En route vers d'autres mondes [privé]

La brûme matinale n'était pas encore dissipée que Gazguhl s'était déjà affairé à rassembler le peu d'affaires qu'il avait, plus les quelques livres empruntés à la bibliothèque grâce au peu de réticences de la gérante du lieu. Il referma son sac de toiles et noua le cordon avant de passer la lanière par dessus son épaule et de se redresser.

Un regard sur le lit de la rivière, calme, comme à son habitude, puis il quita l'abris du pont sous lequel il avait élu domicile en attendant de trouver mieux et commença sa traversée. Peut-être croiserait-il un nouvel arrivant en cette cité mais il en doutait. De toute façon, il n'avait réussi à trouver ici qu'une partie de ce qu'il cherchait, sa route promettait d'être longue avant d'atteindre son objectif.

Ses yeux verts dans le vague, l'esprit divaguant d'une pensée à l'autre sans s'y poser, Trinitaë s'intérogeait sur la raison de sa venue ici tout en observant le manège d'un vagabond sortant de sous le pont. Venue sur la berge respirer l'air frais et matinal, elle regrettait à présent ses années d'errance ou plutôt de liberté. Elle avait appris certaines choses au sein de l'académie mais elle ressentait un manque ...

La magie environnante, l'océan autour d'elle, les personnes trop nombreuses aux alentours, il lui fallait prendre du recul. L'homme s'était redressé et commençait à présent la traversée. Elle lui emboita le pas malgrès la sombre aura qui emannait de lui ... peu importe, que pouvait-il lui arriver ? Que le feu en elle se réveille ? Celà lui changerai les idées ...

Azazelle ne dormais plus depuis un certain temps. Elle avait beau retourner le problème dans tous les sens, il lui fallait partir et agir dès aujoud'hui sinon tous ses efforts seraient restés vains. La lutte engagée il y a de ça bien trop longtemps la tourmentait encore et encore et les visages de tant d'amis ou simples connaissances gisant morts à ses pieds dévorraient toutes ses pensées.

Elle était passée un peu plus tôt par le bureau des dirigeants de l'académie mais, n'ayant retrouvé aucune trace réscente d'eux, elle avait simplement écrit dans la poussière qui recouvrait le bureau du directeur ces quelques phrases.

"Monsieur,
C'est avec quelques regrets que je dois vous annoncer ma démission ainsi que mon départ. Je me dois d'aller aider mon peuple tant que c'est encore possible. Je ne sais pas si je reviendrai un jour.
Bonne chance pour la suite ...
Azazelle Zacharias"

Du côté de la sale de cours où elle n'avait jamais enseigné, elle ne laissa aucune trace d'elle mais pris soin de laisser les clefs de l'arène à la consièrgerie avec pour consigne de laisser à tout élève le désirant le droit d'utiliser toute arme de l'armurerie qu'elle avait elle même remplie avec le plus de soin possible.

Un brouillard épais s'étendait aux pieds de l'ange noir à présent et l'heure du départ approchait. Elle tendit une dernière fois tous ses sens en éveil pour garder en mémoire le calme embiant et la paix qui reignait ici puis ouvrit large ses ailes et bondis dans le vide qui s'étendait à ses pieds pour rejoindre le pont. A son grand étonnemant se trouvaient déjà plusieurs personnes sur le départ. Avaient-ils le même but qu'elle ? Si oui, elle les rejoindraient probablement d'ici peu de temps. Pour l'instant rien ne pressait, il y avait encore du chemin à parcourir avant de sortir de la bulle.

Ce matin là, au réveil, Matchi n'avait pas vue la jeune élémentaire qui partageait sa chambre et, plus troublant encore, elle remarqua l'absence des affaires de celle-ci. Elle savait que Trinitaë songeait au départ depuis un moment déjà mais ne penssait pas que celle-ci le ferait si vite. Elle s'habilla en vitesse et se rendit à la consiergerie pour savoir depuis quand elle était sortie mais n'obtint aucune réponse, seulement la nouvelle du départ de la professeur de combat qui partait, semble-t-il pour une durée indéterminée.

Sous le choc, elle partit en courrant en direction du pont où elle arriva exténuée. Tentant de reprendre son souffle à la vue d'une silhouète marchant sur le pont dans le brouillard et, penssant que c'était Azazelle, elle commença a essayer de la ratrapper lorsqu'une ombre ailée la dépassa sans faire attention à elle et se posa quelques mètres devant et continua à marcher en direction de la sortie. Elle compris qu'elel s'était trompée mais accéléra quand même le pas pour se poster à ses côtés tout en marchant. La professeur avait toujours exercé une sorte de fascination mellée de respect sur elle. Son regard se porta sur l'ange noir. Elle cherchait quelque chose à dire, une idée pour tenter de la retenir mais rien ne lui vint. Elle ne connaissait rien d'elle à bien y réfléchir, c'est pourquoi elle demanda simplement "Pourquoi ?" la gorge nouée.

Azazelle avait à peine remarqué la jeune Nymphe et fût d'abbord étonnée de la trouver ici. Elle ne se retourna pas pour autant lorsque Matchi arriva à ses côtés : elle posa juste la main sur la garde de son épée mais se ravisa en entendant la question qui lui était posée.

"Pourquoi ?" Me demandez vous ? tout en continuant à marcher d'un rytme assez soutenu pour reprendre du terrain peu à peu sur la personne qui les précédaient. Il y a plusieurs centaines d'années de ça, lorsque j'était sur mon premier centenaire, il y eut une guerre à la surface durant laquelle les trois grandes places fortes de la magie fûrent attaquées par une alliance d'humains et de démons. Il y eut tout d'abbord le saccage de l'Eleïden durant lequel les peuples des forêts fûrent pour une grande partie décimés. Les survivants, eux, se regrouppèrent et partirent se réfugier dans les deux autres forteresses magiques. Vint ensuite l'attaque contre Ilïame. L'alliance entre les hommes et les démons leur permit de mettre le feu au coeur de la montagne tout en attaquant par les airs. J'était moi même parmis les défenceurs de la montagne-cité. J'ai vu mourrir sous mes yeux nombre de mes amis d'enfance, des cousins ... ainsi que mon propre père ... J'ai rendu les coups au centième. Arachant des pans entiers de la montagne pour anéantir les régiments d'humains, tranchant des membres de tous côtés pour réduir le nombre des démons, nous n'arrivions pas à arrèter la vague des assaillants et, finalemment, nous nous sommes réfugiés à Atlantis. Cette fois encore, nous combatîmes vaillament et à chaque être magique qui tombait, nous perdions un être cher. Ma mère était de ceux là. En étât de siège constant, nous n'avions plus guère de solutions et c'est pourquoi il fût décidé d'effectuer une retraite par le seul moyen qu'il nous restait : la mer. Les plus grands magiciens de l'époque se sont unis pour créer cette cité engloutie et pour pouvoir créer un coeur de rébélion pour pouvoir agir. Elle tourna la tête vers Matchi, les yeux brillants d'émotion. C'est pourquoi je me dois aujourd'hui de partir pour finir le combat commencé.

Elles avaient quasiment rattrappées les deux personnes qui les précédaient et Azazelle reconnu la jeune Elémentaire multiple avec un sourir ainsi que le vagabond qu'elle avait entrevue rentrer dans la bibliothèques quelqus jours auparavant.

Matchi avait du mal à en croire ses oreilles. Sa professeure de combat était-elle si âgée que ça, malgrès les apparences ? Elle baissa les yeux en comprennant son erreur : jamais elle n'aurai du lui demander des comptes. Elle n'était qu'élève ... D'une voix douce et pleine de regrets elle reprit la parole.

Pardon ... Je m'excuse d'avoir réveillé en vous de tels souvenirs. Néanmoins, j'aimerai vous demander une faveur ... Accepteriez vous que je vous accompagne ? Mon coeur et mon corps souffrent encore de ce que m'ont infligés les humains hors, seule, je ne peux rien faire. Pourais-je me joindre à votre vengeance et, par là même, à votre quète pour protéger les peuples magiques ?

Un sourir étira les lèvres de l'Ange Noire en entendant la recquète de son élève. Elle lui posa la main sur l'épaule puis la regarda de haut en bas. Elle était jeune, certes, mais malgrès tout, elle avait vécu assez de souffrances pour porter elle aussi une grande ranqueur envers les humains. De plus, si elle parvennait à maîtriser enfin ses pouvoirs, elle serait une alliée de taille pouvant faire face à à peu près nimporte quel adverssaire.

Si j'accepte que vous m'accompagniez ? Ce sera avec grand plaisir ! Cependant, je vous demande de ne jamais oublier que c'est de votre propre chef que vous me l'avez proposé tout comme vous devez garder en tête qu'il est possible que ce soit un allez sans retour pour l'une comme pour l'autre.

Elle tourna les yeux vers l'élémentaire multiple qui n'était maintenant plus qu'à quelques pas en avant.

Peut-être d'autres personnes accepteront-elles notre compagnie. finit-elle, accompagnant sa phrase d'un petit clin d'oeil malicieux. Elle connaissait à peu près ce dont Trinitaë était capable et, elle esperrait secrettement que celle-ci se joigne à elles pour renforcer leur groupe.

La sensibilité du nécromancien était attirée par plusieurs auras de vies magiques, aussi n'eut-il pas à se retournée pour savoir qu'il était suivi. Se consentrant sur les effluves de vie qui emannaient il tenta de déterminer quels types d'êtres le suivaient. L'être le plus proche lui apparût comme une énigme : assemblage minutieux à l'équilibre précaire de plusieurs auras totalement différentes les unes des autres. Deux d'entre elles semblant dominer, la première paraissant calme et posée, la seconde ardente et agressive. La troisième aura de vie qui se heurta à sa perseption était plus diffuse, semblant froide et plutôt effacée. Il haussa un sourcil et porta sa main droite libre, la gauche tennant son balluchon sur l'épaule gauche, sur la garde de son épée. S'il avait à subir une attaque de la partie agressive de cet être étrange, il pourrait répliquer.

Passant outre l'être énigmatique, il reconnu tout dessuite la douceur et l'attrait que portait l'aura de la jeune Nymphe. Un sourir involontaire passa sur ses traits à cette seule idée, les Nymphes ayant toujours un tel attrait pour les hommes. Puis, à la même hautteur, il sentit une autre énigme qui, cette fois, semblait plus cohérente. Un mélange de calme et de douceur mellé à de l'agressivité et de la froideur. Il en eut froid dans le dos. Un hybride entre un ange et un ange déchu ? Bel exemple de la face cachée des anges, ce doit être un beau sujet d'étude, tout comme l'hybride qui me suit de plus près...

Après avoir parcourru une assez longue distance et, constatant qu'il était toujours suivi, il décida de s'arrêtter, prennant soin de faire mine d'avoir un lacet défait, de manière à laisser ses poursuivant revenir à sa hautteur. Peut-être pourrait-il ainsi en savoir plus sur eux et, avec un peu de chance, glânner quelques informations supplémentaire sur les mélanges inhabituels d'auras qu'il avait ressenti.

Devant elle, l'homme sombre dont s'échappait une sorte de voil d'ombre et de mystère, derrière elle, l'attrait du Feu. Trinitaë se devait de déployer une grande part de son énergie pour rester calme et garder la tête froide sous le commandement des Cieux. Elle pris une grande inspiration lorsque l'homme mis un genou à terre pour reffaire son lacet puis, s'arrêta quelques dizaines de mètres en arrière pour mettre fin à son malaise. Affin de calmer le Feu il lui fallait mettre fin à son impression d'insécurité et de tenssion, coincée entre un Feu ardent qui l'attirait en arrière et cet homme en noir. Elle tourna la tête vers l'arrière et fût surprise de voir non pas uniquement sa professeure de combat comme elle s'y attendait mais aussi Matchi, sa compagnone de chambrée. Un sentiment de regrès s'immissa en elle comme elle n'en avait plus ressenti depuis de longues années et un refflet bleuté passa agremmentter le vert actuel de ses yeux. Elle avait fait de la peine à Matchi en partant ainsi sans rien lui dire alors qu'elles vivaient ensemble depuis quelques temps déjà et elle s'en voullait. Elle se rendit compte alors que l'ardeur de son Feu avait fait place à de la douceur et de la compassion. Comment avait-elle pût s'en aller ainsi ? Peut-être son Feu était-il la réponse à son interrogation. Elle n'en savait trop rien tandis que l'Eau prennait possession de son âme.

Salut. lança-t-elle d'une voix tremblante à le jeune Nymphe. Mademoiselle Zacharias, bonjour... sa gorge se noua sous le déluge de sentiments qui la prît et elle ne pût en dire plus, attendant que quelqu'un d'autre pris la parole, les yeux humides, baissés vers ses pieds.

Eh merde ... Telle fût la première pensée de Gazguhl en constatant que tout le monde derrière lui s'était arrêté et qu'il avait bientôt fini de re-lacer pour la troisième fois sa chaussure. Pourquoi ces boulets s'arrêtent comme ça sans raison ? Ils veulent que je m'y prenne comment pour les étudier s'ils sont dans mon dos ?

Il risqua un regard en arrière et eu un rapide aperçu de sa situation. Elle était vraiment pas des plus enviables ... Il faut que je trouve un moyen de me retrouver à leurs côtés mais comment ? Il passa a la chaussure gauche en attendant la suite.