Une entrée au monde ( suite)

Flora sentit qu’on la couchait sur une des paillasses de l’infirmerie, elle reprit tranquillement conscience avec la réalité sentant toujours cette immenses pression sur les reins. Elle chercha quelqu’un des yeux et aperçus Alizée tout près d’elle. Elle planta son regard dans le siens et murmura :

- Je suis désolé, je ne m’y attendais pas… mais je crois que… une infirmière?

Elle regarda désespérément la petite porte au fond de l’infirmerie, espérant la voir s’ouvrir à tout moment. Elle remarqua les changements par rapport à la dernière fois quelle avait entrevu l’infirmerie. Elle sentait bien meilleur.

Alizée répondit à Flora par un sourire crispé à demi rassurant. Elle avait appelé l'infirmière et souhaitait son arrivée immédiate. Elle était épuisée et elle ne pouvait plus contenir la douleur de la pauvre ange.
La jeune fée s'assit près d'elle et poussa un soupir de soulagement. Le voyage avait été sans encombre, mais elle avait perçu plusieurs regards de travers.
Elle posa sa main sur l'index de sa jeune amie, lui assurant qu'elle serait avec elle tout au long de l'accouchement.

Lucy sortit rapidement de la pièce arrière.
Elle tenait encore un tissu absorbant avec lequel elle s’essuyait les mains. Pour la première fois, elle se pressait réellement, ne se laissant pas aller au luxe de prendre quelques secondes de plus.
Elle portait un tablier blanc et se dépêchait à enfiler des gants de cuir blanc.

- Depuis combien de temps avez-vous vos contractions ?

Dit-elle en s’approchant de la jeune femme couchée sur le lit.
Elle lui prit son poignet pour vérifier son pouls et reparti chercher un récipient remplit d’eau, plusieurs drap blanc et des petites pièce de toile blanche. Elle posa le tout sur la commode et observa la jeune femme avec un regard étrangement bienveillant.
C’était la première fois où Lucy n’arborait pas son indifférence et sa froideur.

- Ecoutez, je ne peux rien faire pour la douleur… C’est le lot de l’accouchement mais nous pouvons faire en sorte qu’il se passe vite et bien et que vous puissiez bientôt tenir votre enfant dans vos bras…

Elle posa sa main gantée de cuir blanc sur le front de la femme qui s’apprêtait à mettre au monde et y déposa ensuite une compresse humide.
Lucy reprit alors plus vite avec un ton un peu plus sévère mais encore doux :

- Excusez moi, Madame ? Je vais avoir besoin de votre aide… Vous devez veillez à éponger son visage et à lui parler constamment durant le travail.

Lucy se tourna ensuite vers la future maman, se préparant à parler de nouveau. Mais elle fit une pause.

- Excusez le moment peu opportun pour cette question mais…Mon apparence ne vous dérange pas, j’espère… Je ne voudrais pas vos effrayer et donc vous stresser inutilement… Cela peu compliquer l’accouchement…

Alzée écouta attentivement les directives de l'infirmière, même si la plupart ne lui étaient pas adressées. Elle lâcha l'index de Flora et malgré sa fatigue et considérant la taille des compresses qu'on lui demandait de manipuler, elle usa de son pouvoir pour le faire.
Ainsi, en plus de rafraîchir la jeune femme, elle pourrait lui faire sentir sa présence et la rassurer. Elle espérait que chanter conviendrait autant que parler, comme Kali le lui avait demandé.
Elle se mit donc, une fois de plus, à chanter. Les gazes humides se posèrent sur le front de l'ange, exerçant une légère pression çà et là. Elle s'éleva pour voler près de son visage et caressa doucement ses joues rendues rouges par l'effort de ses minuscules mains, contournant la compresse qui s'animait toujours.

Flora se concentra sur l’étrange personne qui lui parlait, le fait de se concentrer sur autre chose fit refluer un peu la douleur elle pu à nouveau retrouver le nord et comprendre ce qu’on lui disait :

- Mes contractions? Dit-elle le front plisser par l’effort, près de la forêt après avoir cueillit quelques fleurs.

L’ange se laissa tomber dans ses oreillers la douleur revenait à grands pas. Elle fut très déçue d’entendre qu’on ne pourrait l’aider pour la douleur qu’occasionnait un accouchement.

Apeurée et résignée, elle se prépara fermant les yeux et pensant a ce que sa mère lui aurait dit « la douleur vient et va, parfois on s’en souvient et parfois non, mais le plus important est de rester fort, la douleur part, nous on reste » La petite Flora qu’elle était, le genou amoché après une chute près du ruisseau, n’avait pas compris toute la complexité de cette simple phrase, tout ce qu’elle voulait c’était ne plus avoir mal le plus vite possible. Mais maintenant qu’elle était ici, dans cette infirmerie prête pour son accouchement, elle comprenait les paroles emplies de sagesse de sa chère mère. Puis elle se souvint de la joie de sa mère lorsqu’elle voyait que Flora s’occupait si bien de sa petite sœur, elle sera une bonne mère voila ce que cette chère dame disait pour épater les voisines.

Se reconnectant à la réalité qui l’entourait, l’ange fronça les sourcils mais fut prise d’une forte contraction qui la plia en deux avant même qu’elle n’ai pu répondre, le souffle court elle répondit haletante :

- non… moi les apparences…m’importe…peu…

Notre future maman entendit la voie d’Alizée et compris que la petite fée resterait avec elle tout au long de son accouchement, un peu plus rassurer, elle lança un regard qu’elle voulait plein de gratitude à la fée puis se crispa de nouveau en proie à une nouvelle contraction.

Flora plus ou moins déboussolée ne comprit qu’une chose simple, respirer et pousser. Elle prit la position demandée. Plongeant son regard dans celui de l’infirmière qui semblait avoir entièrement confiance en ses capacités, calmée par le tempérament confiant de l’infirmière Flora ne pensa plus qu’à une chose, poussez, poussez aussi fort que sont corps pouvait le supporter. Au signal, Flora poussa, elle sentait le sang battre dans ses tempes.

-Alizée lança-t-elle en cris de détresse elle ne pourrait pas pousser ainsi très longtemps elle se laissa tomber sur ses oreillers, le souffle court.

Le front en sueur elle haleta attendant le nouveau signal de l’infirmière, elle n’eut pas le temps d’attendre, une nouvelle contraction la prit au ventre elle poussa comme jamais elle n’aurait pu.

- Non d’une déesse dit-elle la voix rauque

L’air sembla s’électrifier d’un coup.

Après une période qui lui sembla être une éternité, Lucy ouvrit de grands yeux lorsqu’il lui sembla voir apparaître ce qui devait être la tête de l’enfant. Elle s’empressa de l’annoncer à Flora d’une voix joyeuse qui la surprit et elle continua :

- Courage, Madame !

Pour l’instant, la khajit surveillait surtout la teinte de l’enfant. Sa peau était d’un rouge tirant vers le bordeaux. Mais si le bordeaux se mettait à passer au violet, il faudrait agir vite car c’était le signe probable que l’enfant s’étranglait avec le cordon ombilical.

- Tout va bien pour l’instant, le plus difficile sera bientôt derrière vous !

Laissa-t-elle tomber pour encourager la future maman.

Quelques instants plus tard, Lucy releva la tête, soutenant le début de tête de l’enfant entre ses mains.

- Je vais vous demander d’arrêter de pousser. Faites moi confiance…

Dit-elle doucement.
Lucy allait à présent dégager la tête petit à petit mais un effort brusque de Flora durant cette étape risquait de déchirer le périnée.

- Profitez en pour vous calmer mais maintenez une respiration rapide. Respirez, soufflez, respirez, soufflez…

Lucy balisait le travail fournit par la mère. Elle voulait que la jeune femme reçoive le maximum d’aide venant de sa part afin d’optimiser son accouchement.

- Appelez-moi Flora, dit-elle à Kali

La tête de son bébé, la tête de son bébé était là soudainement soulagée par le simple fait que son bébé ai une tête comme tous les autres enfants Flora sourit un peu perdu à Alizée.

- Alizée, mon bébé à une tête vous entendez, il en a une! Dit-elle fière comme un pou

Toute tremblante de l’effort qu’elle venait de donner Flora rapporta son attention sur les dires de la jeune Khajit qui avait fait un travail admirable depuis le début. Elle eut pourtant un moment de doute, si elle ne poussait plus, le bébé ne passerait jamais. « Faites-moi confiance » Décidant de faire sourde oreille à son instinct qui lui criait à pleine voix de pousser, l’ange se détendit et se força à ne pas pousser, l’infirmière savait ce qu’elle faisait, enfin Flora l’espérait.

Elle se souvint alors de ce que sa grand-mère lui avait dit alors que la petite Flora entendait gémir sa mère alors que celle-ci accouchait de sa petite sœur « Tu sais accoucher fait très mal mais après, quand on a son bébé dans les bras on oubli tout et on est heureuse » le front plissé elle avait alors répondu « mais si on lui mettait un bébé dans les bras pendant qu’elle accouche, elle serait heureuse et n’aurait plus mal? » L’ange sourit en repensant à sa petite vie bien rangée au ciel, elle ne lui maquait pas, non, elle était seulement un bon souvenir tel qu’une journée au bord de la mer.

Se rappelant soudain qu’elle était toujours entrain d’accoucher, Flora attendit les prochaines nouvelles de l’infirmière, remarquant qu’Alizée était plutôt discrète.

[ Vous allez rire -_-‘]

Lucy acquiesça, les sourcils froncés, sans regarder la future mère. Elle avait entendu son invitation à la familiarité et aurait bienvoulu répondre mais elle préférait restée concentrée sur son travail.

Enfin, elle parvint à dégager la tête de l’enfant et l’annonça à Flora :

- Ca y est, la tête est libérée… Je vais à présent m’attaquer aux épau…

Elle s’arrêta soudain de parler et prit une expression mécontente mêlée à une vague inquiétude. Il était extrêmement rare que son visage traduise ce qu’elle pensait. En résumé : ça s’annonçait mal.
Elle venait d’assister à l’immobilisation du bisacromial, attirant la tête de l’enfant vers le bassin comme si il se trouvait aspiré. L’enfant prit peu à peu une teinte violacée. Hors, ce ne pouvait être le cordon ombilical puisque, jusqu’ici, la couleur épidermique du petit avait été des plus normale. Si cela avait été le cas, elle n’aurait jamais pu aller aussi loin dans le travail. Après une courte période de réflexion, elle en déduit qu’il s’agissait d’une dystocie des épaules.

- Excusez moi, Flora… Il y a un problème. Restez calme au possible, s’il vous plait.

Elle-même avait beaucoup de mal à rester placide. Une dystocie des épaules qui se présentait lors d’un accouchement était un cas des plus rares. Elle survenait une fois sur milles et n’était pas du tout prévisible. C’était aussi la raison pour laquelle on possédait peu d’information sur elle et le mode opératoire à adopter.
Néanmoins, Lucy, qui avait étudié déjà de nombreux livres médicaux, se souvint avoir lu une remarque sur ce genre de problème (s’en souvint car la remarque prenait à elle seule trois pages de l’ouvrage).
On y énumérait une série de manœuvre à faire mais aucune information sur laquelle augmenteraient les chances de survie du gosse.


[Alors, oui, tous les mots que j’ai utilisés existe bel et bien XD]

Flora soupira, la tête était sortie, elle ne vit pas les sourcils de l’infirmière se froncé mais elle entendit bien alors quelle ne terminait pas sa phrase. Inquiète elle se rappela un livre sur les complications médicales qui pouvait tuer autant le bébé que la mère respirant de plus en plus rapidement, elle essaya de se rappeler les symptômes de toutes se maladies aux noms à coucher dehors.

« - Excusez moi, Flora… Il y a un problème. Restez calme au possible, s’il vous plait. »

Un problème, un problème, il y avait un problème, complètement paniquer la poitrine palpitait à toute vitesse.

Alizée, malgré que l'ange ne l'entende pas, poussait des petits cris, signe de compassion et de douleur partagée avec la jeune femme. Elle répondit à ses exclamations par des serrements de doigt et se réjouit avec elle quand elle entendit le mot "tête".
Elle s'affola avec elle quand elle vit l'Infirmière hésiter, mais elle se reprit bien vite en se disant que cela n'aiderait sûrement pas. Sans demander l'avis de Lucy, elle commença à chanter une chanson joyeuse pour calmer Flora, pas l'enchanter complètement, simplement l'aider à respirer et à prendre le contrôle sur son corps. Le temps n'existait plus, peu importaient ses cours et ses responsabilités, elle était aux côtés d'une amie et avait l'intention d'y rester jusqu'à ce que celle-ci se sente tout à fait rassurée et qu'il n'y ait plus aucun problème.

Lucy devait agir vite et ce avant que l’enfant ne s’étouffe.
Mais, alors qu’elle s’apprêtait à donner de nouvelles directives, l’enfant récupéra sa couleur normale, comme délivré d’une sorte de poids sur sa fragile poitrine.

- Attendez…

Laissa-t-elle tomber plus pour elle-même que pour Flora et Alizée qui emplissait la pièce de sa voix douce.

La khajit tracta avec douceur l’enfant et vit apparaître les épaules, avant que le problème précédent ne survienne une fois de plus. Elle fut presque soulagée de saisir la différence entre une dystocie des épaules et une simple paire d’aile mal agencée.

- Ce sont ses ailes qui bloquent son passage !

Informa-t-elle.

Avec les anges, on avait deux possibilités.
Soit les ailes n’étaient pas encore totalement formées et avaient l’occasion de se développer plus tard, durant la petite enfance. Soit elles étaient déjà arrivée à maturation et enveloppait le corps du bébé comme une seconde protection.
Il arrivait que dans certains cas, au dernier moment de gestation, les ailes se rétractent vers l’arrière, comme si l’enfant était désireux de s’envoler.

- Flora, le problème n’est pas si grave, cela prendra simplement un peu plus de temps et que vous risquez de souffrir un peu.

Dit-elle avec neutralité.

Le corps de Flora sembla se détendre d’un coup sec, son bébé n’aurait aucuns problèmes, en plus il aurait des ailes!! Elle s’était demandé tout au long de sa grossesse à quoi ressemblerait son bébé, étant un métissage entre une ange et une fée lilliputienne, elle avait eu peur de se retrouvé avec un minuscule être comme enfant, toutefois son ventre avait grossit de façon phénoménale excluant tous ses scénarios. Elle espérait avoir une fille puisque qu’aucun homme ne serait là pour enseigner les choses de la vie à un garçon. L,image d’Aroma arriva soudain dans son esprit elle fut prise de violent tremblement et l’air se refroidit soudainement.

« Si Aroma disparaissait, les gens auraient des troubles sérieux de personnalités. Tous seraient probablement schizophrènes et les enfants naîtraient sans personnalité. J'ai entendu dire qu'elle avait carrément quitté ses fonctions, qu'elle ne mettait plus son pouvoir en oeuvre, par jalousie. Je ne sais pas, par contre, ce qu'il advient du nouveau dieu. »

C’est ainsi que les dires d’Alizée lui revinrent en tête, dans un dernier effort elle poussa de toutes ses forces, espérant que son enfant sorte, pour ainsi le prendre dans ses bras et le protégé de l’horrible déesse.

La porte s'ouvrit d'une façon fracassante, c'était une habitude chez la déesse de se faire remarquer ainsi. Elle avança, ou plutôt flotta lentement jusque la table d'accouchement où se tenait l'ange. On pouvait distinguer que tous ses ongles étaient courts et bien taillés, sauf celui du petit doigt droit, ce qui signifiait qu'elle avait, à ce moment-là, son caractère stable et réfléchi.
Elle contempla un instant la scène puis, admirant le courage des mortels qui souffraient à chaque naissance, elle fit sortir le bébé sans que Flora ne ressente une once de douleur. Elle tint l'enfant dans ses bras quelques moments et le nettoya comme par enchantement de toute saleté pour enfin le rendre à sa mère, qui paraissait plus qu'inquiète. Elle ne savait pas, en venant à l'infirmerie, les conséquences qu'elle allait engendrer.

À ce moment, interrompant la scène paisible, elle se convulsa de douleur et se pencha en setenant la tête alors que ses ongles devenaient longs et crochus, teintés de rouge.
Aroma la cruelle se dressa dans toute sa splendeur, sombre et imposante. Le sourire méchant qui habitait habituellement ses lèvres avait fait place à une grimace rageuse. Le panthéon n'avait toujours pas accepté de la reprendre.

-Ils savaient que cela devait arriver, ils paieront, ceci sera mon premier acte contre eux! hurla-t-elle.

Elle pointa un long doigt effilé vers l'ange et le nouveau-né. Un éclair illumina la pièce et quand il disparut, on put voir clairement le sort qu'elle avait jetté. Le bébé avait les yeux ouverts et regardait fixement devant lui, sans aucune expression faciale. Sa respiration était rauque et lente, et surtout étonemment bruyante pour un si petit être. Il ne bougeait pas, ne pleurait pas, ne riait pas, ne s'inquiétait pas. Il était, tout simplement, et seulement.
La déesse éclata d'un rire mauvais en voyant le résultat et l'air effaré des autres personnes présentes. Dans un grand nuage de fumée, elle disparut, laissant un vide tellement immense qu'il faudrait beaucoup de temps et de réconfort pour le combler.

Flora regarda la déesse complètement affolé, elle saisit son enfant lorsque celle-ci lui tendit et le serra contre elle, espérant le protégé contre tout la nature incertaine et malveillante dont était composé l’être campé devant elle.

« Ils savaient que cela devait arriver, ils paieront, ceci sera mon premier acte contre eux! hurla-t-elle. »

Elle tenta de lui tourner le dos afin de faire un bouclier devant son enfant mais elle était encore beaucoup trop faible. Maintenant complètement alerte elle espérait une réaction rapide d’Alizée qui avait de puissants pouvoirs. Elle vu l’éclair blanc arriver certaine de ça mort prochaine, elle embrassa tendrement le front de son enfant et le sentit se raidir lorsque l’éclair les toucha. Pleurant à chaude larmes elle garda les yeux fermés ayant peur de voir un enfant mort dans ses bras. Elle sentit pourtant son petit corps se soulever d’une respiration elle ne prit qu’une fraction de seconde à comprendre ce qui venait d’arrivé, elle leva sur la déesse le regard d’une mère qui viens de perdre son enfant, le regard transportait en lui toute la douleur qu’elle ressentait. La déesse disparut sous ces yeux en larmes. Secoué de sanglots elle pesta contre les problèmes des dieux qui ne faisaient que donner de la douleur à ceux qui ne l’avaient pas mérité.

- Je ne peux pas...je... regarder si...si dit-elle en tendant son enfant à l’infirmière.

Sa petite fille n’était pas...elle ne pouvait pas...

Alizée avait reculé face à l'épouvantable déesse, incapable de faire un seul geste. Et puis, même si elle avait essayé de sauver l'enfant, elle n'aurait probablement pas pu. Elle avait d'ailleurs senti, lors de la transformation d'Aroma en méchante, que celle-ci avait bloqué tous ses pouvoirs, la contraignant à une inaction absolument décourageante.

La fée était anéantie, mais probablement pas autant que la pauvre Flora, qui ne cessait de sangloter et de quêter du réconfort auprès d'elle. Réconfort qu'elle aurait bien voulu lui fournir, mais malheureusement, elle était encore plongée dans un état de profonde consternation.
Elle avait compris bien vite que la venue d'Aroma ne devait pas être désirée, mais de là à causer autant de dommages, elle n'aurait jamais pu se l'imaginer. Elle fixait l'endroit où, quelques instants plus tôt, se tenait l'être le plus dangereux qui lui ai jamais été donné de rencontrer. Incrédule, moite, nerveuse, traumatisée, telles étaient ses impressions les plus douces.

-Je...ne savais...oh, Flora! s'exclama-t-elle enfin en sortant de sa torpeur.

Elle fit un mouvement vers l'ange, mais se ravisa. Soudainement, elle leva les bras vers le ciel, et tout en pleurant à chaudes larmes, elle se mit à hurler dans une langue originale, mais que toutes celles qui étaient présentes pouvaient comprendre, étrangement.

-Lidonis! Je t'ai priée, je me suis donnée à toi, je t'ai offert les plus belles pièces d'Atlantis, n'aurais-tu pas pu empêcher cela? implora-t-elle. J'avais confiance en toi! Que me reste-t-il aujourd'hui, sinon de la haine envers toi et les autres dieux, tes frères et soeurs?

Elle se tut, se recroquevillant sur une table près de son amie, honteuse de son manque de vivacité. Elle savait pertinemment qu'elle n'aurait rien pu faire, mais quelque chose en elle lui passait le blâme.