Din Quíchötta de la Míncí se promenait tranquillement dans la rue commerçante de la cité, en cette matinée plutôt grise. Il venait de prendre son petit déjeuner au café Chez Falbala (excellent soit dit en passant). Il se promenait donc, le cœur léger et le ventre plein, avec une idée bien précise en tête : trouver un local pour l’établissement de sa future entreprise. Diriger un journal serait un travail si agréable pour lui! Il adorait être au courant des dernières nouvelles.
Din passait devant des boutiques toutes occupées quand tout à coup, un minuscule local qu’il n’avait jamais remarqué avant apparu devant ses yeux. L’endroit semblait tout défraîchi et apparemment inhabité. Bref, l’endroit parfait.
Din Quichötta s’approcha et vit que la porte semblait être entrouverte. Il tenta de surmonter la crainte qu’il sentait en lui et la poussa un peu plus. Elle fit un grincement sinistre et s’ouvrit d’un coup sec. L’intérieur était horriblement poussiéreux et sentait le renfermé. Cependant, au centre de la pièce une magnifique machine à imprimer dépérissait. C’était vraiment une trouvaille inespérée pour Din. Tant de chance d’un coup, il faillit perdre connaissance!
Il tira une vieille chaise qui était recouverte de poussière de plâtre et s’assit deux minutes pour faire le point. Un local idéal, une imprimante magique, il ne lui manquait plus que du papier et de l’encre.
Décidément, son entreprise s’annonçait grandiose.
Dès le lendemain, Din entreprit de restaurer la façade de ce qui allait éventuellement devenir un magnifique kiosque à journaux. Il repeignit en blanc les moulures, puis inscrit en lettres vert pomme juste au-dessus du nouvel auvent rouge et blanc, « El Rossini chismorreos, le quotidien de la capitale ».
Il passa ensuite à l’intérieur, où il joua à la femme de ménage pendant quelques heures, puis au plâtrier.
À la fin de cette grosse journée, El Rossini chismorreos était enfin prêt à être publié.
Pas trop tôt.