La fontaine au lion

[Allez voir au post ''En pleine lecture'' pour voir de quelle fontaine je parle]

Elo planait dans les airs, droite mais son corps parraissait... onduleux comme si elle n'avait plus de muscles. Ses yeux étaient entrouverts, elle n'avait pas son regard froid habituel, elle n'avait pas de regard du tout, elle était comme absente. Elle n'avait même plus son air sévère qu'on lui connaissait. Elle portait une robe en soie blanche déchirée et tachée de sang a plusieurs endroits. Aucune arme, pourtant Elo ne sortait jamais sans une arme quelconque. Ses pieds étaient nus et couverts de terre mélangé a du sang. Ses longs cheveux de flamme étaient en bataille.
Elle plana encore quelques mètres et s'arrêta devant une fontaine représentant un lion crachant de l'eau, au milieu de la petite place. Puis elle avança ses mains lentement vers les yeux de l'animal et appuya fermement.
A cet instant, la terre commença a trembler et la fontaine s'enfonça dans le sol en un vacarme assourdissant, dévoilant un tunnel sombre.

Cornélie se baladait tranquillement en chantonnant une petite comptine :

- Un moustique Bzz Bzz, qui tourne en rond Bzz Bzz, autour de mon fro…

La petite lutine n’eut jamais la chance de terminer sa phrase car, devant elle, se dressait une femme à l’air mort. La fillette retint un hurlement de terreur et ne put partir à la course car ses jambes lui refusaient tout mouvement. La jeune femme, en sang et totalement perdue semblait errer dans un autre monde, comme si elle ignorait tout ce qui se passait aux alentours. De peur de se faire découvrir, Cornélie tentait de se faire le plus petite possible, ce qui, en soit, n’était pas bien difficile.

L’enfant terrorisée croyait voir devant elle un cauchemar, le genre de rêve que font tous les gamins sages. Pourtant, elle ne rêvait pas et n’avait aucun parent à appeler à son secours. Tout à coup, une horrible secousse vint la projeter en arrière. Elle tomba durement sur le sol. Cette deuxième frayeur la fit trembler de tout son corps. Jamais elle n’avait sentit pareil horreur. Pourtant, étant donné que cette enfant était avant tout une trouble-fête adorant faire le mal autour d’elle, elle ne put s’empêcher d’être éberluée de voir le couloir s’ouvrir à côté de la fontaine. Comme tous les enfants, sa caractéristique première était la curiosité et, comme toutes les Cornélie Zagazig, sa deuxième était l’ignorance des conséquences. Ces deux caractéristiques motivèrent la jeune fille à se relever, puis, à faire quelques pas vers l’avant.

Bien que la «fantôme» soit encore là et qu’elle est toujours cet air horrifiant, elle ne semblait pas distinguer Cornélie et celle-ci se croyait donc hors de tout danger. Elle s’imaginait aussi dans le couloir, avançant dans le noir le plus obscure et découvrant, tout au bout, une somptueuse caverne de bijoux. Ainsi pensait Cornélie. L’idée de danger ne lui traversait pas l’esprit. Sa seule frayeur avait été de voir matérialiser devant elle une femme au regard hagard et morte mais maintenant qu’elle s’était habituée à l’idée, elle était prête à aller chercher sa part de bijoux. Encore légèrement tremblante, Cornélie attendit la réaction d’Elodorwin.

Le corps d'Elo tomba soudain sur le sol sans bruit. Une petite marre de sang se forma sur le sol près de sa tête. Quelques secondes plus tard, une deuxième Elo apparut devant la petite lutine, les yeux blancs, les bras au dessus de sa tête. Elle planait toujours, a quelques centimètres au dessus du sol, avec le même air mort que tout a l'heure, mais une chose avait changé : elle était translucide, comme les fantômes. Elle ne regardait rien, pas même l'enfant.
En réalité, ce n'était pas Elo que Cornélie avait devant elle. C'était sa mère, elle avait encore frappée. Elo était toujours pourtant, mais très affaiblit. Elle menait un combat acharné dans son fort intérieur pour reprendre la place qui lui revenait de droit : son corps. Les 2 heures précédentes avaient été un vrai enfer : elle avait courut dans la forêt, pieds nus, pour échappée a sa mère. Elo n'avait pas dormit depuis des jours.
A ce moment même, elle revoyait des souvenirs...mais pas les siens. Elle était assaillit par le passé de sa mère, désarmée. Désomais elle connaissait son nom : Elothielendil...
Tout a coup, Elo...ou plutot sa mère se mit a chanter. Une chanson en langue elfe, une mélodie triste et sombre. Elle chantait avec une force incroyable tel que beaucoup de monde alentours devait l'entendre. Elodorwin comprenait les paroles...une femme abandonant son enfant...son époux partant pour mourir...
Puis, elle envoya des ondes qui projetèrent la petite inconsciente contre un muret derière elle. Tout s'était passé si vite...

Cornélie avait maintenant reculé. Soudainement, elle n’avait plus aucune envie de pénétrer la grotte mystérieuse. Peut-être était-ce à cause de la marre de sang à côté de la tête d’Elo, peut-être était-ce à cause de l’apparition de fantôme qu’elle avait sous les yeux. De toute évidence, l’instinct de survie de la lutine avait repris le dessus et elle reculait tranquillement, en évitant d’être vu de la femme, qui de toute manière ne semblait pas porter attention à elle. Elle se croyait enfin saine et sauve lorsqu’une puissance indescriptible la repoussa contre le mur. Aussi légère qu’une plume, la pauvre fillette tomba lourdement sur le sol et sentit l’os de son poignet se brisé. Étouffant un cri, elle se réfugia contre le mur, se terrant contre celui-ci comme une pauvre bête pourchassée.

Cette fois, elle ne riait plus et n’avait plus du tout envie de s’amuser. Pour la première fois depuis que ses parents l’avaient abandonner dans la ville, elle avait envie de sauter au cou de sa mère et de pleurer. En fait, c’était la première fois de son existence que cet envie lui prenait. Venant en partie de la douleur de son bras et de la terreur que lui causait Elodorwin, des larmes salées se mirent à rouler sur ses joues. Au même moment, elle sentit une sorte de magie s’opérer en elle et son esprit se fit plus léger, à mesure que ses larmes glissait sur son visage. Elle avait l’impression de libérer une force inconnue. La lutine releva tranquillement son visage vers Elodorwin, en espérant que celle-ci ne serait plus là.

( Hj : Comme tu le sais peut-être, les larmes de mon personnage ont des propriétés particulières et infligent un grande douleur aux personnes à proximité… mais fais comme tu le souhaites, je ne veux pas troubler ton histoire)

Elo n'avait toujours pas bougé, pas même un tremblement. Elle avait son éternel regard vide tourné vers le ciel, ses bras au dessus de sa tête. A se demander si elle avait conscience de Cornélie. Oui mais elle était trop occupée a se battre contre l'esprit de sa mère. En revanche, Elothienlendil si. Elle controlait la situation, ou a peu près. Sa fille biologique qu'elle avait tant aimé était plus forte qu'elle ne le pensait, s'était un vrai problème. Pourtant, cela faisait depuis le début de l'année qu'elle travaillait a abaisser ses défenses... sans grand succès. Elo tenait du terrible entêtement de son père...
Elo, quant a elle, usait de toute sa force pour résister a la tentative de siège de sa mère. Elle ne sentait plus son corps. Elle était comme une simple âme cherchant a regagner sa tête, sa conscience qui lui revenait de droit. Ainsi, elle ne sentait pas la douleur et les contorsionnements de son corps. Si elle avait été connecté a son corps, elle souffrirait a l'agonie. A la place, s'était sa mère qui le ressentait, sa mère qui souffrais. Cela lui permit de gagner un peu de terrain et de reprendre l'avantage.
Son corps, en retrait près de la fontaine, était bombé de sorte que seule ses épaules et ses talons touchaient le sol. Il formait un arc, les poings serrés et pourtant les yeux et les traits du visage calmes. Comme si cela était un masque.
Elo essayait désespéremment de reprendre le control, au moins de sorte a pouvoir parler a la petite lutine devant elle. Seulement c'était trop difficil, sa mère s'armait de ses souvenirs pour l'embrouiller. C'est a ce moment que celle ci créa une cage d'air autours de Cornélie, ayant deviné qu'Elo voulait qu'elle aille chercher de l'aide.
C'est alors qu'Elo eut une idée, mais elle devait absoluement la mettre en oeuvre avant que sa mère ne l'attrape au vol, sachant qu'elles étaient connectées.

La jeune enfant ne comprenait plus rien. Cornélie, d’habitude si vive et intelligente ne savait que faire devant cette situation plus que compliquée. Contrairement à d’habitude, son regard ne savait lui attirer aucune pitié, étant donné qu’elle avait devant elle quelqu’un d’assez inhumain. Alors qu’elle songeait à s’enfuir de cette situation dangereuse, la petite percuta un mur invisible. Utilisant son pied comme testeur, elle le balança à plusieurs reprises contre une force obscure qui semblait la maintenir prisonnière. Avec son bras douloureux et cette douleur au cœur qui était de la crainte, la fillette n’avait plus la force de lutter. Elle pleurait maintenant à chaudes larmes, sans bruit, comme une enfant désespérée. Elle tapait sur les barreaux de sa cage transparente en criant à qui voulait bien l’entendre :

- Au secours! Aidez-moi!

Pourtant, sa faible voix entrecoupée de frissons n’était pas bien puissante et la petite fille espérait que la situation s’arrangerait. Étourdie par tant d’action et par la douleur de son bras, la lutine tomba sur le sol et continua de pleurer. Elle ne comprenait rien du drame qui se déroulait devant elle et ne voyait aucunement ce que traversait Elo. Pour elle, la situation se résumait à une méchante demie-elfe lui voulant du mal. Cornélie regrettait à présent son petit village montagnard où le plus grand danger était l’abominable homme des neiges, qui se révélait n’être qu’une légende.

Elo était bien trop concentrée pour avoir la moindre compassion, la moindre idée de la détresse de la lutine. Sa mère avait créé une barrière, ainsi Elo n'arrivait pas a lire dans ses pensées. Mais qu'importe, elle s'aprêtait a faire quelque chose de fou. Mais elle ne pouvait plus supporter cette rivalité continuelle qu'il y avait dans sa tête. Elle prenait des risques énormes, mais elle n'avait pas le choix.
C'est alors qu'elle, ou plutot son âme...sa conscience ? Peu importe le mot, quitta son corps. Elle coupa toute relation avec son corps et se retrouva a l'extérieur. Elo se précipita dans l'esprit de la petite fille.
Tout a coup, sa mère disparut, ou plutot sa projection astrale et regagna le corps de sa fille. On entendit un cri de souffrance a rendre sourd. Elo s'étonna que personne ne soit encore arrivé après le boucan qu'elles avaient fait. Sa mère ressentait toute la douleur que créait les pleurs de Cornélie. Elle se roula en boule, les yeux clos et le visage crispé sous la douleur.
Elo se rendit compte de la tristesse, la crainte et l'incompréhension de la petite lutine. Celle ci devait être de plus étourdie par le fait qu'Elo soit dans sa tête. Elo essaya de communiquer intérieurement :

* Ne t'inquète pas, je ne te veux pas de mal. Je suis vraiment désolée de tout le mal que je t'ai fait... Mais c'est finit, tu n'auras plus jamais mal ainsi, je te le promet.*

Puis, Elo fit disparaitre la cage d'air autours le la fillette comme pour lui montrer qu'elle n'était pas méchante.

Cornélie continuait de fixer Elo, qui se tordait sur le sol. Elle ne comprenait pas pourquoi celle-ci souffrait autant car la lutine n’avait aucunement conscience de la puissance de son pouvoir. Soudain, quelque chose de terrifiant se produisit. Pendant l’ombre d’un instant, une présence inconnue s’était introduite en elle et Cornélie se mit à trembler de tout son corps. Cette fois, elle n’en pouvait plus, elle voulait partir au loin et vite, elle ne voulait pas voir plus longtemps cette étrange personne hurler sur le sol. Sans qu’elle ne comprenne vraiment pourquoi, la barrière qui la bloquait avait disparue et Cornélie pu s’enfuir. Pourtant, quelque chose clochait. La lutine sentait que quelque chose d’important s’était produit. Lorsqu’elle entendit une voix, à l’intérieur même de sa tête, Cornélie répondit à voix haute :

- Laissez moi tranquille je vous en supplie!

Étourdie par toute cette aventure et la douleur que lui infligeait son bras, elle se mit à courir (plutôt à marcher rapidement et tout croche) à travers atlantis en pleurant à chaude larme, infligeant autour d’elle des tords considérables. Pour toute œil extérieur, l’enfant semblait totalement démente, pleurant et murmurant sans cesse :

- Partez, partez… je veux ma maman…maman…

Puis, après qu’elle est franchie une distance d’environ 10 mètres, la petit fille tomba sur le sol, évanouit d’épuisement par les efforts qu’elle avait fourni.

Elo ne savait absoluement pas quoi faire...elle ne pouvait rien faire ! Elle aurait voulut rassurer la lutine mais cela semblait impossible. Elle avait eut l'idée de s'emparer de ses sentiments, étant dans sa tête elle le pouvait mais elle se ravisa, elle devait respecter les pensées de la fillette. Et elle n'aimait que quelqu'un sois dans la sienne alors elle ne voulait pas le lui infliger. Mais quand Cornélie s'évanouit, elle se sentit vraiment impuissante. Alors, comme elle ne pouvait rien faire d'autre, elle créa elle ne savait pas comment un rêve et lui parla d'une voix qui se voulait rasurante :

- Cornélie-comment connaissait-elle son prénom ?- je ne te veux aucun mal. La femme qui t'a fait du mal tout a l'heure ce n'était pas moi, il faut me croire. Je veux t'aider mais il faut que tu me fasses confiance. C'est moi qui t'a permis de te sauver...

Au fur et a mesure qu'elle lui parlait, Elo lui transférait le peu d'énergie qu'il lui restait afin que la lutine puisse se réveiller et demander de l'aide, mais il ne fallait pas que celle ci l'utilise pour courrir dans toute la citée comme elle venait de le faire.

Cornélie se sentit peu à peu revenir à elle. Ses idées étaient vagues, elle se souvenait avoir vu un tunnel, puis avoir été prisonnière d’une cage invisible. Elle se releva péniblement et se frotta doucement la tête, tout à coup, une voix dans son esprit lui rappela toute la situation dans laquelle elle se trouvait. La lutine écouta patiemment ce que «la voix» avait à lui dire et lui répondit, tout simplement à voix haute :

- Pourquoi tu es dans ma tête? Qu’est-ce que tu fais là? Et d’abord, t’es qui toi?

Après un moment de réflexion, la petite fille rajouta :

- J’ai mal au bras.

Tranquillement, Cornélie reprenait son calme et était de moins en moins terrifiée. Toutefois, elle n’appréciait pas du tout cette présence inconnue qui rôdait en elle comme une mauvaise pensée. Ne sachant pas trop quoi faire et ne connaissant personne dans la ville, la lutine interrogea la «personne dans sa tête».

- Tu connais quelqu’un pour me guérir le bras?

Sans attendre de réponse, la petite continua sa route à travers la ville, se dirigeant sans le savoir vers la grande école.

Elo fut rassurée de voir Cornélie se calmer, ou plutot de la sentir calme.

- Je m'apelle Elodorwin. Mais je ne suis pas dans ta tête pour très longtemps. Tu te rappelles la fontaine avec un lion ? Il faut y retourner pour que je parte.

En ce qui concernait sa blessure au bras, Elo pensait que son phénix pourrait la guérir, se serrait plus rapide que d'aller a l'infirmerie. Elle essaya de le contacter mentalement. Par chance elle y réussit.

- S'il te plait, j'ai besoin de tes talents de guérisseur.
- J'arrive ! Ou es-tu ?
- Je suis dans la tête d'une lutine au nord de la citée, je t'expliquerais plus tard.
- D'accord.

Elle reporta ensuite son attention sur la petite fille. Il restait encore beaucoup de qoses a faire, il fallait qu'elle retrouve son corps ! En espérant que sa mère soit toujours près de la fontaine. Elle y était sans doute...

Elo prit la direction des opérations.

[color=white]Cornélie, j'ai un ami qui pourra te soigner. Je suis sure que tu vas l'aprécier. Il est magnifique avec ses plumes rouges et bleues.[color=white]

Elle appercevait déjà a travers les yeux de la lutine l'oiseau dans le ciel.

Cornélie était encore toute étourdie et abasourdie par la présence d’une étrangère dans sa tête. Par contre, étant donné qu’elle était rarement effrayée, elle reprenait peu à peu le contrôle d’elle-même. La lutine savait qu’il se passait quelque chose à l’intérieur même de sa personne mais elle n’arrivait toujours pas à saisir ce qui se passait et ne faisait pas vraiment le lien entre la «madame» dans sa tête et la jeune femme recouverte de sang devant la fontaine. Néanmoins, elle décida de faire confiance à la petite voix et aperçut dans le ciel un grand oiseau multicolore. Elle poussa un petit bruit d’admiration et regarda l’oiseau passé au-dessus de sa tête.

- C'est lui votre ami? En toute honnêteté, je l'espère pour vous car je n'ai pas l'intention de bouger avec mon bras dans cet état. Comment je sais moi, si la méchante c'est l'autre à la fontaine ou si c'est vous? Je me laisserai pas faire, j'vous le garantie! Eh pis, Auriola est là pour me sortir de mon pétrin, j'vous le garantit. Pour le moment elle est partie jouer, mais lorsqu'elle reviendra, vous passerez un mauvais quart d'heure si vous me faites le moindre mal.

Malgré qu’elle avait entendu la voix dans sa tête lui dire de retourner à la fontaine, Cornélie avait la ferme intention de ne pas bouger tant que son bras n’irait pas mieux. En effet, son petit esprit futé avait compris que sans sa bonne volonté, le fantôme qui l’habitait ne saurait pas faire grand chose. C’est pour cette raison qu’elle ne broncha pas d’un centimètre et attendit patiemment l’arrivée de l’ami qui lui réparerait son bras fracturé.

Elo supposa qu'Auriola devait être l'amie imaginaire de Cornélie. Brule-Flammes descendit progressivement dans le ciel et se posa devant la lutine. Il était de petite taile : la lune bleue était passée. Il regarda de ses yeux or la petite fille un instant, l'air intérrogateur.

- Elo, tu es bien dans cette lutine la ?
- Oui c'est ça. Elle a du se casser le poignet ou je ne sais pas quoi...enfin elle a mal au bras. Tu peux la soigner ?
- Sans problème.

Le phénix multicolor s'approcha de Cornélie, le regard plus doux. Il mit sa tête près de son bras et une larme coula de son oeil pour tomber dessus. Immédiatement, Elo sentie la douleur disparaitre même si ça ne se voyait pas en surface.

- Peux tu te rendre a la fontaine maintenant Cornélie ?

Cornélie attendit un petit moment que «l’ami» d’Elo arrive. Puis, elle le vit enfin s’approcher et poussa un petit soupir de soulagement. En effet, la douleur que Cornélie ressentait au bras était assez forte et elle avait hâte d’être guérie. Lorsque l’oiseau s’approcha de la lutine pour laisser couler une larme sur son bras, celle-ci eut un mouvement de recul, plus dû à la surprise qu’à la peur. La fillette regarda un moment dans les yeux de l’oiseau et constata qu’il était très beau et qu’elle aurait bien aimé pouvoir jouer avec lui. Elle déclara sans timidité :

- Oh c’est qu’il est beau votre oiseau! Je pourrai jouer avec lui quelques fois?

Puis, sans attendre la réponse d’Elo, elle hocha la tête à sa demande et se dirigea vers la fontaine. Elle avait décidé d’y aller, croyant que cela ferait grandir ses chances de jouer avec Brule-Flammes. À petit pas rapide, la gamine traversa en sens inverse la ville. Parfois, lorsqu’elle croisait certaines personnes, surtout des enfants, ceux-ci se protégeaient la tête en disant:

- C’est encore la vilaine lutine!

Cornélie ne comprenait pas vraiment ce qu’elle avait pu leur faire et se contenta de leur tirer la langue d’un air mauvais, ce qui fit reculer les pauvres enfants effrayés. Rigolant, la petite fille continua sa route, jusqu’à ce qu’elle arrive en bordure de la rue de la fontaine au lion. Elle y jeta un rapide coup d’œil, inquiétée parce ce qu’elle allait y trouver.

Si Elo avait encore eu des dents, on les auraient entendues grincer alors que la lutine se faisait insulter, elle ne pouvait s'empêcher de plaindre cette fillette a l'air si innocent...Pourtant, elle l'avait déjà vu plusieurs fois faire des farces de très mauvais goût. Et puis la fillette ne semblait pas en souffrir. Ce sentiment disparut rapidment après réflexion. Elle se concentra plutot sur ce qui l'attendait.
Derrière la fontaine se trouvait son corps inanimé, les yeux ouverts, en boule. L'esprit de sa mère ne semblait plus l'habiter mais cela devait être seulement une impression parce que où serait-elle allée sinon ? Peut-être avait-elle regagné tout simplement la pierre ? Brule-Flammes avait bien évidemment suivit Cornélie. Il seposa près du corps et l'examina un instant. Elo se prépara a regagner son corps, espérant de toutes ses forces que sa mère s'était calmée.

- Ecoute, je vais partir de ta tête et je vais retourner dans mon corps qui est devant toi. Alors si tu la vois se relever, n'ais pas peur, ce ne sera que moi. Tu as compris ? De toute façon, l'oiseau sera la pour te protéger si il y a un problème.

Elle se prépara un cours instant et d'une façon qu'elle n'aurait absoluement pas pu expliquer, elle quitta la conscience de la petite fille et se retrouva dans son corps. Bien qu'elle n'en était pas sure... Elle n'avait plus conscience de rien sauf d'une chose : ses os semblaient être en bouillie et elle ne pouvait bouger tellement la douleur était insuportable.

Cornélie était vraiment épuisée par toute cette mésaventure. Ainsi, lorsque la demi-elfe lui annonça qu’elle allait retourner sans son «ancien» corps, la lutine hocha rapidement la tête, sans trop porter d’attention à celle-ci. Aussi, malgré ce que lui avait annoncé Elodorwin, Cornélie était légèrement effrayée par ce corps, baignant dans le sang. Se rapprochant légèrement de son protecteur, Brule-Flammes, Cornélie observa avec intérêt la suite des évènements.

Soudainement, la petite fille ressentit quelque chose d’étrange, et comprit que la demi-elfe venait tout juste de quitter son corps. L’impression qui suivit son départ fut totalement étrange et la petite fille eut une envie de pleurer. Puis, elle attendit qu’Elo se relève. Par contre, celle-ci ne semblait pas du tout se réveiller et cela inquiéta la petite fille qui s’éloigna davantage. Elle s’imaginait déjà une femme couverte de sang s’approcher d’elle, mains tendues. Pour se calmer, Cornélie regarda le phœnix et lui déclara :

-Je crois que quelque chose ne va pas. Elodorwin ne se lève plus. Peut-être que la femme qui a fait du mal à Elo l’a tué.

Le Phénix regarda la lutine qui semblait un peu effrayée. Elle lui parla mais il ne comprenait pas un mot de sa langue. Cependant, il imaginait la détresse de la petite fille. Il frotta sa t^te contre son épaule en signe de réconfort. Puis s'enflamma, ses flammes léchaient le bras de Cornélie mais sans lui faire de mal, ce feu ne faisaient de mal qu'aux ennemis de Brule-Flammes. Il entra un contact avec Elo, communiquant par images :

- Que ce passe t il ?

Elo n'eut assez de force que pour envoyer une seule image, représentant un os qui se brise pour lui montrer son état. Le phénix comprit très vite et s'envola pour se poser près d'elle. Elle tourna ses yeux vers lui, des yeux froids mais désespérés. Brule-Flammes n'avait que très rarement vu son amie ainsi. Il fut emplit de tristesse. Sans qu'elle avait coupé leur lien pour qu'il ne ressente pas le même mal. La particularité du liens entre un phénix et son maitre était qu'ils partageaient leur sentiments, leur douleur, leur joie etc...
Deux larmes tombèrent de ses yeux, puis d'autres suivirent. Il poussa un petit gémissement incontrolé.
Elo sentie ses blessures guérir, mais elle était épuisée. Même si elle savait que le phénix faisait tout son possible pour la soigner, il ne réussirait jamais a guérir toutes ses blessures, et pratiquer la guérison consommait de l'énergie. Néanmoins, elle put se lever, une fois qu'il avait finit de pleurer. Elle avait une dette, elle lui serait éternellement reconnaissant. Mais, elle devait de préoccuper de la petite Cornélie avant tout. Elo avait infiniement peur que celle ci pleure. Elle était sure que si cela avait lieu, ça l'achevrait. Elle marcha donc avec difficultés jusqu'a elle et dit d'une voix pos"e qui ne laissa rien transparaitre de sa douleur :

- Merci, Cornélie. La femme n'est plus ici, et c'est en partie grace a toi. Je vais beaucoup mieux maintenant.

Brule-Flammes ''s'éteint'' et retourna près de la petite.

Cornélie regarda avec intérêt la scène qui se déroulait devant elle. Elle était surprise mais peu inquiète car elle était enfin seule dans sa tête et en était parfaitement satisfaite. Elle eut un petit sourire en sentant la tête du phénix se frotter contre son épaule et voulut le caresser lorsque celui-ci s’envola vers sa maîtresse. Pourtant, cette fois, elle n’était pas effrayée et regarda simplement ce que faisait l’oiseau.

Cornélie eut un mouvement de recul lorsque Elodorwin se leva vers elle, encore un peu secouée par l’image de la femme en sang qu’elle avait vu plus tôt. Par contre, son nouvel ami Brule flammes s’approcha d’elle et elle le caressa doucement de la main. Elle fit un petit sourire à Elodorwin, puis partit en courant. Elle n’avait que trop traîné sans faire de bêtise et avait envie de retourner s’amuser.

-Faites bien attention de plus vous faire attaquer m’dame! Je serai pas toujours là pour vous sauvez, vous savez!

Puis, la gamine partit vers la place du marché, bien déterminée à y jouer quelques tours.

Tous les os, tous les muscles de son corps faisaient souffrir Elo. Mais déjà beaucoup moins qu'avant. Le sang dans ses cheveux étaient en grande partie sec. Le phénix avait soigné sa blessure a la tête mais elle était tout étourdie, voyant flou par moment. Elle eut la force et le courage d'étirer ses lèvre en un sourire quand Cornélie partit. Sans doute jouer a embêter ou a espionner quelqu'un. Elle connaissait sa réputation de farceuse. Mais elle n'y voyait pas un parasite comme la plupart des autres gens, surtout pas après l'aide que lui avait apportée, bien qu'inconsciemment, la petite fille. Elle savait que celle ci n'avait pas de conscience et ne réalisait pas du tout ce qu'il s"était passé, mais comment pouvait-elle le lui reprocher ? C'était une enfant, et vulnérable malgré ce qu'elle pensait. Elo regarda ensuite son phénix, les yeux pleins de reconaissance.

- Je suis en bien piteux état... Prions pour que personne ne me trouve comme ça...

L'oiseau multicolor inclina la tête en assentiment. Elo essaya de faire un pas en sa direction, elle tomba sur le sol. En plus de ses blessures, elle était complêtement épuisée par ce qu'il venait de se passer. Son ami Brule-Flammes se posa sur elle au sol, ses serres étreignirent ses épaules et il la souleva soudain pour l'emmener loin de la Citée, la où elle pourrait se soigner et se reposer a l'abrit des regards.