Une aide serait la bienvenue.

Yuthiana aurait apprécié se défouler sur la pauvre porte du bureau du professeur Alizée Des Vents. Néanmoins et une fois de plus, elle garda son calme et frappa quelques coups bien audibles.

- Professeur ? Professeur ?

Répéta-t-elle d’une voix capable de couvrir la mélodie.

Elle attendit ensuite, replaçant sa main ensanglantée dans sa poche.

* Bon sang, dépêchez vous ! Je n’en peux plus. *

Alizée sortit lentement de sa torpeur au rythme des coups qu'on frappait à sa porte. Elle entendit une voix anxieuse l'appeler, elle secoua sa tête et se leva pour aller ouvrir la porte.
Elle sortit de son bureau, ne souhaitant pas être envahie par tout le souffle de l'élève. Lorsqu'elle vit le spectacle désolant qui s'offrait à elle, elle acheva de se réveiller, et plutôt brusquement.

-Mais que...commença-t-elle, livide. Que s'est-il passé? Qui...Où l'avez-vous trouvée?

Le beau visage de la fée était ensanglanté. La jeune lilliputienne reconnut malgré tout l'élève qui souhaitait jouer du tambour, Eledhwen Carmìl.

Kea restait là, impuissant et toujours choqué devant ce qui s'était passsé depuis quelques temps.
Beaucoup de choses à emmagasiner pour lui, qui n'avait d'habitude aucuns souvenirs dans la tête.

euh .. je ... euh ... je ne sais pas, il faut demander à Yuthiana, je ne suis arrivé qu'après

il avait bafouillé tant et si bien que Alizée n'est rien du comprendre

L’elfe prit une grande inspiration et commença :

- Je l’ai trouvée dans la forêt. Elle avait une plaie béante dans le cou, j’ai essayé de stopper l’hémorragie cependant elle avait perdu beaucoup de sang. J’ai voulu la conduire à l’infirmerie mais elle a refusé, il était trop tard.

Elle s’autorisa une pause, afin de reprendre sa respiration et son calme. Elle posa son regard sur Kea et regretta amèrement de l'avoir mêlé à tout cela.

- Ses dernières paroles sont d’avoir des funérailles décentes.

Yuthiana s’arrêta là. Elle se retourna et s’avança vers le corps et récupéra son chemisier rougit par le sang de la fée.
Il allait certainement y avoir beaucoup de remue-ménage après ça.

La dure vérité était que, même à Etilac, la mort restait inévitable, tout comme les souffrances et les tristesses.

Alizée sentit une larme rouler sur sa joue. C'était la deuxième personne qui mourait à l'académie en très peu de temps. Elle était venue ici dans l'espoir de trouver non seulement un monde sans haine, qui était présente partout dans l'école, mais aussi un monde sans souffrance.

-Bien, murmura-t-elle en essuyant les larmes de ses joues.

Doucment, presque avec hésitation, elle commença à chanter. Tout le sang qui s'était étendu disparut soudainement, laissant la plaie de la jeune fée propre. Son visage déjà pâle était blanc comme un drap. Le chemisier de Yuthiana redevint propre, mais l'absence du sang ne suffisait pas à étouffer la tristesse qui émanait de leurs êtres.
Elle arrêta son chant, pleurant maintenent à chaudes larmes. Elle renifla bruyamment à plusieurs reprises pour tenter de se reprendre.

Kea restait toujours figé, stupéfaite de voir le sang disparaitre.

Il regarda les deux femmes, elles semblaient elles aussi choquée et attristé.

Kea trouvait étrange de ne pas connaitre, ou sans doute pas connaitre la défeinte, et d'être triste quand même.

Mais ne versa pas de larme, ne bougea pas même d'un cils, et continua à fixer les autres

Yuthiana, suite au chant du professeur, pleura avec discrétion. Il lui semblait déplacer de pouvoir être triste de la mort d’une inconnue.

Mais, rien que le fait de l’imaginer en vie, souriante et de savoir qu’elle aurait pu la croiser en cours lui retournait le cœur.

- Que va-t-il se passer, à présent ?

Demanda-t-elle d’une voix étranglée.

Alizée avait levé la tête aux paroles de la jeune elfe. Elle non plus ne connaissait pas beaucoup Eledhwen, mais elle trouvait vraiment injuste qu'une si jeune et belle fille puisse mourrir.

-Et bien, nous lui organiserons des funérailles, probablement en même temps que celles de Nienna, feu bibliothécaire de l'école, répondit-elle de sa petite voix hoquetante. L'un de vous deux contrôle-t-il la télépathie? Je voudrais appeler la directrice, expliqua la jeune fée, pleurant toujours.

Elle se retourna et mit son visage dans ses mains. Elle sanglotait, ses épaules tressaillant au rythme de ses pleurs.

Non, dit tuot dimplement Kea

Il retourna dans son mutisme silencieux.

*peut-être Yuthiana, mais pas moi...*

Il regarda le corps de la jeunne fée.

*Mourrir si jeune ...*

Yuthiana ressenti soudain le désir de s’éloigner du corps sans vie qu’elle avait tenu contre elle durant un long moment. Même si le sang avait disparu, elle était encore emplie de son odeur nauséabonde.

- Je ne suis pas télépathe mais… Je vais aller la quérir de suite.

Elle essuya d’un geste rapide les débris humides laissé par ses larmes sur sa joue plus pâle qu’à l’habitude et prit la direction du bureau de la Directrice sans plus attendre.

Alizée se posa sur la poitrine de la jeune fée et regarda Yuthiana partir l'air préoccupé.

-Merci, souffla-t-elle inutilement, puisque l'elfe était déjà loin.

Elle s'adressa ensuite à Kea pour lui demander s'il la connsaissait.
Elle trouvait injuste qu'elle n'ait aucun ami à ses côtés au moment de sa mort, elle s'enquit donc également sur les amis d'Eledhwen, s'il les connaissait.

Kea regarda Yuthiana.
Il resta un certain temps à regarder le vide, et répondit à Alizée.

Non, il ne connaissait pas la jeune fée, car il était nouveau, il ne l'avait même jamais vu auparavant.

désolé de ne pas pouvoir vous éclairer plus

Il se tu à nouveau

[je suis désolé, je n'étais pas connecté ]

Finrod arriva à toute vitesse, il avait entendu quelqu'un pleurer, il se téléporta donc devant le bureau d'Alizée, et la vit en train de pleurer et un élève, puis il remarqua le corps d'une minuscule fée.

Que se passe t-il ?! Puis désignant le petit corps, est-elle en vie ? Je pense pouvoir faire quelque chose, mais si elle... Enfin, je n'ai pas le don de réanimer les gens, mais je croit avoir un baume dans mon bureau.

[Je suis sortie de mon bureau, car celui-ci n'est guère plus grand qu'une boîte de sardine! ]

Alizée leva vers Finrod un visage ruisselant de larmes.

-Non, ce n'est pas nécessaire. Elle est morte, dit-elle enfin, l'acceptant avec difficulté.

Elle s'assit sur le corps et appuya sa main sur le ventre d'Eledhwen. Le chant qui sortit de sa gorge était une plainte, une élégie destinée à reposer l'esprit des morts, selon la tradition de sa tribu.

[oups la gaffe ^^]

Je suis désolé... Viens Kea, selon ce que je sais des fées, leurs complaintes funéraires ne peuvent être supportées qua par elles-même. Et puis, je pense, qu'il vaudrait mieux les laisser.

Sur ce il prit Kea par les épaules et l'éloigna de la minuscule fée, qui pleurait toutes les larmes de son corps.

Kea suivit, sans s'offusquer son professeur.
Ce chant ne l'avait pas gêné outre mesure, mais qu'importe il était soulagé de quitter la pièce.
Kea lança un dernier regard au corps, et à la petite fée.
Cette complainte était vraiment magnifique

Alizée, chantant toujours, remercia intérieurement le professeur. En fait, contrairement à la croyance populaire, le chant funéraire des fées n'était pas nocif, mais celles-ci préféraient le chanter seules, alors elles firent circuler de fausses rumeurs sur le sujet.
Elle regarda les deux hommes disparaître au coin du couloir. Extraordinnairement, sa voix se sépara pour chanter deux parties, puis une autre, puis encore, ce qui fit qu'elle formait à elle même un quatuor. La magie avait, bien sûr, sa part de mérite, mais seul un très bon musicien pouvait le faire.
Au bout d'un long moment, les quatre voix s'éteignirent les unes après les autres et la minuscule fée baissa la tête.