Cours d'Irzac

Irzac se promenait dans les couloirs de l'école, maussade, car il ne trouvait pas la sortie de l'école. Il ne fallait pas être dans son chemin aujourd'hui. Avec une chance ïnouie, il arriva dans une impasse. Il resta là, immobile avec l'envie irrépressible de frapper quelque chose.
Un scintillement doré attira son attention, lui faisant oublier de réduire le mur en poussière. Une porte qui avait été mal fermée laissait entrevoir un objet en or. Du moins, il pensait que c'était de l'or. Il s'approcha et poussa un peu plus la porte pour voir un objet étrange. Au moment où il allait le toucher, il se rendit compte que la pièce était remplie d'objets tous plus étranges les uns que les autres.

Alizée était "évachée" sur sa chaise, découragée par la difficulté du morceau qu'elle venait elle-même de composer. Elle était immobile et gardait les yeux dans le vague, une main retenant fermement sa viole de gambe, l'autre posée nonchalemment sur sa tête. Son archet gisait à ses pieds, elle l'avait lancé par terre quelques minutes plus tôt, sans aucun souci concernant sa fragilité.
De toute manière, se disait-elle, j'en ai plusieurs qui ont bien plus de valeur que celui-ci.

Lorsqu'Irzac entra dans la pièce, elle sourit discrètement tout en restant immobile quand elle vit qu'il se dirigeait d'un air fasciné vers quelques uns de ses cuivres, peints de couleur or. Elle remarqua son air étonné alors qu'il regardait tous les intruments qu'elle possédait.

Ironique, elle lui adressa un signe de la main, comme pour lui indiquer sa présence.

Une poupée. Du moins, c'est ce qui lui serait venu à l'esprit si il avait connu ce mot. Il n'était pas sans savoir qu'il existait des créatures plus petites que lui ( ) mais cela le surprit tout de même quand la fée bougea. Il resta longtemps immobile, en position accroupie, regardant bêtement Alizée avec de grands yeux.

Il se ressaisit, se releva et demanda en pointant le saxophone qui avait attiré son attention:

"C'est un bel objet. C'est de l'or?"

Question avec un sous-entendu bien sûr. La professeure l'aura sans doute remarqué. Il projetait déjà la manière dont il allait subtiliser les objets, qui lui rapporteraient beaucoup, quand la fée répondit.

Alizée, contrairement à ce qu'on aurait pu croire, n'était nullement intimidée par l'être qui se trouvait devant elle. Elle ressentait son aura maléfique et son besoin de trouver de l'or, mais elle se savait plus puissante que lui et pensa qu'il sous-estimerait ses forces, considérant sa taille.

-Non, ce n'et pas de l'or, répondit-elle ironiquement. Mais ça produit un son, si vous voulez en jouer, poursuivit-elle avec le même jeu.

(h.j.quand j'ai dit "avec de grands yeux" je voulais dire "avec un grand oeil" (méandres de la cité))
Irzac n'avait pas compris le sarcasme dans la voix de la fée. Il regardait le saxophone, Alizée, la porte, le saxophone, la porte, Alizée. Un son. Elle devait parler de musique. Il se rappella les troubadours qu'il avait "croisé" pendant son périple pour atteindre Atlantis. Ces musiciens devant lesquels peu d'hommes et des femmes ainsi que leurs enfants se tenaient, écoutant religieusement. C'était très...spécial, la musique. Peut-être qu'il pourrait apprendre. Il avait beaucoup de talents cachés...( )Il ferma la porte. Il souffla, d'une voix très froide qui ne convient pas aux murmures:

-Pouvez-vous me jouer quelque chose?

Alizée se leva lentement, un petit sourire triomphal à peine perceptible planant sur ses lèvres. Elle désigna d'un geste de la main les dizaines d'instruments qui gisaient sur le sol et lui demanda, en levant ironiquement un sourcil, lequel il voulait entendre.
Elle se dit qu'il voudrait sûrement écouter un des cuivres mais, après tout, elle n'en savait rien, peut-être préfèrerait-il les cordes ou les bois.
Peut-être opterait-il pour le rythme? Il avait l'air d'un garçon décidé et ayant l'intention de faire du bruit...

Si quelqu'un apprenait qu'il était venu ici, il se ferait vraiment rire de lui. Irzac et musique ne sonnaient vraiment pas bien ensemble. Pourtant, quelque chose lui disait que la musique pourrait l'aider dans son problème. C'était de la magie, non? Puisqu'il ne pouvait pas utiliser son pouvoir et bien, il n'avait qu'à trouver une autre forme de magie!
Plus assuré cette fois:

"Lequel de ces objets est le plus puissant, question magie?"

Pas de politesse (pas de mot magique ). Une phrase neutre et plate. Avec la face qui vient avec. Pas très attirant.

Alizée leva ses jolis yeux verts au ciel. Ce qu'il pouvait être exaspérant! Pourtant, elle était persuadée que la musique l'aiderait à se défouler sur autre chose que son entourage. Ne dit-on pas qu'elle adoucit les moeurs?

-La puissance magique de votre instrument dépend de la vôtre. Aucun violon n'est magique au moment de sa fabrication, sauf si le luthier l'a confectionné en conséquence, expliqua-t-elle. Que voulez-vous que je joue? répéta-t-elle.

Elle s'assit sur sa minuscule chaise et croisa ses bras fins. Elle ne voulait surtout pas donner l'impression à Irzac qu'il pouvait lui demander n'importe quoi, faire d'elle son esclave. Elle n'était pas bien grande, mais elle pouvait avoir un sacré caractère, quand elle le voulait!

Irzac réfléchissait. Il ne voyait personne d'autre que lui et ne voyait pas que la fée le regardait d'un air assez découragé. L'instrument se servait de son pouvoir pour faire de la magie? Il ne pourrait jamais mener son projet à bien. Des instruments faits en conséquence, il pourrait trouver cela dans la cité...mais la fée disait qu'il n'y avait pas un instrument plus puissant qu'un autre, ça c'était dommage.

Il regarda autour de lui, jaugea quelques instruments et se décida sur le saxophone alto. Si l'instrument jouait aussi bien qu'il en avait l'air, ce serait tout un phénomène! Il pointa l'instrument en question et dit d'une voix relativement autoritaire:

-De celui-là.

[Je te réponds demain, il faut absolument que je parte!! ]