L'Académie d'Étilac
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Perdue au coeur de la légendaire cité d'Atlantis, se trouve une école... Bienvenue à l'académie d'Étilac...
 
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 Le papillon, la lettre et la rivière

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Romanaëlle Fâ
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MessageSujet: Le papillon, la lettre et la rivière   Le papillon, la lettre et la rivière EmptyDim 7 Jan 2007 - 18:20

Le soleil commençait tout juste à poindre par la petite fenêtre de la chambre de Romanaëlle. Un soleil froid, sans chaleur, comme l’était malheureusement tous les soleils d’hiver. La petite ange tira vers elle ses couvertures, un murmure inintelligible s’échappant de ses lèvres.

*Dormir…dormir encore… juste un tout petit moment *

La jeune fille était si confortable dans son grand lit de plume d’oie, à moitié assoupie et à moitié éveillée. Errant entre les rêves et la réalité, les pensées de Romanaëlle vagabondaient. Elle était à la fois elle-même et à la fois la rivière, à la fois une fée et à la fois un papillon. Dans son rêve, de longues ailes multicolores la guidaient dans le ciel, au-dessus d’un ruisseau scintillant d’une eau pure. Un doux vent la poussait plus avant, vers un monde inconnu, mais ô combien attirant. Un oiseau se mit à chanter à l’extérieur de la chambre. Dans le rêve de la fée, un magnifique phénix traversa le ciel, cachant pendant un instant le soleil avec ses grandes ailes étendues en croix.

De sous les couvertures sortie alors une petite main, délicate et douce. Devant le froid de la chambre, cette petite main eut tôt fait de redisparaître dans les replis chaleureux du lit, emportant à nouveau la petite endormie dans le monde des songes.

Le phénix était passé et Romanaëlle-Papillon planait toujours au-dessus de la jolie rivière. Celle-ci grossissait tranquillement pour devenir un gros affluent au débit impressionnant. De petit ruisseau, la rivière passa au stade d’immense fleuve bourdonnant, parsemé de cascades et de chutes fantastiques. Puis, le petit papillon descendit vers l’eau, tranquillement, comme pour se poser. Pourtant, malgré que l’esprit conscient de Romanaëlle tenta désespérément d’empêcher cet acte suicidaire du petit papillon, celui-ci continua sa descente et fut subitement engouffrée dans l’eau tumultueuse. Un froid mordant enveloppa alors la demie-ange et elle se mit à frissonner.

Romanaëlle ouvrit les yeux. À côté d’elle, sur le sol, gisait sa douce et chaude couverture, son petit nid de chaleur. Le soleil était maintenant plus haut. Une heure avait dû s’écouler depuis le premier réveil de Romanaëlle.

*Étrange comme l’on peut se perdre dans ses rêves. Et oublier le temps qui passe. *

* * *


Cette fois, Romanaëlle était prête à affronter cette nouvelle journée. Elle irait au café, comme à tous les jours depuis son embauche. Bien qu’elle travaillait sept jours sur sept, sans aucune relâche, la petite serveuse ne ressentait encore aucune lassitude de son travail. En effet, celui-ci l’avait littéralement transformée. À son arrivée à Atlantis, Romanaëlle était une gamine impertinente et sournoise, pourtant, maintenant qui aurait pu croire ce changement impressionnant de caractère. La petite fille incarnait la joie de vivre et la générosité, l’amitié et le courage. Peut-être avait-elle comprit sa chance ou peut-être avait-elle simplement comprit la malchance de tous les autres gens plus malheureux qu’elle-même. Et des gens plus malheureux, il y en avait. Des gens sans famille, sans ami, sans amour mais surtout sans aucun espoir. Avoir compris tout cela poussait Romanaëlle au stade d’adulte, sa maturité avait atteint son sommet. Elle soupira et fit un sourire terne à son reflet dans le miroir. Prenant une petit brosse, elle se peigna tranquillement les cheveux en fredonnant et mit sa jolie robe bleue. Celle-ci commençait à être usée. Romanaëlle regrettait le talents de couturière de sa grand-mère. Dès la maladie de cette dernière terminée, Romanaëlle aurait tôt fait de lui écrire pour lui demander une nouvelle robe.

Que les pensées de Romanaëlle errent jusqu’à sa grand-mère fut peut-être un signe du destin. Peut-être simplement un pur hasard ou bien un avertissement de ce qui allait bientôt se produire. Car bientôt, un événement troublerait la quiétude paisible de la jeune fille épanouie.

Quelques petits coups délicats frappés à la porte de Romanaëlle furent les premiers signes avant-coureurs du malheur de la jeune ange. Rapidement, la petite fille courut vers la porte, intriguée qu’un visiteur lui rende visite en ce pâle matin de janvier. Elle n’attendait pourtant aucune nouvelle, aucun invité. En ouvrant la petite porte de bois, Romanaëlle découvrit un jeune homme qui, sans prendre la peine de se présenter, lui tendit une lettre celée. La jeune femme la prit précautionneusement, retourna quelques instants chercher de la monnaie dans sa maison et revint, un pupicot tendu vers le messager. Celui-ci la remercia et sans dire plus, il repartit dans les dédales des ruelles d’Atlantis. Son visage resterait désormais gravé dans la mémoire de Romanaëlle et, si jamais elle avait le malheur de le recroiser, ce visage serait synonyme de désespoir.

Romanaëlle ne mit pas longtemps avant de constater que la lettre était de Préfleuri. Sans vraiment savoir pourquoi, elle n’osa pas l’ouvrir. Elle garda donc dans ses mains, pâles et froides à présent, la légère lettre sans bouger. Romanaëlle revît le papillon sombrer dans les eaux du fleuve et se sentit elle-même aspirée dans un quelconque gouffre sombre et mystérieux. Puis, elle déchira tranquillement le sceau de son père et lut:

« Ma chérie,

C’est rempli d’amertume, de dégoût, de haine mais surtout de chagrin que je t’écris cette lettre. Mes mains tremblent d’une colère incontrôlée et ta grand-mère pleure une rivière de larmes. Peut-être devrais-je donc commencer par t’annoncer qu’elle va bien, sa maladie est guérie et elle n’est plus en danger. Oh! Si seulement ma lettre n’avait pu contenir que cette bonne nouvelle! Malheureusement, il semble que parfois, il faut sortir d’un chagrin pour en retrouver aussi vite un autre.

Jamais je n’aurais cru le monde aussi rempli de haine. Quels êtres désespérés que sont ces humains. Nous étions probablement une des dernières communautés magiques à vivre sur la Terre. Mais évidemment, vu notre taille, nous passions inaperçu. Pourtant, ma chérie, ces humains nous ont trouvés. Ils sont assoiffés de sang. Ils n’ont aucune limite. Je me demande d’ailleurs ou s’arrêtera leur crainte de la différence, leur envie de ne pouvoir vivre que dans un monde utopique. J’aurais voulu t’annoncer la nouvelle en personne, pouvoir te supporter. Mais en imaginant ton visage dévasté, j’ai si peur que je préfère rester ici, dans mon désespoir sans t’y voir entraîner. Je suis un lâche. Un lâche brisé et malheureux. J’ai peur d’en venir aux mots qui te blesseront, peur de t’avouer la vérité, comme si j’étais moi-même responsable de l’horreur que nous vivons.

Ils sont arrivé pendant la nuit. Ta grand-mère et moi étions partis dans une autre petite vallée, voler en toute liberté. Quel fut le destin qui nous y mena ce soir-là? Une chance ou une malchance? Je n’en sais trop rien. Nous étions perchés au sommet d’un grand pin lorsque nous aperçûmes des lumières. Des dizaines de petites lumières. C’était eux Romanaëlle. Maintenant, je les déteste, je les exècre, je les abhorre. Ils sont démoniaques, maléfiques. Quand s’arrêtera donc leur folie meurtrière de ravager leur propre planète? Ils sont venus pendant la nuit, avec des dizaines de torches. Grand-mère et moi avons volé comme jamais, tentant désespérément d’atteindre la communauté. Et soudain, devant nos yeux meurtris par la haine, s’est dressé un carnage. Peux-tu t’imaginer Préfleuri, une communauté si pacifique, dévastée par la colère des hommes? Chacun de nos arbres, nos maisons, étaient brûlés et calcinés jusqu’à leur plus petite racine. La rivière qui autrefois coulait somptueuse au milieu même de notre village était asséchée. Au lieu d’une petite vallée fleurie, nous avions devant nos yeux une étendue brûlée. Préfleuri n’était plus, Préfleuri était devenu Prébrûlé. Si seulement le massacre s’était arrêté à notre vallée, nous aurions rebâti. Chaque petite main lilliputienne se serait mise à la pâte pour reconstruire ce petit village. Malheureusement, quelles mains pourraient nous être utiles? Car, devant ta grand-mère et moi, se trouvait des dizaines de petits cadavres, les cadavres des nôtres, les cadavres de nos sœurs. Nous ne les avions pas aperçues au début. Probablement l’espoir improbable, l’espoir qui revient toujours à notre cœur comme une vague dans sa lancée. Pourtant, notre destin était bien là, devant nos yeux. Avec une tristesse infinie, nous traversâmes le champ de bataille, cherchant sans espoir des survivants. Nous en trouvâmes six, six de nos consœurs avaient échappé au carnage.

Elles nous expliquèrent comment les humains étaient arrivés, criant sans cesse qu’aucune bestiole maléfique ne souillerait leur Terre parfaite. Une colère indescriptible grouillait en moi. Les sauvages! Comment avaient-ils osé? Ils avaient voulu les emmenées, elles avaient refusé. Aucune d’entre elle ne savait combattre Rom, aucune d’entre elle ne connaissait la violence! Elles ont été tuées les unes après les autres, sans même réagir. Les humains n’ont-ils pas compris qu’ils sont les seuls et uniques bestioles maléfiques souillant leur propre Terre? Je tremble d’une haine incontrôlable. Les six survivantes, Mistraëlle, Gadalim, Livorna, Zuanëlle, Mothimao et Milidrìll, ta grand-mère et moi allons partir prévenir les communautés lilliputiennes restantes sur la Terre, les prévenir du sort tragique qui les attends. Après, peut-être te rejoindrons nous à Atlantis, réclamant l’asile d’un peuple décimé.

Au revoir ma fille, essaie d’être forte, je t’adore,

Ton père »
***

Les mains de Romanaëlle tremblaient maintenant si violemment que la lettre tomba sur le sol. Des larmes roulaient sur ses joues et une horde indescriptible de sentiments frappait la jeune fille de plein fouet. Pourquoi tant de haine? Ravagée par la nouvelle, Romanaëlle se sentait alourdie d’un poids, d’un fardeau. Elle ne pouvait plus bouger et ses yeux regardaient partout, comme à la recherche d’un support quelconque. Elle prit sur elle son lézard Tidrìll et le regarda longuement. Comme il était chanceux de ne pas comprendre! Elle aurait préféré ne pas comprendre ce que chacun des mots de son père voulaient dire. Maintenant, tout comme son père, une haine intarissable nourrissait le cœur de la demie ange et cette haine était si forte que pour la première fois de sa vie, la petite fée ressentie l’envie de tuer. Évidemment, elle n’en fit rien car elle restait raisonnable et pacifique, bien que son excès de colère la pousse jusqu’à des envies meurtrières.

Pendant une heure complète, Romanaëlle resta assise là, sur une chaise, adossée au comptoir, des larmes coulant sur ses joues. Elle tentait désespérément de comprendre ce qui poussait les humains à ces ravages. Une crainte de l’inconnu? Une volonté de tout posséder? Le désir d’être le plus puissant?

Toutes ces raisons lui semblaient pourtant si futiles, si ridicules et si pathétiques. Pour l’esprit d’un être aussi pacifique, cet acte était absurde. Le petit papillon venait de se noyer dans l'incompréhension.
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MessageSujet: Re: Le papillon, la lettre et la rivière   Le papillon, la lettre et la rivière EmptyMar 16 Jan 2007 - 21:37

Au même moment exactement où le soleil froid se pointait timidement dans la chambre de Romanaëlle, Treflé venait se poser sur la tête d’une Falbala toute engourdie par le sommeil et les rêves de voyages glorieux. Le petit colibri lui picora affectueusement la tête. Falbala ouvrit lentement les yeux. Puis, elle sourit d’un sourire qui la rendait si belle, qu’aucun homme n’aurait pu résister. Elle murmura lentement : « Bonjour toi, ça fait du bien de te revoir... » Ensuite, elle tenta de sortir un de ses bras, enfoui sous les tonnes de couvertures. Une petite main apparue et vint caresser doucement la tête de Treflé, qui roucoula de plaisir.

La jeune femme se tourna un instant dans sa housse de plume d’oie, juste pour en apprécier la douceur et la légèreté. Après quoi elle se leva subitement, laissant derrière elle un magnifique couvre-lit d’un blanc pur tout emmêlé dans son lit. Teflé suivit ses mouvements de près, il ne la quitterait désormais plus d’une semelle.

Pour commencer, Falbala se rendit à la salle de bain, où elle tâcha de mettre un peu d’ordre dans sa chevelure mêlée. Elle s’envoya de l’eau fraîche sur le visage et l’essuya ensuite doucement avec une petite serviette. Elle ramassa ensuite une robe de chambre rose pâle qui était accrochée sur un petit crochet de bois, juste à côté du lavabo ancien. Elle l’enfila rapidement par-dessus sa légère robe de nuit.

Elle poursuivit sa routine du matin dans la cuisine. Elle prépara du café frais, versa de l’eau à Treflé et saisit un beignet qui traînait sur le comptoir. Elle prit place à la table et attrapa la dernière édition du Rossini Chismorreos. Lisant attentivement de quelle façon Din Quíchötta détaillait les événements sordides qui étaient arrivés au Café, Falbala ne put retenir qu’un soupir. Dès qu’un pauvre incident se produisait, le foutu journaliste s’en mêlait toujours débitant la plupart du temps des paroles dénuées de sens. Les gens cesseraient-ils un jour de courir le fantastique et l’insolite simplement par curiosité? Elle l’espérait bien mais avait peu d’espoir…

Après ce petit déjeuner léger, Falbala retourna dans sa chambre, choisir une tenue pour la formidable journée qui s’annonçait. Une journée formidable parce qu’elle en avait décidé ainsi, c’était tout. Il y avait de ces jours comme ça où, en se levant le matin, elle savait que cette journée serait agréable. Elle sortit donc une belle petite robe de travail de couleur violette. Elle noua dans ses cheveux un ruban du même violet puis enfila ses petits escarpins. Jetant un coup d’œil à l’extérieur, elle vit que la journée s’annonçait particulièrement fraîche. Elle fouilla un peu et trouva enfin son long manteau d’hiver. Il était de laine chaude et forte et supporterait une glaciation! Elle le mit et passa autour de son cou un foulard vert émeraude magnifique.

Elle était maintenant prête. Elle sortit dans le froid du jour levant, Treflé à ses trousses.

Quelques minutes plus tard, la propriétaire poussait d’une main assurée la grande porte de chêne de l’entrée du Café. Elle fut bien étonnée de faire face à une porte barrée. Habituellement, Romanaëlle arrivait toujours avant elle et se chargeait de mettre en route le Café pour la journée. C’était la toute première fois que celle-ci n’était pas à son poste. Falbala chercha donc pendant quelques instants sa grosse clé en cuivre dans sa poche. Lorsqu’elle lut trouvé, elle débarra la porte et s’empressa d’entrer à l’intérieur.

En pénétrant dans la salle, l’odeur familière habituelle lui emplit les narines. Elle alla déposer son manteau sur une patère dans la cuisine et s’empressa d’aller remplir le poêle à bois de grosses bûches qui réchaufferaient vite l’endroit frisquet. Puis, elle enfila un tablier et s’attela au déjeuner. Elle avait le pressentiment que les gens voudraient manger des crêpes ce matin-là. Suivant, son intuition, elle en fit une bonne douzaine, à pleins de saveurs différents : noisettes, marrons, bleuets, chocolat, carambole et autres curiosités.

Des clients réguliers commencèrent à arriver, mais toujours pas trace de Romanaëlle, Falbala commençait à s’inquiéter quelque peu. Celle-ci était peut être malade… Falbala se chargea donc de servir les clients toute seule, tout en cuisinant quelques mets entre certains services. La journée passa vite, comme toujours. Rendu à l’accalmie habituelle de l’après-midi, celle-ci survenait toujours vers 14h00, Falbala décida d’aller voir si Romanaëlle était chez elle. Elle mit un petit papier sur la porte où l’on pouvait lire : « Patientez quelque peu, je serai de retour dans quelques minutes. » Puis, elle fila chez son associée pour voir de quoi il retournait.

Elle marcha rapidement vers les quartiers chics de la cité. Puis elle prit un petit passage entre deux villas qui aurait pu paraître comme une allée privée mais qui était en fait le chemin menant à rue de la gargoulette. Elle observa attentivement les façades des maisons et avant même d’avoir vu le numéro 68 inscrit sur la porte rouge, elle reconnut là le style pimpant de Romanaëlle. Falbala s’approcha vivement et frappa anxieusement.
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Romanaëlle Fâ
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MessageSujet: Re: Le papillon, la lettre et la rivière   Le papillon, la lettre et la rivière EmptyMer 28 Mar 2007 - 20:33

Romanaëlle était toujours assise, tête baissée contre le comptoir. Toutefois, elle ne pleurait plus, ayant depuis longtemps épuisé sa réserve de larmes. Ces yeux rougis indiquaient jusqu’à quel point elle vivait une période de désarroi profond. Les idées de Romanaëlle voguaient dans un subconscient. Mi endormie mi réveillée, la jeune fée tentait encore et encore d’analyser la situation. Elle avait relu plusieurs fois la lettre, s’imaginant que le contenu désespérant finirait par se muer miraculeusement en ode de la joie. Pourtant, la missive de son père restait toujours la même et l’esprit de Romanaëlle était encore hanté par ces funestes paroles.

Lorsque les petits coups de Falbala furent frappés à la porte, Romanaëlle n’eut aucune réaction. Était-ce la réalité? Un songe? Son imagination? La jeune serveuse était dans un état de transe trop fort pour comprendre ce qui se passait vraiment. Rapidement, les coups à la porte se transformèrent en coups de couteau, en bruit de massacre. Et sous les yeux pourtant éveillés de la jeune fille se déroulait maintenant un carnage horrible. La scène du massacre de Préfleuri se déroulait dans l’esprit de Romanaëlle, la torturant davantage. Dans cette univers de cauchemar, les pensées de Romanaëlle rodaient tel des loups affamés. Puis, la petite ange réalisa que les coups augmentaient en nombre alors que toute la population imaginaire était déjà morte.

C’est après quelques minutes que l’esprit de Romanaëlle revint à lui. La jeune serveuse remarqua, devant elle, une assiette sale qu’elle n’avait pas lavé la veille. Puis, à sa droite, elle aperçut la lettre de son père et sentit Tidrìll lui grimper sur l’épaule. Enfin de retour dans l’univers réel, Romanaëlle tourna péniblement la tête vers la porte d’où provenait le bruit. Pendant un instant, de noires idées emplirent sa tête et elle se mit à imaginer de sanguinaires humains à sa porte ou les corps encore ensanglantés de ses sœurs de sang. Secouant la tête, la serveuse chassa ces idées et revint à la réalité. Lourdement, elle se leva de la chaise, prenant machinalement la lettre de son père dans sa main. En quelques instants, Romanaëlle avait atteint la porte et tournait lentement la poignée.

C’est l’image d’une enfant détruite, au visage démoli et aux yeux rougis qui s’offrit à Falbala. Reconnaissant son amie, la pauvre ange se jeta dans ses bras, frissonnante et sanglotante. Elle murmura :

- Ils sont terribles Falbala, ils sont si terribles.

Après ces paroles, les images de meurtres, de sang et de feu revinrent dans les pensées de Romanaëlle et elle poursuivit son délire, lançant à Falbala des regards de détresse désespérés.
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MessageSujet: Re: Le papillon, la lettre et la rivière   Le papillon, la lettre et la rivière EmptyMar 3 Avr 2007 - 22:32

Falbala se tenait anxieusement devant la porte close, attendant le moment où Romanaëlle viendrait lui ouvrir. Décidément, elle ne comprenait toujours pas quelles affreuses circonstances avaient pu retenir sa collègue à la maison. Habituellement, celle-ci était toujours travaillante et ponctuelle. Il fallait probablement qu’un grand malheur soit arrivé pour que la jeune fille n’ait même pas daigné informer Falbala qu’elle ne se présenterait pas au travail ce jour-là.

Tout en patientant devant la porte, Falbala observait les alentours d’un œil averti. La petite rue semblait bien calme en ce milieu d’après-midi. Un doux soleil frais éclairait la rue et un petit vent ébouriffait les cheveux de Falbala. La maison de Romanaëlle était sans contredit la plus minuscule de la rue. Elle semblait en effet bien étrange à côté des immenses demeures qui la bordaient. Cependant, elle était bien décorée et bien entretenue alors elle ne détonait pas dans le décor paisible. La porte rouge ne pouvait pas être plus mignonne ni représenter mieux Romanaëlle! Mais que pouvait-elle donc faire? Cela inquiétait vraiment de plus en plus Falbala...

Soudain, des tonnes de pensées horribles pénétrèrent son esprit. Des scénarios abominables se formèrent dans sa tête. La cité d’Atlantis était sûre, mais on ne savait jamais qui l’on allait croiser au coin d’une rue sombre. Et si Romanaëlle n’était pas chez elle? Où pire, si elle y était? Mais pas en état de répondre? Et si une entité maléfique était apparue? Et si un virus incurable l’avait frappé? Et si? Et si? Falbala prit une grande respiration. Le doux parfum des fleurs remit de l’ordre dans ses pensées. Observant une fois de plus autour d’elle, Falbala ne put s’empêcher de penser que par cet après-midi ensoleillée, ce petit vent revigorant, ces belles maisons et cette odeur fleurie si agréable, le monde ne pouvait pas être laid. Se tenant devant cette petite porte rouge, Falbala ne pouvait plus croire qu’un malheur soit arrivé. Non, le monde était bien trop beau pour cela!

C’est à ce moment précis, que la jeune fée ouvrit enfin la porte. En la voyant toutes les craintes effacées de Falbala ne purent faire qu’une chose : ressurgir en elle. Sa collègue avait l’air anéantie. Avant même d’avoir pu prononcer un mot, Romanaëlle se jeta dans les bras de Falbala, encore sous le choc de cette vision peu rassurante. La fée des bois resta un moment interloquée, son amie dans ses bras. Puis, elle réalisa que celle-ci frissonnait de tout son corps. Elle s’empressa donc de la ramener lentement dans la maison, en disant d’un ton qui se voulait le plus apaisant possible : « Venez par ici mademoiselle, vous allez prendre froid. »

Elles pénètrent dans la maison. Falbala prit tout de suite la direction de la cuisine, qu’elle reconnaissait par instinct. Elle se dépêcha de mettre de l’eau chaude sur le feu, dans le but de préparer un bon thé qui, elle l’espérait, redonnerait des forces à Romanaëlle. Puis, elle revint presque en courant vers le salon, où Romanëlle semblait s’être installée. Elle s’assit près d’elle et lui dit : « Racontez-moi tout. »
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MessageSujet: Re: Le papillon, la lettre et la rivière   Le papillon, la lettre et la rivière EmptyJeu 12 Avr 2007 - 20:38

Romanaëlle commençait tout juste à reprendre conscience. Elle était assise dans le salon, dans un grand fauteuil de velours vert. Tranquillement, elle passa sa main sur l’accoudoir et sentit sous ses doigts un trou, là ou le banc avait été déchiré pendant son déménagement. Ce simple petit détail l’aida tranquillement à quitter son délire. Doucement, elle glissa sa main sur Tidrìll, son petit lézard, heureuse qu’il ne puisse pas comprendre la situation. Pendant quelques instants, elle espéra de tout cœur se transformer en lézard ou tout autre animal insouciant. Heureusement, Falbala revint en tout hâte à ce moment précis.

Bien qu’elle ne l’exprima pas clairement, Romanaëlle était immensément reconnaissante que Falbala soit venue. Elle l’a regarda un moment d’un regard d’admiration et de remerciement qui valait toutes les paroles qu’elle aurait pu prononcer. Puis, tout doucement, elle répondit à la question de Falbala :

- Je ne crois pas que je serais en mesure de tout vous racontez Falbala. C’est une histoire horrible, comme on en voit dans les contes à faire peur. Pourtant, si vous avez du courage, vous pouvez vous risquez à lire la lettre qui se trouve sur le comptoir et vous comprendrez.

Les paroles de la jeune ange étaient plus ou moins compréhensibles car elles étaient entrecoupées de sanglots et de reniflements. Romanaëlle savait que Falbala avait côtoyé les humains pendant un certain moment et elle se demandait si celle-ci les appréciait. Elle espérait de tout cœur que non. Elle se plaisait à croire que personne n’aimait les humains, pas même leur semblable. La petite fée allait même jusqu’à s’imaginer les humains s’entre-tuant eux-mêmes, détruisant leurs propres amis. Pourtant cela semblait impensable à une jeune pacifiste comme elle, car aucune crainte de la différence ne pouvait logiquement mener à d’aussi horribles gestes.

Tranquillement, l’esprit de la jeune fille se calmait. Son énorme tristesse était toujours aussi grande mais le choc de la nouvelle s’atténuait tranquillement. Puis, elle en vint à se demander si d’autres personnes avaient connu le même sort qu’elle. En fait, elle était convaincue que oui. Elle était aussi certaine que d’autres personnes avaient soufferts plus qu’elle et, en voyant Falbala auprès d’elle, elle espéra de tout cœur que toute personne en chagrin avait quelqu’un pour la consoler. C’est avec ce nouvel état d’esprit, avec cette volonté de vouloir aider que Romanaëlle commençait à concevoir une idée. L’ange trouvait inadmissible qu’une personne blessée et malheureuse se retrouve seule après un événement tragique. Elle en vint à la conclusion qu’elle devrait faire quelque chose pour aider ces gens solitaires et désespérés. Puis, ces pensées ayant prit quelques instants à peine à se développer, elle releva la tête vers Falbala et lui fit un sourire réconfortant.

Elle avait compris à quoi lui servirait cette étape de sa vie : à empêcher que d’autres la traverse sans aide.


Dernière édition par le Dim 15 Avr 2007 - 21:22, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le papillon, la lettre et la rivière   Le papillon, la lettre et la rivière EmptyDim 15 Avr 2007 - 21:02

Falbala était légèrement rassurée. Au moins, Romanaëlle ne souffrait pas d’une maladie incurable. Cependant, elle savait bien que certaines blessures intérieures prennent bien plus de temps à guérir que des coups reçus. C’est pourquoi elle ne voulait pas brusquer Romanaëlle. Il fallait à tout prix qu’elle soit là pour l’accompagner tout au long de son rétablissement. Mais d’abord, il fallait qu’elle sache quelle affreuse nouvelle avait pu mettre Romanaëlle dans un état pareil. Comment une simple lettre avait-elle pu la rendre « hors-service » à ce point? Falbala souhaitait savoir, mais d’un autre côté, elle était terrifiée à la seule idée de s’approcher de cette lettre maudite.

Elle se résolut finalement à lire les horribles mots gravés sur ce papier maudit. Elle n’osait pas imaginer quoique ce soit, de peur que les faits soient pires encore. Falbala rassura Romanaëlle, lui disant simplement qu’elle allait chercher le thé, puis se rendit lentement à la cuisine. Elle pénétra silencieusement dans la coquette pièce qui avait soudain des allures terrifiantes. La lettre négligemment posée sur le comptoir lui sauta aux yeux. Elle se sentit soudain frissonner. La fée des bois, normalement si calme, s’approcha lentement, plus tendue que jamais. Elle déploya son bras vers la feuille et l’attrapa en essayant de ne pas trembler. Ses yeux parcoururent rapidement la sinistre lettre. Des phrases entières semblaient se graver dans ses yeux à tout jamais… Des mots écrits résonnaient dans sa tête, répercutés par un écho sans fin… amertume, dégoût, haine, désespoir, démoniaque, maléfique, humain. Le dernier de ces mots, Falbala le prononça soudain avec une répulsion incroyable. Un horrible goût persista dans sa bouche, comme si cette race venait de perdre tout espoir qu’un esprit prit pour elle. Désormais, aux yeux de Falbala, les humains ne valaient plus rien. Ils ne valaient même plus la peine qu’on se soucie du sort qu’il leur serait réservé s’ils continuaient à tuer et détruire de cette façon. Ils n’étaient plus rien. Si Romanaëlle avait été anéantie par cette terrible nouvelle, un autre sentiment habitait Falbala : la colère. Une colère si profonde qu’elle vous prend aux entrailles et semble ne jamais vouloir partir. L’espace d’un songe à propos de ce peuple sanguinaire et déjà Falbala sentait palpiter en elle une soif de vengeance qu’elle n’avait jamais connue auparavant. Ces foutus humains venaient toujours tout gâcher. Ils avaient d’abord chassé tous les êtres magiques de la surface de la Terre et s’attaquaient maintenant aux pauvres fées lilliputiennes si vulnérables. L’esprit de Falbala était hanté par l’image d’un magnifique village, réduit à néant par des êtres cupides et idiots, les cadavres dispersés ici et là.

Soudain, Falbala eut un haut-le-cœur. Elle tira une petite chaise et s’y laissa tomber. Elle revenait lentement à la réalité. Son cerveau refusait d’accepter l’information, mais son cœur lui criait que tous les événements relatés par le père de Romanaëlle étaient véridiques. Il fallait faire quelque chose! À ce moment, un bruit de ferraille épouvantable l’a tira de sa rêverie. L’eau sur le feu bouillait tellement qu’elle ne cessait d’envoyer le couvercle de la casserole toujours quelques centimètres plus haut vers le plafond. Falbala se leva et alla la retirer du feu avant que l’eau ne s’évapore définitivement. Elle fouilla quelques instants à la recherche de tasses et en trouva finalement deux, qu’elle déposa devant elle. Puis elle les remplit d’eau chaude, saisit deux sachets de thé dans le petit panier d’osier qui en contenait des dizaines et les plongea dans les tasses. Elle ramassa un petit plateau de bois, y déposa les tasses, prit une pause pour essuyer ses yeux humides, ajouta une assiette de biscuits et fila retrouver Romanaëlle.

Lorsqu’elle revint dans le salon, l’attitude de Falbala avait changé. Elle était plus grave, se déplaçait plus lentement, comme si elle saisissait soudainement la chance qu’elle avait. La chance qu’elle avait d’être en vie et en sécurité. Les souvenirs de la pénible lecture ressurgissaient en elle à tout moment. Elle saisit sa tasse, plus durement qu’elle ne l’aurait voulu, et but une longue gorgée de thé brûlant. Elle tendit les biscuits à Romanaëlle et se perdit dans ses pensées.

Falbala n’osait pas parler. En fait, aucun mot n’était assez puissant pour décrire toute la compassion qu’elle aurait voulu exprimer envers Romanaëlle.
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Romanaëlle Fâ
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MessageSujet: Re: Le papillon, la lettre et la rivière   Le papillon, la lettre et la rivière EmptyMar 8 Mai 2007 - 22:53

Romanaëlle était toujours très pensive lorsque Falbala revint vers elle. À voir l’attitude de celle-ci, la jeune fée se doutait bien que la pauvre femme avait lu l’horrible lettre de son père. Pendant un instant, la petite serveuse se sentit coupable de ce qu’elle avait fait endurer à Falbala. Puis, son esprit chemina et elle en vint à quelque chose. Tranquillement, une idée nouvelle se formait dans les pensées tourmentées de Romanaëlle. Tout en prenant une gorgée du thé brûlant qui vint lui picoter la langue durement, elle se saisit d’un petit biscuit qu’elle laissa trempé trop longtemps dans son breuvage et qui s’émietta. Puis, voyant l’air troublé de son amie, Romanaëlle la regarda un moment avant de lui déclarer, plutôt solennellement :

- Vous savez Falbala, je comprends que ça puisse être dur pour vous de lire cette lettre et de ressentir la douleur de mon père et de ma communauté. Sincèrement, cela me touche beaucoup, je suis émue de voir jusqu’à quel point vous partagez mon désarroi. Pourtant, malgré que votre réaction devrait me motiver à ne pas ébruiter cette affaire, je crois qu’il faut agir. Il faut montrer aux gens jusqu’à quel point les humains savent être perfides. Il faut prendre des mesures draconiennes afin d’empêcher qu’un autre événement du genre ne se produise et surtout : éviter à tout prix qu’un humain ne trouve jamais le chemin vers Atlantis.

Après une petite pause, Romanaëlle poursuivit :

- Vous souvenez-vous du loufoque client de l’auberge, Din? Il tient un journal et je crois que c’est le meilleur moyen de faire connaître la vérité à tout Atlantis. Je me charge de passer le voir, je lui laisserai une copie de la lettre et j’irai aussi voir la directrice pour la prévenir. Je crois Falbala, que cet événement ne concerne pas seulement ma famille. Il concerne la communauté magique en entier. Tout le monde doit être mis au courant, chaque personne doit être informée. Il faudrait même avoir certains moyens de défense contre les humains. Car je m’inquiète à savoir ce que les habitants d’Atlantis deviendraient si la ville était attaquée par ces êtres sanguinaires. Cet événement ne doit pas être une épreuve familiale, il doit être plus, il doit servir à sauver notre nation.

Suite à ce discours enflammé, la petite fée tomba lourdement sur un fauteuil, épuisée et malheureuse. Malgré elle, de nouvelles larmes roulaient sur ses joues, de nouvelles images envahissaient son esprit. Elle tentait d’être forte, mais elle avait de la difficulté à accepter le mauvais sort que le destin venait de lui lancer. Si ses craintes étaient fondées, les humains ne se résigneraient pas à détruire un seul village magique, il en chercherait plus, toujours plus et finirait peut-être par découvrir sa nouvelle ville. Selon la jeune fille, il fallait que les fées, elfs, nains et autres évacuent la Terre au plus vite et viennent se réfugier à Atlantis. Romanaëlle soupira en se déclarant à elle-même qu’elle exagérait probablement la situation. Les humains ne viendraient jamais à Atlantis. Jamais. Malgré cet essai de se convaincre, un petit doute planait toujours en elle. Elle releva tout de même la tête, les yeux remplis de larmes, pour voir ce que Falbala allait rajouter à ses déclarations.
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MessageSujet: Re: Le papillon, la lettre et la rivière   Le papillon, la lettre et la rivière EmptyLun 18 Juin 2007 - 22:13

Falbala écouta Romanaëlle discourir. Elle était tellement impressionnée par toute la maturité et la foi que sa petite employée démontrait. Elle était si jeune et pourtant réagissait avec tant de volonté et de vigueur à cette terrible nouvelle! Jamais Falbala n’aurait cru que son employée change à ce point en quelques mois à peine. Depuis son arrivée à Atlantis, Romanaëlle était passée d’une faible joueuse de tour à une formidable jeune femme fière et sûre d’elle. Cet affreux événement venait mettre un terme tranchant à sa douce enfance. Désormais, Romanaëlle ne serait plus la petite fille rêveuse et insouciante d’avant.

Saisissant soudain la force des propos de Romanaëlle, Falbala réalisa soudain l’ampleur du désastre! Les humains s’en prenaient donc aux êtres magiques? Sous quel prétexte cette fois-ci? La différence? Une fois de plus? Les laisseraient-ils vivre en paix un jour? Falbala en doutait. En doutait énormément. Depuis leur évolution, la seule chose que les humains avaient fait était détruire. Détruire toujours et encore. Ces êtres sanguinaires ne comprenaient-ils pas qu’en agissant ainsi, ils couraient tout droit à leur perte? Apparemment pas! Falbala croyait Atlantis bien protégée, mais y avait-il un risque que les humains dans leur chasse perpétuelle finissent par la découvrir?

Falbala eut un frisson et tenta de prendre la parole à son tour. Elle murmura lentement : « Romanaëlle, c’est vraiment une excellente idée que vous avez là. Les humains semblent déterminés plus que jamais à nous exterminer tous. Il faut absolument trouver des solutions pour assurer notre protection à tout jamais. Je souhaite ardemment que mes futurs enfants et petits-enfants puissent profiter de notre merveilleuse cité. Cette ville est un miracle, si elle venait à être détruite, le monde magique n’y survivrait pas, j’en suis certaine. »

Songeant ensuite au client loufoque de l’auberge, Falbala se demanda s’il était vraiment la personne la plus apte à divulguer cette information capitale. Elle le trouvait un brin trop sensationnaliste à son goût.

« Vous êtes sûre que Din Quíchöttá est la meilleure personne à qui confier cette mission importante? Mais enfin, le but est que tout le monde soit averti alors peu importe le moyen, ce sera efficace! Il faudrait aussi demander une audience au conseil! Je pense que cette information les intéresserait! Ce sont eux, à mon avis, qui ont le plus d’influence sur le monde d’en haut. Il faut rapatrier tous les êtres magiques au plus vite!»

Il était en effet capital pour Falbala que toutes les communautés magiques du monde entier soient mises au courant le plus vite possible, tant de vie étaient en danger!
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