Un sombre rendez-vous... (PRIVÉ)

Drexsalles était accoté, les bras croisés, sur un arbre désincarné, les branches tordue de celui s'élevant vers le ciel tels des mains voulant s'y aggriper pour l'éventrer. Il ne portait pas sa veste écarlate habituelle et n'avait que sa chemise blanche et son pantalon noir a bretelles. Il attendait quelqu'un qui l'avait attaqué et humilié devant beaucoups d'Atlanticiens de marque.

Ils avaient des comptes à régler et il ne sortirait pas tant que ça ne serait pas fait. Il espérait qu'il allait se présenter à son rendez-vous.

Din Quíchötta se réveilla ce matin là, la peur au ventre. Les cinq jours qu’ils lui restaient à vivre avaient passés si rapidement! Car oui, Din se doutait bien que s’il ne trouvait pas une quelconque ruse, le jeune homme aurait sa peau… Cependant, pour rien au monde il n’aurait voulu raté ce rendez-vous. Un duel, un vrai! Comme dans une autre époque où les conflits ne pouvaient que ce régler l’épée à la main !

C’est ainsi que Din se dirigea bien lentement vers le lieu maudit. Il cherchait désespérément un moyen qui pourrait lui éviter d’en venir aux mains. En fait, la seule qui lui venait à l’esprit était la discussion. Après tout, il pourrait expliquer à Drexsalles que toute cette histoire n’était qu’un horrible malentendu? Ah! Pauvre peureux qu’il était ce Din!

Din marchait donc, perdu dans ses pensées. Ce n’est qu’en mettant les pieds dans le cimetière qu’il aperçut son adversaire. Il s’approcha d’un pas qui se voulait décidé et dit : « Bien le bonjour Monsieur. Avant que vous ne sortiez votre épée pour me transpercer le corps, je voudrais vous expliquer que tout cela n’est qu’un horrible malentendu! »

Drexsalles réfléchissait au diverses issues possibles, toutes plus ou moins sombres, de la rencontre qui était sur le point d'avoir lieux. Il était tout de même légèrement inquiet, il se demandait comment s'il serait capable de ne pas sauter à la gorge de Din dès qu'il le verrait.

La réponse ne tarda pas à venir lorsque celui-ci se présenta à l'entré du cimetière, il conserva son sang froid et resta placide. Il se forgea un masque d'impassiblilité lorsque d'in s'avança vers lui et lui dit:

Citation :

« Bien le bonjour Monsieur. Avant que vous ne sortiez votre épée pour me transpercer le corps, je voudrais vous expliquer que tout cela n’est qu’un horrible malentendu! »

Il l'écouta jusqu'au bout et fut surpris d'entendre que celui-ci voulait s'expliquer, son masque se brisa pour laiser place à une expression mi-interessé, mi-perplexe.

-Je me demande pourquoi je devrais écouter vos explications... , mais je suis curieux alors je vais faire un effort et je vais les écouter.

Din Quíchötta de la Míncí rêvait au Moyen âge, temps où personne en croyait la défaite et s’avait tout régler l’épée à la main. Il s’imaginait bataillant férocement au centre d’un tournoi violent. À ce moment, telle une vision du futur se faufilant dans sa tête, il entrevit son corps svelte batailler avec son adversaire. Les coups pleuvaient à s’en plus finir et Drexsalles paraissaient mal en point. Tout se déroulait parfaitement jusqu’à ce que Din tombe à la renverse et se fasse transpercer par l’autre. Secouant vivement la tête pour chasse ses viles pensées, Din reprit ses esprits.

Donc, Din Quíchötta de la Míncí venait de s’aventurer sur un chemin tortueux. Il devait maintenant expliquer à son assaillant pourquoi il l’avait délibérément entartré. Par ou commencer… d’abord c’était plutôt à Drexsalles de s’excuser d’avoir noué ses lacets pour le faire trébucher… la tarte n’était qu’une réplique en bonne et due forme. Que faire? Vivre dans le déshonneur ou mourir dans la gloire de son ego? Son esprit ténébreux trancha rapidement. Il choisit donc de répondre de cette façon :

« Eh bien voyez-vous Monsieur, le soir du bal de Noël dont il est question ici, je me trouvais dégustant multiples mets fins. Absorbé par l’activité gourmande, je perdis mon attention habituelle sobre les choses qui m’entourent. Ainsi, on profita de mon moment d’égarement pour me cerner de toutes parts dans le but évident de me ridiculiser devant la cité entière. Sachez Monsieur que je sais que vous êtes le coupable et la tête pensante de ce sournois complot. Ma tarte n’était que pure vengeance! »

Drexsalles s'attendait à un autre type de réponse, mais il ne fut pas surpris pour autant. Il se mit à réfléchir rapidement pour trouver une façon de lui faire comprendre que ''la juste revenche'' n'était pas ce qu'il prétendait, mais plutôt une attaque humiliante et injustifié.

-Ce débat ne mènera à rien, je vous ai dit lors de la soiré que ce n'était pas moi et vous affirmez le contraire. Votre parole contre la mienne... et aucune autre tierce personne pour trancher sur la question, que vous et moi...

Tout en terminat sa dernière phrase Drexsalles eu un sourir mauvais qui ne laissait présager rien de bon. Il fixa Din dans les yeux et fit un pas en avant.

Din Quíchötta ne savait plus trop quoi faire. Il avait fait un choix qu’il regrettait plutôt amèrement voyant la réponse de son ennemi. Après avoir tant désiré et parlé de se battre, eh bien maintenant qu’il était au cœur de la situation, il hésitait. Ses jambes flageolantes semblaient ne plus vouloir le supporter et quelques gouttes de sueur perlaient à son front. Il repensa à sa famille, qui n’avait jamais tout à fait compris ce qui le poussait à rechercher la bataille, et se dit qu’elle avait probablement bien raison. Din était doué pour la parole, mais beaucoup moins pour l’action. Cependant, il ne pouvait plus reculer.

Il passa son bras sur son front ruisselant, pris une grande respiration et fit lui aussi un pas en avant. Les deux adversaires étaient maintenant face à face et se jaugeait d’un œil qui ne disait rien de bon.