Le rendez-vous d'un petit diable

Cornélie se sauvait après avoir lancé une roche dans une fenêtre et ne regarda même pas le batîment dans lequel elle se précipita. Il s'agissait en fait d'une jolie petite boutique d'instruments de musique. Elle savait jouer du tambourin en fredonnant des comptines, elle l'avait appris plusieurs années auparavant. Elle fit le tour, tranquillement, jusqu'à ce qu'elle tombe sur un splendide tambourin. Elle le prit dans ses mains et se mit à en jouer. Elle accompagnait son tapotement d'une petite chanson:

-Petit oiseau d'or et d'argent
Ta mère t'appelle au bout du champ,
Pour y manger du lait caillé
Que la souris a barboté
Pendant une heure de temps,
Petit oiseau, va-t'en !
Va-t'en , va-t'en !

Puis, au fur et à mesure que la chanson avançait, elle rajoutait un bruit quelconque. Elle pinçait les cordes de guitare, frottait les archets sur les violons, soufflait de toute ses forces dans les trompettes, frappait lourdement les touches des pianos, faisait sonner les petites cymbales. Tout ce tapage aurait pu ameuter la ville tout entière, allant même jusqu'à attirer les humain en Atlantide. Satisfaite de son effet musical, Cornélie reposa le tambourin, car elle était tout sauf une voleuse, et fit tinter la clochette de la porte, prête à partir.

Flora arriva en catastrophe persuadée q’un éléphant ainsi que deux rhinocéros était rentrés en même temps dans sa boutique. Elle pensa d’abord à sortir le plus vite possible puis appeler à perdre la voix de l’aide mais elle se dit que tout le monde la prendrait pour une folle et ne viendrait pas l’aider. Flora pensa à courir jusqu’à l’école pour appeler la directrice, elle était bien puissante et pourrait sûrement contrer la force maléfique qui semblait ronger son magasin. Mais l’école était beaucoup trop loin, le temps qu’elle y aille et reviennent, son magasin serait tombé en poussière. Toujours dans cette même fraction de seconde, une autre idée s’imposa, elle pourrait peut-être commencer par regarder qu’est-ce qui saccageait sa boutique. Elle resta tout simplement bouche bée devant cette petite fille tout à fait angélique. Elle lui demanda doucement.

-Coucou ma petite chérie, aurais-tu vu quelqu’un qui aurait volez où briser un de mes instruments et partir en courant de la boutique

En voyant s'approcher la propriétaire, Cornélie déposa derrière elle le tambourin et fit un sourire magnifique, un sourire de petite fille parfaite et douce qui ne saurait faire de mal à personne. Il semblerait que ce sourire fut exactement le bon car l'ange se mit à lui parler doucement avec une voix calme et aimante. Faisant mine d'avoir tout vu, mais d'être trop angélique pour faire de la délation, Cornélie secoua la tête de gauche à droite avec un air hypocrite mignon.

- Je ne sais pas madame.

Puis, elle acta la jeune enfant tiraillée entre le bien et et le mal et chercha longuement une victime sur qui faire passé son mauvais coup. Elle décida très vite de faire passer sa blague sur le dos de la propriétaire du café qu'elle ne connaissait pas beaucoup. Celle-ci l'avait tout de même menacée et Cornélie était capable de garder longuement rancune. Elle fit donc un regard entendu à Flora et rajouta:

- Je vais vous le dire, mais juste à vous car vous semblez une bonne personne. J'ai vu quelqu'un venir dans votre boutique et essayer de tout saccager. De la jalousie je crois. Vous savez elle est grande, aux longs cheveux et elle travaille au café chez Falbala. En tout cas madame, ne lui dites pas que je l'ai dénoncé, je ne le fait que pour vous venir en aide.

Sur ce, la jeune fille sortit rapidement de la boutique, cherchant à éviter les questions. Elle fredonnait toujours sa petite chanson:


-Petit oiseau d'or et d'argent
Ta mère t'appelle au bout du champ,
Pour y manger du lait caillé
Que la souris a barboté
Pendant une heure de temps,
Petit oiseau, va-t'en !
Va-t'en , va-t'en !