Au secours, professeur!

Yuthiana déboulla dans le couloir, serrant toujours contre elle le corps de la petite fée.
Il y avait justement un banc devant la porte du bureau du professeur Finrod Felagund. Elle posa son écharpe dessus et logea le corps sans vie au centre du matellas de fortune. Elle enleva ensuite son chemisier et en recouvrit la défunte.
Bien sûr, elle avait encore son corset sur elle mais étant donné le manque de décence de la tenue, elle referma son manteau.

Elle se laissa tomber assise par terre et se massa les genoux. Bon sang que ette chutte lui a fait mal!

Kea suivait toujours silencieusement l'elfe jusque dans le bureau d'un prof.
Il était tellement chocqué qu'il n'avait pas fait attention au bureau de quel prof il se trouvait.
Kea se rapprocha d Yuthiana.

Ca va ?

Il demandait cela autant pour la rassurer que pour se rassurer lui même.

L'elfe passa sa main dans ses cheveux qu'elle avait au préalable détaché avant de reformer ce chignon particulier.

- Un peu mieux, et toi?

Yuthiana s’était assise loin de l’écharpe et du chemisier qui recouvrait le tout. Elle observa ses mains tremblantes recouvertes du sang de la fée.

Et puis, soudain, elle éprouva le besoin de se justifier.

- Je ne sais pas ce que je faisais là à ce moment mais… Je l’ai entendue qui m’appelait à l’aide.

Elle avala sa salive avec difficulté.

- Je suis arrivée, elle avait ce truc béant dans le cou.

Elle désigna de la main son propre cou afin d’imagé la blessure de l’être magique en fronçant les sourcils.

- Et… Le sang n’arrêtait pas de couler. Il se répandait sur la neige. C’était…

Elle se prit la tête dans les mains et la secoua négativement.

- J’ai voulu l’emmener à l’infirmerie mais elle m’a dit qu’il était trop tard. Et qu’elle souhaitait avoir des funérailles. Alors… Je suis venue ici.

La jeune fille enserra ses genoux et posa son menton sur ses rotules encore endolories de sa précédente chute.

- Désolée de t’avoir embrigadé la dedans… J'aurais du prendre mes responsabilités.

Kea ne savaitpas trop quoi faire, il n'était pas habitué à réconforter les gens.

Tu n'as pas à te justifier, et puis tu n'avait pas à assumer toute seule, j'ai pris mes responsabilité aussi.

Il s'assit devant elle et lui posa une main réconfortante sur l'épaule.

*pourvu que le prof arrive viet*

* Faite que tout se termine au plus vite ! *

Elle soupira.
C’était toujours sur elle que la malchance tombait décidément !

- Dire qu’il va falloir mettre au courrant sa famille.

Yuthiana n’arrivait pas à effacer l’image de l’instant précis où les yeux de la fée s’étaient fermés pour toujours.
Qui avait elle abandonné ici bas ?

Soudain – et elle ne sait pourquoi en de telle circonstance – elle se souvint que Kea était amnésique.
Se rappelait-il des membres de sa famille ?
Dans un sens, il avait de la chance d’oublier certaines choses. C’était une sorte de liberté. Ne plus se souvenir de ce qui est désagréable ou de ce qui peut vous retenir, c’est seulement vivre pour ce qui viendra, demain.

Kea se tut une fois de plus.
Il ne savait plus ce qu'était la famille et ne pouvait l'imaginer.
Cela faisait bien rop longtemps qu'il avait oublié, tout oublié.
Sauf un maigre souvenir, d'une lefe jouant avec un enfant. Mais ce n'était même pas certain que se soit lui ...

Elle ne savait pas quoi faire.
L’ambiance était lourde, vraiment lourde et plutôt morbide, ce qui était logique.

Yuthiana décida donc de faire en sorte qu’elle ne soit pas aussi tendue, autant pour elle que pour l’individu en face d’elle.

- Il paraît qu’il y a un nouveau et une nouvelle.

Dit elle, oubliant presque qu’elle portait ce titre il y avait à peine quelques jours.

Non pas qu’elle sentait Kea angoissé, mais elle se doutait qu’il ne fallait pas le laisser dans le silence, surtout si c’était le cas.

Kea se doutait que Yuthiana voulait dévier la conversation, il en fut presque ravit.

ah bon, je ne savait pas, à vrai dire je me considère moi même comme un nouveau ..

Il tortilla ses doigts, de plsu en plus mal à l'aise.

Ils sont déjà arrivés ?

L’elfe paraissait à présent complètement indifférente à la situation.
En réalité, elle était bouleversée et avait beaucoup de mal à garder son calme.

- J’ai croisé l’ange dans un des couloirs, mais nous ne nous sommes pas parlé. Quand à la nouvelle, je l’ai aperçue dans le hall en allant vers la bibliothèque.

Elle cacha ses mains dans les poches de son manteau de laine noire.
Elle remarqua que le jeune garçon se triturait les doigts.

- Ne t’inquiète pas…

Finit elle par dire.

- Le professeur va arriver et tout va rentrer dans l’ordre.

Son ton avait quelque chose de certain et de rassurant. C’est vrai qu’elle pouvait parfois paraître étrange, mais Yuthiana se montrait parfois tellement sûre d’elle qu’elle en devenait réconfortante.

- Ce n’est qu’une question de temps !

'ce n'est qu'une question de temps'

Cette phrase suffit à rendre Kea encore plus nerveux qu'avant.
Le temps avait toujousr été et serait toujours le temps.

combien de temps depuis mon amnésie ?
combien de temps avant la prochaine ?
combien de temps depuis la première ?
combien de temps avant la dernière ?
combien de temps depusi sa naissance?
combien de temps avant sa mort ?

Toutes ces questions sans réponses à cause de ces fichus amnésies.
Il ne savait même pas son âge ...

La porte du bureau d'Alizée était très proche de celle du bureau du professeur de potions. On ne pouvait pas vraiment la remarquer facilement, sauf si on regardait très attentivement. Qui aurait pu s'attendre à un si petit bureau?
Inconsciente du drame qui était survenu, elle jouait doucement du violon, les yeux fermés, tournoyant dans la minuscule salle.
Le bruit, de l'extérieur, était à peine audible, à moins qu'un silence complet ne tombe.

[C'est si vous voulez^^!]

Voyant sa tentative de réconfort tomber à l’eau, Yuthiana se mordit la lèvre inférieure.

* Le temps se doit d’être proscrit avec lui *

Et c’était parfaitement logique.

- Excuse moi, Kea, je ne voulais pas…

Elle n’acheva pas sa phrase.
Ses oreilles percées à divers endroits venaient de percevoir quelque chose, un bruit si léger et si faible qu’il semblait presque lui venir de son imagination.

- Tu entends ?

Demanda-t-elle sans vraiment attendre de réelle réponse.
En effet, elle était persuadée que cette mélodie – car il s’agissait en fait d’une musique en sourdine – venait de quelque part, non loin de l’endroit où ils se trouvaient à l’instant.

Yuthiana se releva et se dirigea vers le mur qui lui faisait face, se mettant à marcher avec lenteur à côté, cherchant d’où provenait le son.

- C’est ici…

Ces yeux bordeaux se posèrent sur une petite porte.
Elle se retint de rire, elle était tellement soulagée.


[ Bien sûr qu’on veut ! Suite dans le bureau de Miss Alizée ]