Petite visite nocturne

Peu de temps après sa visite à l’infirmerie Arwen repensa à ce que lui avait dit l’infirmière.
Et se demandait pourquoi elle avait été aussi aimable hors mis le faite que c‘est son job.
Pourquoi aurait-elle eu d’autres problèmes à part son besoin de sang ???
Arwen décida donc, un soir, d’aller l’infirmière pour tirer les choses au clair.

Arrivé devant l’infirmerie, elle frappa trois fois et entra.
Elle attendait maintenant que l’infirmière vienne pour lui poser sa question.

L’infirmière n’apparut que quelques instants plus tard.

Toujours vêtue de sa blouse blanche, un chandelier à la main, elle s’approcha de la jeune fille qu’elle reconnu sans peine.

- Bonsoir.

Dit-elle avec son indifférence habituelle.

- Y a-t-il quelque chose que je puisse faire pour vous aider ?

Arwen regarda l’infirmière arriver.

« Bonsoir, je suis venue vous voir pour vous poser une question. »

Sans attendre une quelconque réponse de l‘infirmière, elle lui dit :

« Lors de notre dernière rencontre, vous m’aviez demander si j’avais besoin d’autre chose hors mis le sang. Je voulais simplement savoir pourquoi vous m’aviez posée cette question, même après avoir vu mon parchemin remplit.»

Après avoir posé sa question, Arwen fixa l’infirmière en attendant sa réponse.

Lucy observait un élève endormit paisiblement dans un des lits de l’infirmerie. Il était tombé malade et elle n’avait pas pu le soigner avec son pouvoir. Depuis qu’elle lui connaissait une limite, elle préférait soigner les petits bobos et les maladies bénignes à « l’ancienne ».
Elle s’était doutée que la jeune fille serait finalement revenue.

- Vous êtes en parfaite santé, si c’est ce qui vous inquiète. Ce à quoi je faisais allusion par « autre chose », c’était à ceci.

Dit-elle en pointant sa propre tête de son index.
Comme elle ne savait pas si Arwen avait bien compris ce à quoi elle faisait référence, elle ajouta:

- Vous avez les yeux de ce qui possèdent un lourd passé. Est-ce possible?

Les paroles de Lucy, qu’elles aient été des questions ou de simples phrases, paraissaient dénuées de curiosité ou d’intérêt. Elle ne souhaitait pas mettre les gens mal à l’aise, elle leur laissait toujours le monopole de faire évoluer les choses comme ils le souhaitaient.

Arwen écouta la réponse de l’infirmière.
*C’était donc ça !!!! Elle peut « lire dans les yeux » des gens et voir leur passé.*

Il était vrai qu’Arwen avait vécu une sombre époque.

« Oui, un lourd passé. » dit Arwen dans un murmure quasiment inaudible.
« Peut être, oui. C’était donc de ça que vous parliez. Vous êtes perspicace »

Perspicace, ne serait peut être pas le mot de cette situation, mais bon.
Après avoir eu sa réponse Arwen voulait partir, mais quelques chose l’en empêchait.

Lucy observa la jeune fille un moment.
Elle savait que la plus part du temps, le passé, si il était lourd, pesait sur la personne et qu’il n’était vraiment pas conseillé de le gardé pour sois. Il faisait de l’âme ce que la pluie faisait au fer. Et une âme rouillée pouvait tourner à mal.

- Excusez moi… En avez-vous déjà parlé à quelqu’un ?

Demanda-t-elle d’une voix monocorde.

*En avoir parler à quelqu’un ???*
« Non, à personne. On va dire que ce n’était pas vraiment possible. »

Ca c’était sur, à qui aurait elle pu en parlant, vu les circonstances de son passé.

Sans vraiment sans apercevoir Arwen commentait à déballer son passé, se qui n’était très rare, ce n’était même jamais arrivé.

- Je vois…

Dis doucement Lucy.

- Est il si terrible que ça ?

Murmura-t-elle afin de ne pas réveiller l’élève endormi.

Elle tenait ses mains gantées dans les poches de sa longue blouse blanche en observant la jeune fille de ses yeux brillant. Cela ressemblait à une conversation des plus habituelle. Comme ci, finalement, le sujet n’était pas si dramatique que ça. Bien sur, il se pouvait qu’il le soit tout à fait ! Mais l’ambiance qui régnait dans l’infirmerie était d’une tranquillité absolue, sans aucune tension.

*Si terrible que ça ??? Cela dépend du quel point du vu où on se place.*
« Terrible, oui ça peut être un bon qualificatif »

Arwen s’arrêta, dans ce silence d’infirmerie, on avait l’impression d’être en sécurité.
Elle reprit d’une voix discrète.

« Il y a maintenant plus de cinquante ans…… j’ai été poursuivit pour assassinat. »

Ca, encore ce n’était pas trop grave. Elle continua.

« La raison pour laquelle j’ai été poursuivit, c’est parce que ………j’ai tué le chef du village elfique……….qui était mon père et aussi.
Un peu plus tard……… mon clan de vampire, ils avaient pactisé avec les elfes et ce meurtre était vraiment mal vu. »

Arwen s’arrêta de nouveau, avant de reprendre.

« Ils avaient décidé de me tuer pour montrer leur bonne foi. Donc pour me défendre………je les ai tous tué. »

Elle fini cette phrase sans once de regret dans sa voix. Son histoire raconter à l’infirmière, elle se sentit bizarre. Peut être que ça venait du faite qu’elle n’aimait pas raconter sa vie, mais cette infirmière avait quelque chose.

Lucy avait écouté attentivement.
Elle était restée complètement impassible devant ce qu’elle avait entendu. Elle ne se permettrait jamais de juger des faits qui avaient été commis à un moment et dans des conditions particulières… Qu’elle ignorait d’ailleurs.
Probablement parce qu’elle-même avait fait des choix similaires par le passé.

- Je vois… Je ne pense que lorsque nous sommes en danger, nous nous devons de nous défendre. En ce qui concerne votre clan de vampire, vous n’aviez de toute manière pas le choix. Mais pourquoi avez-vous donc tué votre père ?

Elle invita Arwen à prendre place sur un des lits de l’infirmerie, loin du petit ronfleur. Elle s’assit elle-même sur le lit en face de celui précédemment désigné.

Arwen apprécia que l’infirmière ne l’ait jugeait pas.
Elle suivit l’a suivit et s’assit sur le lit qu’elle lui avait désigner.

*Mon père, houlà !!!*

« Pour le meurtre de mon père………c’est un peu compliqué. Il faut d’abord que je vous dise que ma mère avait le don de manipuler les esprits. »

Arwen s’arrêta, cette partie de son passé avait été dissimulée pendant très longtemps.

« Un soir, je suis aller voir ma mère, j’ai à peine croisée son regard, que se fut le trou noir.
Lorsque je repris mes esprits ……… J’étais couverte de sang, quelques corps gisaient sur le sol et parmi eux mon père. J’ai longtemps cru que j’étais responsable de ces meurtres, mais lorsque ma mère, sur son lit de mort, me fit retrouver la mémoire, je découvris qu’elle avait pris possession de mon corps pour le tuer.
J’ai voulus savoir pourquoi elle l’avait tuer mais ça reste un mystère, elle mourut avant de m’avoir dit pourquoi elle avait fait ça."

Arwen conclut sur ces mots. Elle avait raconté toute son histoire à Lucy.

*Cet endroit m’a vraiment changé, qui aurait cru que j’aurais été capable de déballer mon histoire à une parfaite inconnue. *

Lucy haussa finalement les sourcils.

- Vous devez avoir une sacrée force intérieure pour avoir pu garder la raison malgré tout ça. Je ne sais pas si vous êtes parvenue à continuer à vivre normalement malgré ça, mais le fait que vous soyez ici et que vous sembliez faire un effort dans ce sens force mon respect.

Sa voix était restée aussi neutre qu’à l’habitude mais son visage exprimait réellement ses mots.

Elle le pensait.
A côté d’Arwen, son propre passé semblait être une véritable partie de plaisir.

- Je comprends néanmoins que vous n’en ayez jamais dit mot à personne. Les préjugés et les jugements hâtifs sont, hélas, biens faciles pour la majorité des êtres.

Elle adressa un regard bienveillant à la vampire.

Arwen sourit à Lucy, se qui ne lui arrivait pratiquement jamais. Elle appréciait que Lucy l’écoute sans apriorit.

" J’ai peut être gardé la raison, mais en contre partie, je suis devenue plus distante avec les personnes."

Arwen se sentit un peu bizarre, elle avait l’impression d’avoir transmis à Lucy un peu de son "malheur".

" Oui, les personnes juges très souvent les autres, ils ne cherchent même pas à voir la vérité. Ils e contentent de ce qu’ils ont devant les yeux. "

Lucy approuva d’un signe de tête léger.

- Mais l’œil est le sens qui trompe le plus.

Dit-elle, se trouvant subitement aussi mystérieuse que le Vieux.

Puis elle plaça ses mains sur ses genoux et se pencha légèrement en avant pour observer la réaction d’Arwen par rapport à la question qu’elle se préparait à poser.

- Dites moi, est ce que le fait d’en avoir parlé vous permet de vous sentir un peu mieux ?

Elle n’ignorait pas que la révélation d’un tel secret, surtout si il était enfoui depuis si longtemps, devait provoquer une série de réaction en son interlocutrice.

Arwen fixa Lucy.
« Est-ce que je me sens mieux ??? A vrai dire je suis encore étonnée de vous avoir raconté tout ça.
Mais, oui, je me sens plus « légère ».

Oui, depuis tout ce temps à l’intérieur d’elle, ce secret lui pesé sur la conscience.
Maintenant elle se dit qu’elle pourrait peut être, être un peu plus aimable avec autrui.

Lucy eut ce qui ressemblait à un sourire mais elle ne laissa pas à Arwen l’occasion de voir son impressionnante dentition.

- Me voilà soulagée.

Elle se redressa.

- Je vous conseil d’essayer de vous rapprocher petit à petit des autres, sans vous presser. Avoir tenu jusqu’ici est une preuve de votre force morale. Mais pour que vous puissiez continuer à vivre, il vous faudra partager vos instants avec d’autres personnes.

Murmura-t-elle.

Encore une fois, cela ne ressemblait ni à un ordre, ni vraiment à un conseil. Il s’agissait simplement d’une phrase destinée à éclairer un chemin bien sombre.

- On pense souvent que les autres nous ralentissent. Mais, il s’avère parfois qu’ils sont ceux qui nous tendent la main.

« Me rapprocher des autres ça va être des plus compliquer. Parce que depuis longtemps je me suis débrouillée seule. »

La dernière remarque de Lucy, n’était pas fausse.

« La plupart du temps on pense que les autres ne sont la que pour nous attirer des ennuis.
C’est un peu pour ça que je ne suis pas très aimable.»

Lucy se mit debout.

- C’est probable… En attendant, on dirait que les choses vont changer malgré nous. Il est temps de s’allier en vue de ce qui risque d’arriver bientôt.

A nouveau, elle adressa un regard à la lune avant de plisser les yeux et de froncer les sourcils.

Les humains…

Elle ne savait toujours pas où se placer en ce qui concernait ce sujet. Ses grands principes qu’elle avait suivit jusque là et qui s’étaient montré des plus efficaces en avaient prit un coup. Ne pas s’en mêler ou mettre un pied dans la bataille ? Voir les deux.
Lucifer ressentait ce qui était en train de secouer le monde magique et l’épée qu’elle avait dérobé attendait toujours de servir une cause noble. Elle savait qu’elle pourrait compter sur eux, quelque soit son choix. Néanmoins, il lui restait cette stupide rancune…

Elle serra ses poings.

L’intolérance continuait de frapper le monde et ce quelque soit la position occupée sur le globe.

- Au fait, j’ai renfloué la banque de sang. J’en ai d’ailleurs provenant des nymphes, si jamais vous en avez besoin.

Dit-elle tout en s’obligeant à détendre les muscles de son corps.

"Oui vous avez tout à fait raison, avec ces circonstances, l’union va faire la force."

*Enfin, avec ces humains ont ne peut pas savoir ce qu’il nous attend.*

"Pour le sang, je pense que je viendrais vous voir avant d’aller à la surface. Pour me régénérer un peu. "

Après avoir parler un bon moment avec Lucy, Arwen se leva également du lit.
Elle se dirigea vers la porte de sortie.
Elle adressa un peu sourire à Lucy en guise de merci.

La khajit approuva à nouveau de la tête avant de raccompagner Arwen jusqu’à l’entrée principale qui se trouvait être la sortie aussi.

- N’hésitez pas à revenir si vous en éprouvez le besoin.

Elle ouvrit elle-même la porte et accueillit le remerciement en inclinant légèrement la tête.

- Je vous dis à très bientôt.

Lucy n’ignorait pas que les choses allaient bouger d’ici peu, si cela n’était pas déjà fait. Chaque créature peuplant la bulle allait enfin avoir la possibilité de faire un choix qui pouvait être décisif.
A présent, une phrase du Vieux venait, une fois de plus, de prendre une signification particulière : nous avons tous peur lorsque la guerre se fait sentir. Ce qui fait de nous des vaillants ou des lâches, c’est uniquement le sens dans lequel nous décidons d’accourir.

Une fois qu’Arwen eut quitté l’infirmerie, Lucy regagna l’arrière pièce en silence après s’être assurée que l’enfant était toujours endormi.
Elle y dégota l’épée qu’elle avait volée à cette riche famille dont elle avait oublié le nom. Détail insignifiant. Elle la sorti de son fourreau de cuir noir et présenta la lame argentée devant elle. C’était un bel objet. Mais cela n’était pas sa seule qualité.

« Je ne suis pas vaillante… Mais je ne suis certainement pas une lâche, non plus. »

Elle caressa la lame avant de la ranger dans son étui de cuir.

« Il est grand temps de rafraîchir sa mémoire. »

Se dit-elle en rangeant l’épée dans un endroit connu d’elle seule.

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