où elle s'était rebaptisé [voir histoire], la jeune SöryÄ I Nalladû aresta n'y était jamais retournée. La désormais ''Sans Nom'' n'avait plus personne à enterrer, personne sur qui pleurer en ces lieux.

Ma mère n'a pas eu de sépulture, ni caveau, ni tombe ni même croix. se remémora-t-elle amèrement. Et pourquoi serait-elle retourner au caveau familial; au caveau d'une famille hypocrite qui l'avait trahie et délaissée? Seule la dépouille de sa grand-mère reposait en un lieu où il lui était possible de se recueillir. Elle-même âgée d'à peine sept tours de la terre l'avait enterrée à même la souche d'un grand saule. La demeure finale de cette grande dame ne serait jamais violée, jamais révélée. Sö s'en refit le serment.

Ses lugubres pensées l'avaient malgré elle entraînée en plein coeur du cimetière et elle avait complètement oublié les bêtes qui l'avaient suivie mais n'osaient point pénétrer le cimetière.

Elle fit le tour du cimetière des yeux se disant que malgré tout ce que les petites gens en disaient, il n'y avait rien à y craindre. L'atmosphère en ce jour nuageux était même apaisante et propre à la rêverie.

Sö entendait un très faible murmure...continu et inintelligible. Se devait être les voix des morts qui n'atteindraient leur pleine puissance qu'après la tombée de la nuit. Se tenant très droite, elle était aussi immobile que l'immense pierre tombale devant elle. Ses paupières étaient closes pour permettre à son ouïe de capter toutes les minimes fluctuations du chant des morts. Après une demi-heure ainsi figée dans l'écoute attentive la plus totale d'un autre monde, elle conclut que ce langage, assez primitif, serait facile à déchiffrer. Celà lui prendrait quelques nuits d'étude tout au plus. Mais entendre les défunts lui serviraient-ils à quelque chose? À elle probablement pas, mais elle trouvera certainement quelqu'un à qui cela profitera.

Finduìlas fit le moins de bruit possible. Elle avait trouvé son petit Nienna parmi une multitude d’autres papillons. Pour une raison qu’elle ignorait, elle chuchota si bas le nom de son compagnon qu’elle ne l’entendit pas elle-même. Mais comme par magie, Nienna s’approcha d’elle et se posa sur son épaule, une habitude qu’il avait prise quand il était fatigué de voler.

Soudain, l’ange entendit des voix sinistres. Prise d’une mystérieuse panique, elle s’envola. C’est à ce moment qu’elle vit Sö. Elle était immobile, comme si elle était dans une sorte de rêve. Finduìlas se posa doucement à côté d’elle et…

[Je te laisse le choix de décider se qu’il va se passer… ]

Normalement, l'arrivée de Finduîlas ne l'aurait nullement sortie de sa méditation, mais quelques secondes avant elle avait justement recommencé à sentir la brise sur ses épaules nues. Elle reprenait doucement contact avec la réalité ambiente. Ainsi l'ange ne l'avait ni dérangée ni surprise, Sö avait senti sa présence comme une agréable chaleur à ses côtés. Finduîlas avait certes été d'une parfaite délicatesse en se posant sans bruit. Si elle avait perçue une présence à ses côté, c'était par le souffle chaud d'une respiration près de son cou.

- Les esprits des morts ne sont pas en repos dans ce cimetière. J'entends leur complainte... dit-elle avant de réaliser à quel point elle avait été impolie devant celle dont elle voulait se faire une amie.

-T'aie-je brusquée par mon départ précipitée? Si oui ce n'était vraiment pas mon intention, je ne pouvais rester. Un jour peut-être pourrais-je me confier à quelqu'un et lui faire confiance, soupira-t-elle, mais il m'est difficile de l'imaginer.

Puis ayant achever son aveu, elle regarda cette fille qui avait été assez compréhensive et aimable pour venir voir ce qui lui été arrivée. Sö posa son regard pénétrant sur les yeux gris de la jeune ange. Ses yeux aussi sont emplis d'un douloureux mystère, se dit SöryÄ, son regard est profond et captivant.


Et puis descendant les yeux sur son visage, puis sur son cou et ses épaules, elle remarqua enfin Nienna.

-Oups sincèrement désolée, je ne contrôle pas encore mon pouvoir de séduction! émit-elle en devenant lumineuse légèrement. Lorsqu'une elfée comme Sö est gênée, sa peau unique ne rougit pas mais réagit en émettant une faible lueur.

[désolée pour ton nom, je ne trouve pas l'accent grave! ]

Eledhwen courut derrière Finduìlas, mais elle décida de ne pas rentrer dans le cimetière consciente du phénomène qui s’y passait. Elle attendit patiemment que les deux damoiselles ressortent.

[Ce n’est pas grave pour l’accent! ]

«Mais qui êtes-vous?» demanda Finduìlas, ne pouvant se retenir.

Cette question lui était parvenue à l’esprit depuis la minute où elle l’avait vu. Elle voyait en elle quelque chose d’elfique, mais ce n’était pas tout, elle avait quelque chose d’anormale. Finduìlas avait toujours respecté les elfes, c’était une des seules espèces, à part la sienne, qu’elle aimait. À vrai dire, elle n’en connaissait pas beaucoup d’autres, car avec la « mort » de ses parents, personne ne l’avait instruit.

«Je suis désolée, marmonna-t-elle. Ce n’est pas ce que…» mais elle fut interrompu par un son qui venait de derrière. Son ouïe, étant très fine, la mena à l’entrée de cimetière. Là-bas, elle découvrit la fée qui discutait avec elles il y a un moment de cela.

Finduìlas rougit en la voyant et lui dit: «Désolé, mon papillon c’était, euh… enfuit.» Elle la regarda dans les yeux et puis, trop gênée, elle fixa le sol.

Eledhwen sourit en voyant Finduìlas arrivé, elle aimait bien sa compagnie. Elle écouta son explication sur son départ si soudain.

-Oh, je me demandait aussi si je vous faisait fuir tellement j’était désagréable. Vous m’avez fait peur mademoiselle! Sans vouloir être indiscrète seriez-vous, par hasard, ou se trouve Sö? Elle m’a semblé un confuse dans le Hall.

Eledhwen se retourna vers le cimetière et décida d’attendre Sö. Elle pourrait se chercher une chambre toute les trois. Elle proposa à Finduìlas :

- Voudriez-vous attendre le retour de Sö avec moi? Nous pourrions ensuite nous chercher une chambre toutes les trois?

Eledhwen espéra que l’ange veuille bien attendre avec elle, les cimetières lui avaient toujours fait un peu peur bien qu’elle ne l’ait avoué à personne.

SöryÄ fut extrêmement soulagée de l'interruption d'Eledhwen ne sachant que répondre à la question de l'ange. Elle resta néanmoins hors de portée de vue pour écouter ce que la nouvelle venue aurait à dire. En attendant comment toutes les deux étaient mal-à-l'aise, elle se dit qu'elle avait déjà nuit aux deux premières personnes qui s'étaient approchées d'elle. Une fois de plus elle regretta son inscription à l'Académie. J'ai toujours apporté le malheur à ceux que j'aimais. Il n'est pas trop tard pour retourner dans le monde terrestre et continuer ma route solitaire...

Elle s'apprêtait déjà à escalader la cime de l'arbre le plus proche pour s'enfuir, sautant d'arbres en arbres, lorsque la petite voix d'Eledhwen la stoppa net. Éberluée de tant d'attention de la part de quelqu'un qu'elle connaissait à peine, son coeur se mit à battre follement d'espoir. C'était en train de se faire! elle n'avait qu'à dire oui et elle se lierait ainsi d'amitié avec deux êtres qu'elle jugeait extraordinaire. Elle n'arrivait pas à y croire. Était-ce possible?

Imprévisible comme toujours, elle tenta le tout pour le tout et s'avança dans la lumière et se rapprocha de la grille pour être visible à leurs yeux. Puis prenant une grande inspiration, elle dit de sa voix basse:

- Oui je le veux!.....elle devint très lumineuse tout à coup en réalisant les paroles qu'elle venait de prononcer. Hum, je veux dire que s'il vous ait gré, j'aimerais beaucoup partager une chambre en votre compagnie, mes damemoiselles. Si bien entendu, ma présence ne vous importune point...

Eledhwen regarda apparaître Sö et devina qu’elle avait entendu leur conversation. Elle se retenu de sauter de joie en entendant la réponse de Sö, mais on voyait dans son visage qu’elle irradiait de bonheur.

- Je serais ravi que tu partage ta chambre avec nous!

Eledhwen regarda le ciel bleu sans nuage. Peut-être qu’elle allait effectivement refaire sa vie, peut-être qu’elle avait trouvé des personnes sur qui elle pourrait conter, peut-être même que son cœur recommencerait à battre pour quelque chose…

(h/j je vais dans les chambres)

Tout c’était passé si vite, elle n’avait prononcé à peine que quelques phrases depuis qu’elle était arrivée ici qu’elle avait déjà deux amies. Ce n’était pas dans ses principes d’accepter une proposition comme cela, venant d’une autre espèce! Mais il lui semblait que, dans cet endroit, elle devenait un peu étrange.

«Un peu de changement ne me fera pas de mal, au contraire! Je ne puis encore vivre dans ces conditions, je dois changer!»

Elle sourit et dit tout simplement: «D’accord! On y va?» et elle suivit ses nouvelles amies en direction des chambres.

[On se retrouve dans les chambres! ]

pardon je vais faire plus attention