Din Quichötta de la Míncí suivit la jeune fille dans le passage étroit qui menait à la cour arrière du café. L’endroit était parfait pour laisser Rossini. Il y avait un peu de paille dans un coin et celui-ci n’aurait qu’à s’étendre dedans. « Rossini vas a dormir aquí por la noche. No te preocupe, voy a estar en el albergue.»
Romanaëlle lui demanda alors de quoi le cheval se nourrissait. Celui-ci s’était goinfré toute la journée en marchant dans la forêt, mangeant quelques fleurs ici et là. « Il n’a besoin de rien mademoiselle, il doit avoir le ventre plein! »
Ils montèrent ensuite à l’étage, où l’employée lui ouvrit une chambre dont un écriteau sur la porte indiquait qu’elle était la première. Din Quichötta remercia Romanaëlle et dit qu’il prendrait son petit déjeuner le lendemain matin, puis ferma la porte. Il pénétra alors dans une minuscule chambre assez exiguë mais tout de même un peu coquette. Le lit semblait moelleux et il lançait des messages subliminaux à Din : « Aller pauvre cavalier! Viens reposer ta tête sur cet oreiller de plume! »
En temps normal, Din aurait tout de suite cru à une attaque de l’au-delà, mais sa fatigue lui retirait toute folie paranoïaque et il tomba sur le lit. À peine quelques centièmes de secondes plus tard, il dormait à point fermé.