Les souvenirs reviendront...

Après une courte marche à travers la ville, Romanaëlle et Kea atteignirent le café. Des grosses barres de fer sans écriteau pendait au-dessus du café, là où aurait du se retrouver l'enseigne commandée au forgeron.

Romanaëlle poussa la lourde et magnifique porte et pénétra dans le café à l'ambiance chaleureuse. Elle apperçut quelques clients habitués qu'elle salua de la main et fit un grand sourire à sa patronne. Puis, se retournant vers Kea, elle l'invita à s'assoir.

- Choisis la table que tu veux Kea!

Puis, se rappelant de la première fois où Kea était venu, elle rajouta:

- Je dois... aller pétrir un pâte et je te reviens avec tes désserts préférés. Ok?

Romanaëlle savait qu'il y aurait exactement tout ce qu'elle désirait dans la cuisine car il semblait que la propriétaire est un don pour cuisiner la bonne nourriture.

Romanaëlle s'engouffra avec bonheur dans la cuisine où régnait en permanence une douce odeur de nourriture. La petite fée apperçut des éclairs en chocolat et en prit deux qu'elle déposa sur un plateau. Puis, elle se mit à chercher activement une tarte aux pacanes. Elle farfouilla un moment avant de trouver enfin ce qu'elle cherchait. Puis, victorieuse, elle coupa une immense par de la tarte et sortit joyeusement des cuisines.

Elle s'approcha de la table à laquelle c'était installé Kea, qui était en fait la même que la dernière fois. La petite ange tendit son plateau en faisant une révérence et déclara:

- Votre repas est servi, mon cher!

Puis, elle prit une place en face de Kea et lui vola un des éclairs en chocolat.

Romanaëlle hocha tranquillement la tête face à l'affirmation de Kea sur la tarte.

- Oui je sais, ce n'est pas moi qui l'ai faite cette fois et...

Puis elle s'interrompit un moment et rajouta, un peu hystériquement:

- Comment tu sais ça toi? Tu... tu te souviens de ma tarte ratée?? Enfin, c'est une des choses que j'aurais aimé que tu oublies. Mais, enfin! Tu te rapelles! C'est génial!

Puis, sans pouvoir se retenir elle sauta au cou de Kea, en se jetant presque sur la table. Romanaëlle sentit alors quelque chose s'écraser et constata que le deuxième éclair était maintenant applati sur sa robe. La jeune fille se mit a rougir comme une gamine et se rassit à sa place, les pieds frappant le vide au rythme de sa nervosité.

Toujours aussi gênée, Romanaëlle le fut encore plus devant l'incompréhension de Kea. Elle remarqua que celui-ci ne semblait pas vraiment comprendre la situation et la jeune fille la lui expliqua tout en enlevant le déssert collé sur sa belle robe bleue.

- C'est que je t'avais fait une tarte, une tarte aux pacanes... Mais elle était totalement carbénisée. C'est ce que j'ai cru que tu voulais dire en disant qu'elle était bien meilleure comme ça. Enfn, j'ai dû mal comprendre.

Romanaëlle marqua une petite pause et continua:

-C'est Falbala, la propriétaire qui a fait cette tarte.

Puis, Romanaëlle se glissa en bas de la chaise et s'excusa auprès de Kea et, encore toute honteuse, se prépara à quitter pour la cuisine pour se calmer.

Arrêtée par les paroles de Kea, Romanaëlle se retourna vivement vers lui.

- Tu en es sûr? Tu as vraiment l'impression d'en avoir mangé?

Romanaëlle retrouva du coup sa joie de vivre. Constatant ensuite que le café c'était peu à peu rempli et que Falbala aurait probablement besoin d'aide, Romanaëlle fit un grand sourire à Kea, déposa un baiser sur sa joue et lui déclara:

- Je vais devoir me mettre au boulot. Enfin, si tu veux quoi que ce soit d'autre à manger, où si tu veux venir me donner un coup de main, tu es le bienvenue.

Romanaëlle ne souhaitait pas du tout que Kea s'en aille déjà, surtout depuis qu'il commençait à avoir des semblants de souvenirs. Cependant, le devoir appelait la jeune serveuse et elle attendit la réponse de Kea avant de se remettre au travail.

[désolé pour le retard !]

Kea garda tout de même une attitude neutre, oui il avait un vague soupçon de déjà vu mais rien de plus.

- oui peut-être .

Kea se leva de son siège, pret à suivre la fille si elle le voulait vraiment.
De la cuisine, cela ne le tuerait pas, et il avait sans doute déjà du en faire.
Tout le monde en fait.

- si tu veux je t'aide ...

Romanaëlle fut ravie que Kea accepte de l'aider pour faire la cuisine. Ainsi, elle aurait encore un peu de temps à passer avec lui. Elle se dirigea donc vers la grande cuisine en demandant à Kea de la suivre. Une fois rendue dans la cuisine, Romanaëlle allait se mettre à hacher des légumes lorsqu'elle apperçut, sur le coin du comptoir, une lettre adressée à son nom. Elle s'approcha donc tranquillement du comptoir et, reconnaissant l'écriture de son père, elle hésita à ouvrir. Elle ne voulait pas la lire, elle s'ennuyait déjà assez de lui et ne voulait pas voir jusqu'à quel point elle lui avait fait mal en partant. Elle recula donc d'un pas et, se rappelant la présence de Kea, lui fit un sourire peu convaincant et lui dit:

- Si tu veux, tu peux couper ces légumes ou bien pétrir cette pâte juste là. Je.. je vais t'aider dans un instant.

La voix de la demie fée tremblotait légèrement bien qu'elle fasse tout pour masquer sa confusion. Finalement, elle prit la lettre d'une main décidée et l'ouvrit. Elle se mit tranquillement à lire la lettre:

« Bonjour ma chérie,

Je ne sais pas combien de temps prendra cette lettre à se rendre, mais cela risque de prendre beaucoup de temps. Je l'ai confié à un elfe qui passait par Préfleuri et celui-ci m'a garanti de la laisser au village en lien avec Atlantis le plus près. Tu sais bien que j'aurais voulu le faire moi-même mais je n'ai pas pu. Grand-mère est gravement malade et je dois rester sans cesse à son chevet. Tu me manques beaucoup. Je sais que tu es partie chercher ta mère, bien que tu ne veuilles pas l'avouer. Par contre, je te pris de revenir. J'ai reçu ta lettre dans laquelle tu me parlais de ta vie à Atlantis. Tu m'as parlé de la propriétaire, de ton ami déducteur et du jeune homme charmant que tu as rencontré. Je te comprendrais de vouloir rester mais sache que j'ai besoin de toi ici, grand-mère a besoin de toi.

Ton père qui t'aime»

Après sa lecture, Romanaëlle posa son regard sur Kea. Celui-ci n'était évidemment plus le même et Romanaëlle se demandait si elle devait vraiment rester pour lui. Puis, elle pensa à Sha dont elle n'avait plus de nouvelle et à Falbala, toujours très occupée. Sa place était-elle vraiment à Atlantis? Machinalement, la jeune serveuse posa la lettre sur la table et s'approcha de la table où était posé des biscuits à garnir. Le regard dans le vide, égarée dans ses pensées, elle se mit au travail, oubliant Kea à côté d'elle.

Romanaëlle revint peu à peu à elle-même. Cette fois, elle ne savait vraiment plus ce qu'elle allait faire. Devait-elle repartir pour aller au chevet de sa grand-mère? La petite ange savait que si elle repartait pour Préfleuri, son père saurait la retenir là-bas. Était-ce vraiment ce qu'elle désirait? Elle regarda Kea qui venait de finir de couper les légumes et le remercia chaleureusement.

- Merci beaucoup pour ton aide Kea!

Puis, elle se remit à garnir les biscuits qui devaient servir pour le buffet du grand bal de noël, organisé par nulle autre que Falbala.

- Il y aura un deuxième bal pour noël!

Romanaëlle avait plutôt lancé cette phrase en l'air, sans aucune intention, simplement pour discuter.

Romanaëlle hocha simplement la tête à la question de Kea.

- Oui, il y en a eu un autre, un bal de l'automne. C'était assez bien.

Puis, Romanaëlle se rendit compte que Kea ne devait pas se souvenir d'y être allé. Elle n'était pas comme à son habitude, un peu perdue, moins douce et joyeuse.

- Tu es allé au bal. Avec moi.

Un certain sentiment de lassitude s'installait dans le coeur de Romanaëlle. Elle se retourna vivement vers Kea, le souvenir du bal la rendant encore plus triste.

- Je t'avais demandé si tu allais m'oublier. Tu m'avais demandé d'être là pour toi, tu m'avais dit que je serais là pour te faire te souvenir. Je suis là... et puis ça change quoi? Tu te rapelleras jamais de moi de toute manière! Et puis moi je reste là, comme une idiote, à espérer!?

La petite ange avait dit sa dernière phrase presque en criant. Puis, elle prit la petite porte pour sortir dans la cour intérieure près de la cuisine. Un mélange indescriptible d'émotions grouillaient en elle et la jeune fille tentait de se calmer. Elle prit place dans le fond de la cour, près de l'animal domestique de Din.

- Bonjour Rossini...

Romanaëlle prit 5 bonnes respirations tout en caressant le doux pelage de Rossini. Elle se mit à discuter avec le cheval, comme le faisait son maître, qu'elle considérait d'ailleurs comme fou.

- Je crois que j'ai fait une gaffe Rossini. Tu comprends, c'est dur d'être oublier. Tu te rends compte, si tout à coup Din t'oubliais et ne revenait plus s'occuper de toi? Malgré qu'il m'ai juré d'être toujours là pour moi, il ne l'ai pas vraiment. Mais tu sais, je ne veux pas l'abandonner. Je veux l'aider mais... c'est difficile... On dirait qu'il ne s'intéresse plus du tout à moi. C'est un nouveau Kea. Pourquoi est-ce qu'il m'aimerait encore? Je me demande si c'est la première fois que ça arrive. Je veux dire, peut-être que d'autres filles l'ont aimé et puis qu'il l'a oublié et il est parti... Qu'est-ce que je devrais faire?

Romanaëlle discutait avec l'animal, retrouvant peu à peu son calme. Elle n'avait même pas remarqué la présence de Kea. Lorsqu'elle le vit, elle sursauta:

- Tu es là depuis longtemps?

En voyant l'air gêné de Kea, Romanaëlle se leva pour le rejoindre.

- Ne t'inquiète pas Kea. Tu ne me déranges pas. Je suis désolée pour tantôt, je n'étais plus vraiment moi-même. J'ai reçu des mauvaises nouvelles de mon père et j'étais troublée.

Ensuite, la jeune fille regarda l'animal, qui était devenu son nouveau confident et déclara à Kea:

- Je te présente Rossini, c'est l'animal d'un client de l'auberge. Il s'apelle Din et il est plutôt étrange.

Romanaëlle se mit à rire au souvenir de l'étrange elfe mais s'arrêta rapidement car elle savait très bien qu'il ne fallait pas se moquer des clients.

- Ça te dirait de venir au bal de noël avec moi?

En entendant la question de Kea, Romanaëlle ne put s'empêcher de rire.

- Si je l'aime? Bien sûr que non, il me fait peur! Il parle une langue étrange et à des manies pour le moins... particulières!

Puis, lorsque Kea accepta l'invitation de Romanaëlle, celle-ci s'empressa de rajouter, car il semblait le faire à contrecoeur:

- Enfin, si ça te plait. Je te le proposais seulement comme cela mais tu n'es pas du tout obliger de m'accompagner.

Tout en parlant, la demie ange donnait de l'avoine à manger à Rossini.

Kea regarda Romanaëlle nourrir le cheval. Qui apparement avait faim.


- Je ne sais pas, si je viens c'est pour voir, et je ne prendrais rien à y aller.
En plus si ça te fait plaisir, tant mieux, non ?

Kea résonnait logiquement, il ne voyait pas en quoi cette façon d'agir n'allait pas.
En tout cas, elle lui convenait. Et si la jolie petite fée ne voulait pas, tant pis pour elle !

- C'est mon choix, j'ai accepté, alors maintenant ne cherche pas à me disuader !
Il afficha un petit sourire en coin qui lui allait très bien dans son nouveau genre.

Romanaëlle fit un sourire radieux et plongea ses yeux bleus dans ceux de Kea. Elle était ravie que celui-ci ne revienne pas sur sa décision, elle était emballée par l'idée d'aller à un bal avec Kea. Peu à peu, Romanaëlle commençait à s'habituer au nouveau Kea, bien qu'il soit parfois étrange. Elle remarqua le nouveau sourire de l'elfe, un joli petit sourire en coin qui le rendait complètement irrésistible. Elle faillit d'ailleurs craquer pour lui dire «je t'aime» mais réussit finalement à résister à la forte tentation.

- Parfait alors! Nous nous rejoindrons là-bas!

Romanaëlle était redevenue elle-même et avait presque oublier sa déprime de quelques minutes à peine. Il faut dire que l'idée d'aller au bal la rendait particulièrement heureuse.

Kea remis convenablement sa chemise sur ses épaules, qui avait été déplassée par son appuie prolongé contre le mur.
Puis il regarda Romanaëlle dans ses yeux, d'un bleu profond.

- Ok, on s'y rejoindra.
Bon excuse moi mais je dois partir.
A plus tard.

Kea fit d'un signe de tête un au revoir, puis repartie par la porte qu'il agvait franchit précédement.