Din Quíchötta de la Míncí était tranquillement assis sur le tabouret installé dans le kiosque. La journée était vraiment splendide et le soleil arrivait maintenant à son zénith. Une douce brise fraîche venait chatouiller les passants. Un temps idéal pour vendre des journaux quoi! Din était donc confortablement installé sur son petit tabouret et profitait du petit moment d’accalmie pour lire : « Les plus grands journalistes du 14e siècle ». Un classique dans son genre. Toute la matinée les nombreux clients n’avaient pas cessé de défiler devant le kiosque pour se procurer le premier exemplaire d’un journal dont les jours s’annonçaient bien heureux.
À ce moment là, une jeune ange aux yeux étranges s’avança dans le kiosque. Din leva les yeux et écouta son petit discours. « Une employée, pensa-t-il, oui! Voilà une excellente idée! »
Puis il dit tout haut : « Enchanté mademoiselle, non je ne crois pas vous connaître! Vous cherchez un emploi comme ça? Eh bien, j’aimerais tout de suite vous prévenir que travailler pour moi ne sera pas de tout repos. Je suis très exigeant! En effet, j’exige que les gens qui s’expriment dans ma boutique entretiennent un parlé et un écrit impeccable, si vous voyez ce que je veux dire! Je ne tolère pas les « si j’aurais » ni les fautes d’orthographes. Voyez-vous ma chère, un journal se veut porteur de nouvelles, il faut aussi qu’il soit porteur de grammaire et de vocabulaire! Ho ho ho. Bon, très franchement, je ne sais pas trop ce que vous pourriez faire! Mon journal vient à peine de démarrer et il n’y a pas grand chose à faire… hmm laissez-moi réfléchir quelques instants. »
Din Quíchötta se creusait vraiment la tête à la recherche d’une petite tâche qu’il pourrait confier à la jeune fille. Soudain, une illumination se fit dans son esprit ténébreux :
« Mademoiselle, accepteriez-vous d’être mon camelot en chef? Voyez-vous, j’aimerais bien pouvoir aller distribuer des exemplaires de mon journal directement chez les dirigeants de cette cité. Ils sont bien occupés et ne trouvent pas toujours le temps de venir acheter leur journal directement ici. Je pourrais vous fournir une liste de gens à qui vous iriez remettre le journal en main propre chaque semaine. Qu’en dites-vous? »