Second cours

Elbertine avait pris l’été pour réfléchir. Réfléchir à ce qui se passait. Réfléchir aux horribles événements qui avaient lieu. Jamais de sa petite vie elle n’avait envisagé un si sombre avenir. Mais elle s’était repris. Ils devaient continuer à vivre. Elle ne pouvait pas ne pas donner ses cours et rester à se morfondre chez elle. Il fallait quand même que la cité continue à vivre et à fonctionner le plus normalement possible.

C’est donc quelque peu ragaillardie qu’elle se leva ce matin là. Elle avait mis un écriteau quelques jours avant pour annoncer la reprise des cours de botanique. Comme le précédant, son cours débutait tôt le matin et devait, cette fois-ci se dérouler tout l’avant-midi. Ils s’attaqueraient ce jour là à des travaux pratique encore plus ardu que la dernière fois. Elle espérait donc que ses élèves seraient plus attentifs qu’au cours précédent.

Tout le matériel étant déjà prêt, Elbertine s’assit à son bureau et attendit patiemment que ses jeunes protégés arrivent.

Len avait tout préparé, en effet étant beaucoup trop occupé et au dessus de tous il n’avait pas fait son devoir, il se devait donc de donner une compensation à Madame Elbertine. Arrivant à l’avance, il avait apporté un magnifique gâteau monté qu’il s’était procuré au près d’une des jeunes cuisinières, à battement de cils et baisemains. Bien décidé à n’avoir aucune conséquence pour son indiscipline, Len avait ajouté une carte où on pouvait lire « à une professeure hors du commun qui sait guider nos cœur ». Fier de son coup, il se dirigea vers la salle de classe où déjà quelques élèves s’entassaient.

- Professeure, fit-il en s’inclinant bien bas, avec l’espérance que vous passerez une journée agréable.

Puis il prit place au bureau qu’on lui avait assigné au dernier cours. La madame je sais tout à lunette n’était pas arrivé; Len s’en désola, il n’aurait peut-être pas le temps de lui faire de faux espoirs avant le début du cours.

Typhohide vit Len entrer et son coeur se mit à battre très fort et très vite. Elle vit qu'il ammenait un gâteau à Madame Thaft.

Téteux! pensa-t-elle en souriant.

Corinn n'était toujours pas arrivée, peut être avait elle renoncée au cours à cause de Len? Elle baissa la tête par désolement. Elle décida finalement d'aller voir Len, pour prendre des nouvelles. Elle arriva à ses côtés.

Bonjours, Len. Comment vas-tu?

Elle lui fesait son sourire charmeur avec ses dents parfaites. Bien sûr, elle n'était pas une hominis, enfin, pas totalement à cause de son sang hybride, donc, elle fesait moin d'effet que l'hominis. Typhohide se tenait à 1 mètre et demi de Len Low, distance respectable. Il ne restait donc qu'à Len de s'approcher, s'il le fesait...

Corinne courait à travers les corridors à une vitesse folle. Les étudiants reculaient à son arrivée, effrayés par la vue de l’élève modèle parcourant les couloirs avec autant de hâte. La raison de cet empressement venait du fait que Corinne avait lu l’histoire d’Atlantis pendant une longue partie de la nuit et s’était réveillée en retard. Une raison hautement injustifiable. Les retards étaient un fléau. Les retards étaient un pêché. Les retards DEVAIENT être empêchés. Remontant ses lunettes qui ne cessaient de tomber sur son nez, Corinne se répétait inlassablement ses trois phrases avec répugnance. Comment avait-elle pu? Comment cela était-il possible?

Elle imaginait déjà le visage dévasté du professeur Thaft lorsqu’elle remarquerait que son élève modèle n’arrivait pas. Peut-être allait-elle s’imaginer que Corinne ne voulait plus suivre le cours? La jeune étudiante étouffa sa colère, courant de plus belle. Puis, finalement, à bout de souffle, elle arriva face à la classe de botanique. Elle s’arrêta quelques secondes pour souffler et pénétra dans la classe. Elle constata avec désarroi qu’elle était bel et bien en retard car le cours commençait dans cinq minutes. Arriver cinq minutes seulement avant un cours était considéré comme un désastreux retard pour une Duboustok telle que Corinne. Remarquant la présence du jeune homme qui l’avait bousculé lors du dernier cours, Corinne se rendit à l’autre extrémité de la classe, même si la beauté désarmante du jeune homme l’attirait comme un aimant. Si elle avait eut le moindrement confiance en elle (et aucune aventure malheureuse avec Len), la jeune étudiante serait probablement allée à l’avant pour lui parler. Pour une fois, la timidité maladive de l’étudiante lui sauva la mise. Elle salua poliement Elbertine Thaft, honteuse de son horrible retard de – 5 minutes.