Skiräzä, lorsqu’elle pénétra dans l’immense école, fut terrorisée. Elle n’appréciait pas du tout de se sentir piégée entre quatre murs et être en contact avec d’autres êtres vivants. Par contre, elle ne put s’empêcher d’être impressionnée par la beauté des lieux et la richesse de la décoration. Elle se sentait tout de même oppressée, comme si le plafond mettait un poids énorme sur sa tête. Il y avait si longtemps qu’elle n’était pas sortie qu’elle avait bien du mal à s’habituer au manque d’air du bâtiment. Cependant, elle poursuivit son avancée car elle avait donné sa parole en acceptant l’invitation de la jeune infirmière.
Sans vraiment y penser, la jeune fée s’éleva un peu plus dans les airs et frôla le plafond de sa tête. Elle eut un moment de panique, s’imaginant coincée et prisonnière, si prêt de gens à qui faire du mal. C’est la voix de Kali qui la rassura un peu, la ramenant à la réalité. Cette dernière avait ouvert une porte et Skiräzä découvrit que la pièce dans laquelle elle se trouvait contenait une douce effluve de fleurs. Bien que l’odeur ne soit pas aussi rassurante que celle des vieilles forêts d’Atlantis, la jeune fée se sentit plus à l’aise. Elle remarqua plusieurs petits lits bien alignés et elle en vint à se demander ce qu’il pouvait y avoir d’attirant à dormir dans ces petites choses rectangulaires. Elle préférait de loin le confort des grands arbres. Skiräzä eut une petite pensée pour le saule pleureur qu’elle avait laissé derrière elle avant de reporter son attention sur la nouvelle pièce qui s’offrait à elle.
Elle était coquette, quoique très simple. Pourtant, la fée n’appréciait pas beaucoup l’endroit car il était bien trop petit pour qu’elle se sente à son aise. Cependant, elle se rappelait certaine formule de politesse et déclara, sans mensonge :
«C’est coquet chez vous.»
Puis, elle se tut à nouveau, écouta son hôte, et préféra ne rien rajouter à propos de la vaisselle de Kali car elle ne voyait même pas l’utilité de ces choses en terre cuite. Devant l’invitation de passer à table, Skiräzä s’installa sur une chaise, plutôt inconfortable. Il y avait bien longtemps que la jeune fée n’avait pas touché autant d’objet fabriqué par des êtres vivants.