Première visite

Falbala était bien curieuse de connaître le nouveau commerçant de la cité. Certains de ces clients lui avaient dit que c’était un forgeron. Falbala avait tout de suite sauté sur l’occasion. Elle désirait vraiment faire installer une enseigne à l’effigie de son café sur la façade avant de celui-ci. Elle s’engagea donc dans le petit sentier qui menait à la forge. Elle se sentait un peu timide car le forgeron semblait être quelqu’un d’assez, disons, expressif. Cependant, elle savait bien ce qu’elle voulait et il ne devrait pas y avoir de problème.

La fée arriva devant la forge qui était en fait un grand hangar de bois. Elle pénétra à l’intérieur. Une chaleur étouffante y régnait et une étrange odeur de fer liquide planait dans l’air. Un petit homme robuste, apparemment en train de fabriquer une arme, frappait une enclume avec force. Cling, cling, cling. Falbala réalisa soudain qu’elle le regardait bêtement sans rien dire, juste impressionnée par son travail. Elle s’approcha un peu et dit : « Veuillez m’excuser Soulaxe ! Je suis Falbala, la propriétaire du Café chez Falbala. Je viens vous voir pour une commande. J’aimerais beaucoup posséder une grande enseigne en fer forgé pour accrocher à côté de l’entrée de mon café… je ne sais pas si vous voyez un peu ce que je veux dire! »

Puis, elle attendit patiemment la réponse du forgeron.

Quelle journée! Soulaxe venait de retaper sa maison, qui n'avait pas beaucoup changer et qui n'avait pas trop subit les dégats du temps, juste un peu de ménage à faire mais quelle corvée pour le nain.
De son coté, le petit Fafnir faisait la chasse aux rats, son plat préféré et Roland se dégourdissait le jambes dans le pré derrière la maison.

Apres avoir bien ranger, bien nettoyer et apres avoir rallumer la forge, il entama la confection de quelques fers. Quand une jeune femme apparu dans l'encadrement de la porte. Elle semblait un peu timide ou peut être que voir un homme viril ^^ à l'oeuvre...

Mais enfin, elle se décida à parler alors que Soulaxe trempait son dernier fer dans le bac d'eau à coté de lui. Elle voulait une enseigne, un passe temps pour le petit homme. Mais il n'eu pas le temps de répondre que Fafnir vint se mettre à coté de la belle pour dire à haute voix les pensées du nain

"ha haa, joli brin de fille hein Soulaxe"

Quel imbécile ce dragon, si il n'y avait pas de beaux grand yeux pour le regarder, il aurai bien étrangler la bestiole

"Maussit biess va, vas tu t'taire" et se retourna vers la dame, avec un ton plus doux "Faites pas trop attention m'dam...une enseigne? Bien sure que j'vois...vous voulez quoi exactement" parce que c'était bien beau une enseigne mais encore faut il savoir la forme, les motifs

Le forgeron semblait finalement bien sympathique à l'égard de Falbala. Celle-ci se détendit un peu, jusqu'à ce qu'un dragon vienne les rejoindre et lui face un compliment. La fée fit trois pas en arrière en apercevant le minuscule dragon parler et rougit jusqu'aux oreilles.

Puis, elle se reprit et expliqua à Soulaxe ce qu’elle voulait plus exactement : « En fait, je souhaite seulement que les gens puissent reconnaître mon café même s’ils sont à l’extrémité de la rue, voyez-vous? Un beau panneau de fer forgé gravé au nom du café, Le Café chez Falbala, bien entendu. Avec des petites fioritures autour et peut-être aussi une rose en dessous du nom. En fait, peu m'importe, je laisse libre cours à votre imagination Monsieur! Alors, pensez-vous pouvoir réaliser cela? Et dans combien temps se sera prêt? »

"Hum...hum" gromela t il dans sa barbe, aquissant à chaque petit détails que la demoiselle désirait. Il imaginait déja son travail, du fer dur et sans forme qu'il faconnerait, qu'il chaufferait, qu'il modelerait pour donner...une théière...Soulaxe voyait une théière suspendue par des lianes de roses qui s'entrelacaient autour de l'angle noir suspendant le tout.
Pour l'inscription, il la voyait plutôt traversant le motif de part en part, avec des contoures de ronces, semblant être écrit avec la tige d'une rose, avec ses épines et se terminant pas la fleur en elle même comme un point au bout d'une phrase.

"Arfff...ca me prendra bien...qwat ô cinq djour en comptant à partir de demain"

A ces mots, le petit dragon se roula par terre, écroulé de rire car l'accent bizarre de son maitre avait refait surface
"Tu crois qu'elle t'as compris là?" Fafnir riait à qui mieux mieux mais se ressaisit pour traduire les quelques mots étranges de Soulaxe
"Il dit que si il commence demain, il en aura pour quatre ou cinq jours" puis il se remit à rire...
"Non di dju, maussie biesse clôt [censuré]et retourne à tes souris"
Soulaxe, pourtant, essayait de rester calme pour ne pas effrayer la demoiselle. "Revenez Ch...heu demain, que je vous montre mes dessins pour voir si ca vous va..." et le nain retourna à ses fers...

Le forgeron lui répondit mais la fée ne saisit pas un mot de ce qu'il venait de lui dire. Heureusement pour elle, le jeune dragon lui fit une traduction libre dont elle comprit bien le sens.

- Bon, c'est très bien, cependant je ne peux pas laisser mon café seul trop longtemps... Pourriez-vous passer me montrer vos croquis demain?

Falbala trépignait déjà d'impatience. Elle avait vraiment hâte que l'enseigne soit terminée!

"Hom hom" le nain voulait sans nul doute éclaircir sa voix, en tout cas, c'est ce qu'on aurait pu croire mais il avait juste quelque chose de coincé dans la gorge. L'idée d'aller dans le petit café était une grande idée, une petitepinte derriere la cravate, c'était même très tentant.
"Bien mam'zelle, je viendrais dans l'apres midi"
"et il ne repartira qu'au soir" le dragon se roula à nouveau au sol, se souvenant de son maitre la dernière fois qu'il était aller boire un verre; il avait le nez rouge et chantait des chansons bizarres, un pied sur la table, un pied sur une chaise.
"Vas tu te taire...Bien mam'zelle, a demain alors" Soulaxe couru apres le dragon et l'attrapa par la peau du dos, le mit en face de son regard et lui marmonna quelques choses de surement incompréhensible ^^

Le pauvre petit homme faisait des efforts inconcidérés pour ne plus dire des mots incompréhensibles pour la populasse atlantéenne mais ce maudit dragon faisait tout pour que ca revienne en se moquant ouvertement de lui. Mais il l'aimait cette petite bête et apres l'avoir un peu rouspeter, il le reposa par terre et regarda la jeune femme sur le point de partir

Cinq jours plus tard, Falbala se présenta à la forge tel que convenu. Le forgeron ne s'était pas présenté durant la semaine à son Café et Falbala espérait tout de même que sa commande serait prête car l'arrivée de l'enseigne coïnciderait avec la soirée en l'honneur de l'ouverture de l'auberge que Romanaëlle et elle organisait. Falbala entra dans la forge. La chaleur suffocante était toujours présente, mais en raison de la température extérieure plutôt fraîche, elle était plus supportable que la semaine précédente.

Le forgeron était au même endroit exactement qu’au moment où Falbala l’avait quitté. On aurait dit qu’il n’avait pas bougé d’un pas, toujours aussi concentré à sa tâche. La fée des bois s'approcha et éleva la voix pour que Soulaxe l'entende : «Bonjour Monsieur! Je viens voir où en est ma commande!»