La propriétaire ne fut pas du tout étonnée de la demande d’Albane. En effet, peu importe la chaleur ambiante, la forêt saisonnière gardait toujours une température constante : torride ou glaciale selon l’endroit. En conséquence, il n’était guère étonnant que celle-ci souhaite boire un bon chocolat chaud bien revigorant.
Falbala, qui n’avait pas prévu en servir ce jour-là, dut descendre en chercher dans sa réserve. C’était toujours avec un grand plaisir qu’elle s’y rendait. Le fait qu’elle soit toujours fraîche même lors de jours comme ceux-ci ajoutait à son contentement. Elle ressentit donc avec soulagement la douce fraîcheur qui la fit frissonner lorsqu’elle mis les pieds sur la terre battue. Cette petite sandale légère lui permettait de ressentir tous les bienfaits du sol frais. Une douceur d’épices diverses s’insinua dans ses narines et elle parcourut avec ravissement les différentes petites allées qui la mèneraient au sac de cacao convoité.
Elle y arriva finalement après quelques minutes de recherches. Il y avait là trois sacs de cacao provenant de différents endroits exotiques. Chacun possédant une saveur particulière, Falbala devait s’assurer de faire le bon choix afin qu’Albane ne soit pas déçue. Le premier était doux, avec des relents de vanille; le second était plus corsé et fournissait un chocolat noir et cru. Finalement, le dernier était mi-fort, avec une touche de cannelle qui rappelait à Falbala des souvenirs d’un petit pays sauvage très lointain. Elle hésita longtemps devant les trois sacs, voulant être sûre de choisir le meilleur. Elle se décida enfin, et tandis la main vers le troisième petit sac de jute.
Puis, elle remonta vite en haut, s’empressa d’aller à la cuisine et prépara un chocolat chaud d’une saveur exquise. Elle le garnit de crème fouettée et de poudre de cannelle et alla le porter devant sa destinatrice. Elle lui dit : « Et voilà pour vous mademoiselle! En espérant que cela vous plaise! Vous me demandiez tout à l’heure si j’avais chaud? Un petit tour à la réserve à vite fait de me revigorer! Bon appétit!»